Nous sommes sortis de Grèce depuis un petit moment déjà et l’heure du bilan-randonnée a sonné.

Nous continuons notre périple qui se transforme en véritable tour d’Europe.

Vous vous souvenez ? Nous avons eu beaucoup de mal à quitter l’Italie… Pour la Grèce, ça a été, comme qui dirait, « bien plus pire » !

La Grèce et la randonnée

La Grèce est une terre couverte de montagnes, du nord au sud et d’ouest en est, à l’exception peut-être de la Thessalie, au centre du pays.

Et qui dit montagne, dit sentiers et paysages exceptionnels. Qui dit sentiers et paysages magnifiques, dit randonnée. L’équation est donc très simple : Grèce = paradis de la randonnée.

En fait, c’est un peu plus compliqué que cela peut paraître. Il y a bien d’infinies possibilités de randonnée en Grèce mais il manque un petit quelque chose.

En effet, rien (ou bien peu) n’est aménagé. Quel changement avec l’Italie et le travail impeccable du CAI ! Par exemple, dans les Météores, nos pas nous ont menés sur l’E4, chemin de randonnée européen qui traverse le continent d’ouest en est. Nous ne l’avons su que parce que nous l’avons vu sur les cartes. Sur le terrain, nous n’avons repéré aucun signe (panneau, balise..).

Cependant, il y a quand même des chemins de randonnée balisés en Grèce. Certains depuis longtemps, comme celui que nous avons suivi sur les pentes de l’Érymanthe. D’autres plus récents, que nous avons vu dans le nord-ouest de la Crète. Il y en a par exemple du côté du lac de Kournas ou près de l’olivier millénaire de Vouvres.

En fait, que ce soit le balisage, l’information qui mène au départ du circuit ou même trouver l’office de tourisme, il nous a toujours manqué un maillon. C’était sans doute parfois (voire souvent) lié à notre mauvaise maîtrise de la langue.

Les Parcs Nationaux

Il y a en Grèce une quinzaine de Parcs Nationaux, couvrant des espaces littoraux et maritimes mais aussi montagneux. C’est dire comme le pays est soucieux de la sauvegarde de ses milieux naturels, de sa faune et de sa flore et que ceux-ci sont riches et diversifiés !

Nous avons notamment vadrouillé dans les Météores, qui font partie du Parc National des Tzoumérka, de la vallée de l’Achelóos, des Ágrafa et des Météores. Ce parc se trouve au cœur de la Grèce. Nous avons trouvé ce lieu tellement magique que nous avons récidivé 🙂 !

Les montagnes

La Grèce étant quasi intégralement couverte de petites et moyennes montagnes, il y a ici un potentiel énorme pour la randonnée.

Malheureusement, le tourisme vert n’en est qu’à ses balbutiements et bien peu de chemins sont balisés. C’est pour nous un contraste énorme avec ce que nous avons vécu en Espagne et en Italie surtout.

Nous avons quand même pu suivre quelques balises dans l’Érymanthe, dans les Météores ou sur le plateau de Lassithi. Par contre, nous sommes tombés dessus un peu par hasard, sans connaître les circuits qu’elles indiquaient. Dans ces cas-là, nous préférons les ignorer, ne sachant pas où elles nous mènent. Cependant, ces marques nous renseignent quand même que le chemin est bien ouvert à la randonnée.

La mer

Des milliers de kilomètres de littoral

Près de 15000 km de côtes ! C’est impressionnant et c’est presque le double de l’Italie ! Il est vrai que la Grèce compte d’innombrables îles, ce qui allonge son littoral. Cependant, l’urbanisation et le tourisme balnéaire ont colonisé une grande partie de ces côtes au relief accidenté. Dans ces conditions, il semble bien difficile de dénicher une randonnée côtière en Grèce.

Toutefois, nous avons essayé à plusieurs reprises mais sans jamais réellement y parvenir. Sur l’île de Lefkada, tout d’abord, sur les côtes du Péloponnèse ensuite. Et pour finir : en Crète.

En Crète

Le littoral de cette île merveilleuse (notre coup de cœur en Grèce) est bien différent entre le nord et le sud. Pour simplifier, la côte septentrionale, plus accessible, est dédiée au tourisme balnéaire alors que la partie méridionale est entaillée de nombreuses gorges, limitant beaucoup les possibilités de boucles de randonnée sur ce littoral. En fait, chaque gorge est le lieu d’une randonnée linéaire (aller et retour), très souvent à l’ombre, et dont l’accès est généralement payant. La plus connue (et la plus accessible) est celle de Samaria.

Ainsi, notre escapade à Elafonisi et sa plage de sable rose s’est soldée par un « échec » :

• L’arrivée avec son parking payant et son flot de touristes est un peu trop organisé à notre goût.
• Le sable qui fait la réputation du lieu n’est plus vraiment rose. Les panneaux demandant aux gens de ne pas emporter de sable nous font comprendre pourquoi…
• Nous souhaitions faire le tour de l’île « les pieds dans l’eau ». Malheureusement pour nous (mais c’est une très bonne chose pour la flore et la faune), le nord de la petite île (au-delà de la plage) n’est plus vraiment accessible. Par ailleurs, la côte sud, toute jolie et sauvage soit-elle (la plupart des visiteurs s’arrêtant à la première plage), ne permet pas d’offrir un contenu suffisamment riche et varié pour une randonnée.

De la même manière, il est difficile de proposer une randonnée au Lagon de Balos, près de Kissamos. C’est pourtant un endroit d’une beauté à couper le souffle.

