Pour être tout à fait honnêtes, nous n’avions pas vraiment prévu de randonnée à Argos / Άργος, moins connue que ces illustres voisines que sont Mycènes / Μυκήνες, Tirynthe / Τίρυνθα et Nauplie / Ναύπλιο.

En fait, nous nous sommes arrêtés ici car c’est un endroit idéal pour partir à la découverte de l’Argolide et de ses trésors. Rien de plus.

Mais nous réalisons qu’Argos elle aussi est une ville à voir. Même si elle n’est pas d’une beauté exceptionnelle, elle cache en son cœur de nombreux petits sites archéologiques (plus ou moins abandonnés) mais surtout un musée d’histoire, un des plus grands théâtres antiques (à la grecque bien sûr), un château impressionnant tout là-haut sur la colline.

Et pour couronner le tout, nous y avons trouvé un accueil exceptionnel.

Bref, il y a Argos tous les ingrédients pour nous inciter à faire une randonnée entre deux visites à Mycènes ou Tirynthe.

Quelques mots sur Argos, avant de partir pour la randonnée

Argos : difficile de ne pas avoir entendu parler de ce nom. En effet, les balises Argos se sont rendues célèbres pour la géolocalisation satellitaire. Utilisées par de nombreux sportifs de l’extrême sur les océans, aux pôles, en (très) haute montagne… ainsi que par des naturalistes (pour l’étude des déplacements d’animaux en tout genre), le système Argos a acquis une grande notoriété.

Mais Argos nous ramène aussi à la légende de Jason, le héros grec qui alla chercher la Toison d’Or pour récupérer son trône. Argos, lui, est le constructeur (et pilote) de l’Argo, le bateau qui emmena Jason et ses compagnons dans sa folle épopée à travers l’Europe, la Mer Noire et la Mer Méditerranée. Et, paraît-il, Argos serait originaire… d’Argos. Pas très inventifs, les conteurs de l’époque 🙂 !

Par ailleurs, nous connaissons aussi Argos comme étant la capitale du héros Persée, qui tua Méduse. C’est aussi celle de son petit-fils, Eurysthée, commanditaire des 12 travaux d’Héraclès. Nous en parlons rapidement lors de notre randonnée sur les pentes du Mont Érymanthe. Par la suite, Agamemnon, roi de Mycènes et chef de l’expédition grecque contre Troie, s’assied aussi sur le trône d’Argos.

En fait, Argos faisait partie des douze cités-états antiques grecques, au même titre qu’Athènes, Corinthe, Spartes et Olympie. Moins connue que ses illustres cousines, cette cité tient pourtant une position stratégique en Grèce, entre mer et Isthme de Corinthe. Des vestiges importants nous sont d’ailleurs parvenus, dont cet immense théâtre de 20000 places.

Pour l’heure, Argos semble lentement sortir d’une passe difficile, freinant la mise en valeur de ce riche patrimoine.

La chapelle Saint Georges

C’est parti !

Dans un premier temps, nous contournons par la gauche le site du théâtre antique et découvrons à travers les grilles, les vestiges de l’Odéon et du temple d’Aphrodite. Nous restons au plus près du grillage et empruntons l’escalier qui passe derrière et tourne à gauche. Il monte ensuite tout droit jusqu’à la chapelle Agios Georgios, perchée tout là-haut.

Une fois à la petite église, les premières difficultés sont quasi terminées. En effet, il ne reste qu’un peu de grimpette avant d’arriver à une piste gravillonnée toute plate, voire en légère descente.

L’ascension

Nous marchons alors sur 150 m, jusqu’à l’intersection avec une autre rue caillouteuse qui monte de la gauche. En face celle-ci, un chemin part dans la garrigue. Nous le suivons. Ainsi, traversant lande et prairie, il nous emmène tranquillement vers hauteurs, en direction du nord-ouest.

Et à mesure que nous montons, nous découvrons sur notre droite les murailles de Larissa protégeant le petit couvent de Sainte Marina d’Argos. De l’autre côté, le monastère de la Nativité du Christ culmine en haut de sa colline.

En fait, le sentier nous conduit en direction de ce dernier et nous arrivons ainsi à un grillage qui divise le chemin en deux. Nous passons alors à gauche de celui-ci et arrivons bien vite au chemin goudronné d’accès au monastère, un peu plus haut sur notre gauche.

La région de Mycènes, et plus particulièrement les environs d’Argos, est un endroit merveilleux ; toutefois, si vous souhaitez découvrir d’autres spots de randonnée en Grèce, nous avons préparé un petit récapitulatif de nos meilleures escapades…

À l’assaut du château de Larissa, point culminant de cette randonnée à Argos

Nous le descendons sur quelques mètres afin de trouver la route du château. Celle-ci nous conduit, par ses zigzags à flancs de colline au parking du château, à deux de l’entrée principale de l’enceinte extérieure.

Cette forteresse est immense. En effet, le mur externe mesure plus de 500 m de long et protège une zone de près de 15000 m², c’est-à-dire deux fois la pelouse du stade de France ! À l’intérieur, le château fort et ses hauts murs sécurise l’ultime retraite des assiégés.