Au final, nous n’avons que deux randonnées en Grèce ayant un (mini) rapport avec la mer :

• Katholiko, la mer se trouvant au bout de la gorge.
• Lassithi et le Mont Karfi d’où il y a une vue exceptionnelle sur la mer.

Les collines

Par ailleurs, entre mer et montagne, s’intercalent parfois des régions de collines.

Nous pensons particulièrement à l‘Argolide où se trouvent Argos, bien-sûr, mais aussi Mycènes, Tirynthe et Nauplie. Il y a beaucoup à voir et à faire dans cette région du nord-ouest du Péloponnèse, à deux pas de l’isthme de Corinthe.

Au centre de la Grèce se trouve un autre lieu magique pour la randonnée : les Météores ! Cette région, sacrée aux yeux des orthodoxes grecs, est couverte de formations géologiques hors du commun. Les fameux pitons rocheux que sont les météores forment des paysages magnifiques. Nous leurs avons d’ailleurs consacré deux escapades. Une au départ de Kastraki, l’autre en partant de Kalambaka.

L’est et les îles

Nous avons passé un séjour de près de deux mois en Grèce. Et pourtant, nous avons l’impression de ne rien en connaître. Il nous reste tant à découvrir, notamment toute la partie orientale du pays, depuis Athènes jusqu’à la frontière turque.

Nous ne connaissons rien non plus des îles de la Mer Égée ou de celles de la côte adriatique, mis à part Lefkada.

Dame Nature en Grèce

Côté nature, ici comme en Italie, nous avons trouvé des merveilles. Mais nous y avons aussi vu de nombreux déchets, surtout le long des routes. En fait, c’est un « détail » qui contraste fortement avec les merveilleux souvenirs que nous avons de ces deux pays.

Les paysages

La Grèce offre elle aussi des paysages grandioses d’une beauté sauvage incomparable. La nature est ici plus difficile encore à dompter et de grandes zones sont délaissées par l’homme.

L’aridité des sols, en de nombreux endroits, a obligé la flore et la faune à s’adapter à ces conditions extrêmes. Nous avons même découverts en Grèce des plantes que nous n’avions jamais vu avant.

Et, chose cocasse pour des Bourguignons, nous avons aussi marché dans des forêts de chênes chevelus, aussi appelés chênes de Bourgogne. En fait, ces arbres ne poussent pas (ou peu?) dans nos contrées : nous ne nous souvenons pas d’en avoir déjà croisé !

L’ours et le loup

Quand nous avons préparé ce périple en Grèce, nous avons vu que le loup et l’ours y étaient présents. Et, tout comme en Italie, nous n’espérions pas vraiment voir un des ces animaux habitués à fuir l’homme.

Nous aurions simplement aimé voir en une trace (empreintes, crottes…). Mais rien. Nous ne nous sommes sans doute pas suffisamment éloignés des habitations.

Les tortues d’Hermann

La Grèce était aussi pour nous l’occasion de voir la tortue caouanne. En effet, cette tortue de mer se plaît sur les côtes grecques. Elle non plus, nous ne l’avons pas vue 🙁 . Nous sommes pourtant allés jusqu’à La Canée, en Crète, où il est possible d’en apercevoir près du phare…

Par contre, ô merveilleuse surprise 🙂 , nous avons rencontré des tortues d’Hermann dans les Météores. C’est une région de Grèce où elles se plaisent et où il est fréquent d’en croiser en randonnée. Rien qu’au cours de nos deux randonnées près de Kalambaka, nous en avons vues sept.

Le scorpion

C’est aussi près des Météores que nous avons croisé un scorpion. C’était à la nuit tombante.

Troublante rencontre d’autant plus que c’était une de nos inquiétudes avant d’entrer en Grèce. En effet, nous avions lu qu’il y en avait beaucoup et qu’il s’invitent même parfois dans les maisons ! De quoi faire peur !

En ce qui nous concerne, nous n’en aurons vu qu’un.

Ciao Ellada 🙁 ! Mirëmëngjes Shqipëri 🙂 !

Nous quittons la Grèce avec un énorme pincement au cœur. Non pas que nous ne souhaitons pas aller en Albanie, mais plutôt parce que nous avons vraiment beaucoup aimé la Grèce.

Toutefois, nous avions passé une étape encore plus terrible en partant de la Crète. En effet, cette île nous a littéralement envoûtés. Coluche parlait de la Bretagne ainsi : « C’est très joli et en plus ce n’est pas très loin de la France. » C’est exactement ce que l’on a ressenti de la Crète : une espèce de pays dans le pays. Un autre monde encore plus accueillant, d’une beauté fascinante. C’est incroyable comme nous avons eu du mal à quitter cette terre de Méditerranée orientale, à mi-chemin entre Europe et Afrique.

En plus, la Grèce a balayé toutes nos craintes et appréhensions, les deux plus inquiétantes étant :

• Les chinoiseries de l’alphabet. En fait, on s’y fait assez bien. D’autant plus que l’on retrouve dans la langue grecque de nombreux mots de français.
• Nous avions aussi lu que les Grecs roulaient très vite et qu’il y avait de nombreux accidents mortels. En fait, nous avons trouvé des automobilistes très respectueux d’autrui (contrairement à ce que nous avons vécu en Italie) mais pas très à cheval sur les réglementations (stops et lignes continues ne sont pas respectés, sauf si quelqu’un peut en pâtir).

Laissons le mot de la fin à Christophe Delvallé, auteur de BD, musicien de jazz et amoureux de la Grèce…

Γεια σας Ελλάδα ! Geia sas Ellada ! Au revoir la Grèce ! (et « au revoir » ne veut pas dire « adieu »…)

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