Cette place stratégique est d’ailleurs fortifiée depuis l’Antiquité. Des murs mycéniens sont en effet encore visibles. Et depuis cette période, tous les occupants qui se sont succédé sur le site ont ajouté leur petite touche personnelle.

Et pour finir cette petite présentation, il faut savoir que Larissa s’est rendue célèbre lors de la Guerre d’Indépendance de la Grèce. En effet, tandis que les Grecs avaient repris le Péloponnèse aux Ottomans, Argos est devenue la capitale du gouvernement provisoire. L’empire, souhaitant alors reprendre ses droits sur la péninsule, met le siège devant le château, refuge des résistants. Pourtant, à 700 contre 20000, ces derniers tiendront plusieurs semaines, jusqu’à une opération de secours qui permettra de les évacuer de la place forte.

La descente

Une fois notre visite du château terminée et après avoir partagé nos casse-croûtes avec deux chiens errants, nous reprenons la petite route. Après l’épingle à cheveux, au milieu de la ligne droite, nous prenons un chemin qui descend à droite et s’en va plein nord.

Plus bas, le chemin frôle un autre virage de la route : nous continuons tout droit sur le petit sentier qui tourne ensuite à angle droit.

Nous débouchons sur la route qui monte en lacets au Monastère de la Vierge Marie Katakekerimmeni – Portokalousa.

Le sanctuaire d’Apollon et d’Athéna

En fait, nous choisissons de descendre jusqu’à la grand-route. En effet, il y a de l’autre côté un site archéologique où se trouve le sanctuaire d’Apollon de Deiradiotis et d’Athéna d’Oxydercuses. Malheureusement, le site n’est pas mis en valeur et n’est pas très lisible.

Retour vers Argos

Nous remontons donc et allons jusqu’au monastère. À quelques mètres des bâtiments, un escalier descend sur la gauche. Il se transforme bientôt en chemin dallé, bordé de petits lampadaires.

Dans un virage, nous quittons cette voie aménagée pour partir tout droit à travers les agaves.

La grotte et l’aqueduc

Le sentier nous emmène tout d’abord à une grotte qui se trouve juste en dessous du monastère de la Vierge Marie.

Ce petit chemin sans grande difficulté est parfois malaisé. Les figuiers de Barbarie, en effet, ont ici une fâcheuse tendance à empiéter sur le passage.

Toutefois, nous arrivons assez vite aux vestiges de l’aqueduc d’Hadrien, construit pour amener l’eau aux fontaines et aux thermes d’Argos. Malheureusement, nous ne pourrons pas rejoindre le théâtre comme nous l’avions prévu au départ. Le sentier est en effet complètement envahi par les agaves et les cactus. Nous devons donc descendre par un dévers rocheux, en dessous d’une brèche de l’aqueduc.

Il suffit alors de suivre la rue vers la droite sur environ 600 m. Elle descend jusqu’à la rue Gounari qui mène directement au théâtre.

Bonus archéologique

Mais avant de retrouver le point de départ, vous pouvez monter voir d’autres vestiges archéologiques par la rue Apid. C’est environ 200 m avant le site du théâtre. À l’entrée de cette rue, il y a une pancarte marron qui indique le Kryterion et le Nymphaeum.

La rue, très raide sur la fin, donne en effet accès aux vestiges d’un nymphée, une fontaine antique. C’est juste à droite, en haut de la montée. Cependant, plus à gauche, presque au niveau de l’enceinte du théâtre se trouve le rocher au cavalier. Le portillon donnant sur les gradins du théâtre étant fermé, nous devons revenir à la voiture par les rues.

Cette randonnée à Argos, dans la région de Mycènes, en bref :

Cette randonnée peut bien sûr être couplée avec la visite de l’agora et du site du théâtre d’Argos, un des plus grands et des mieux conservés que l’Antiquité grecque ait connus, à quelques kilomètres de Mycènes.

Nous regrettons un peu que la ville d’Argos n’ait pas mis (ou pu mettre ?) ses monuments historiques plus en valeur. Pourtant, nous sentons qu’il y a ici un potentiel incroyable en aménageant des circuits de visite, par exemple.

Côté randonnée, la région d’Argos et de Mycènes offre de nombreuses possibilités, dans des paysages entre mer et montagnes. Malheureusement, les chemins sont peu (voire pas du tout) balisés.

Pour terminer, cette randonnée à l’assaut du château d’Argos offre de très jolis points de vue sur la région de Mycènes. Toutefois, la première partie de ce parcours offre peu de plages d’ombre. La montée se fait donc dans la chaleur. Ainsi, il est nécessaire de prendre beaucoup d’eau, se protéger du Soleil. Vous pouvez aussi relire notre article sur la canicule 😉 .

---

Si vous avez apprécié cet article ou si vous souhaitez transmettre votre expérience, n’hésitez pas à laisser un commentaire 🙂 . Vous pouvez aussi le partager sur vos réseaux sociaux préférés et nous suivre sur Instagram et TikTok 😉 !