Randonnée aux Bouches de Kotor, la ville aux chats

Randonnée aux Bouches de Kotor, la ville aux chats

Les berges escarpées de la Baie de Kotor invitent naturellement à la randonnée. Ce golfe merveilleux, entièrement protégé des assauts de la mer, est aussi connu comme étant les Bouches de Kotor.

C’est en effet un des lieux les plus magiques du Monténégro, à quelques pas de la Croatie. Ainsi, cette ville (sans doute la plus belle cité médiévale du Monténégro) « garde » la frontière croate.

De l’autre côté du pays, tout au sud, se trouve une autre ville à découvrir absolument. Il s’agit d’Ulcinj, à quelques kilomètres de la frontière albanaise. Cette très jolie cité se trouve elle aussi sur la côte adriatique. La légende veut que Miguel de Cervantes, le grand écrivain espagnol, auteur de Don Quichotte y fut emprisonné par des pirates. Les chants espagnols qu’il chantait dans sa cellule auraient ému une jolie fille d’Ulcinj. C’est donc ici que serait « née » Dulcinée, la compagne de Don Quichotte.

Mais revenons à Kotor. Occupant une place stratégique, la ville se devait d’être protégée. C’est pourquoi de hauts remparts l’entourent et un impressionnant château l’épaule. Ainsi, la forteresse Svetog Ivan, ou Saint Jean en français et surtout San Giovanni en Italien, permet de surveiller la baie et de défendre l’accès par la montagne.

Kotor est donc une destination incontournable du Monténégro, tant pour la beauté de son centre historique et de ses monuments que pour son site extraordinaire.

Le revers de la médaille, c’est que cette jolie petite cité attire beaucoup, beaucoup de monde. Il est donc difficile de la traverser en voiture. Ainsi, Kotor fait partie des nombreux points noirs de la côte adriatique (depuis le Monténégro jusqu’en Slovénie) en ce qui concerne la circulation automobile. Il n’est donc pas facile de s’y garer. Néanmoins, les parkings (gratuits) se trouvant à proximité du cimetière, restent accessibles et disponibles.

Cette belle randonnée au château de Kotor, en chiffres :

  • Distance parcourue : 5,4 km – Ajouter 1,6 km pour l’aller-retour si vous vous garez au cimetière (parking gratuit).
  • Dénivelé positif : 363 m – Ajouter 26 m pour l’aller-retour si vous vous garez au cimetière.
  • Altitude mini : 0 m – Altitude maxi : 233 m
  • Plus grosse difficulté : la montée de l’échelle de Kotor.
  • Accès : Kotor est situé à l’ouest du Monténégro, à une trentaine de kilomètres de la frontière croate. La ville est à 40 km à l’ouest de la capitale Podgorica, à vol d’oiseau, mais il faut compter 90 km par la route.
  • Coordonnées GPS : 42°25’01″ nord – 18°45’57″ est (parking gratuit du cimetière, à 800 m de l’Office de Tourisme à l’entrée de la ville)
  • Trace GPX : cliquer ici ou sur la carte pour la télécharger sur Calcul d’itinéraires !
  • Info + : l’accès à la forteresse Saint Jean est gratuit par le chemin de randonnée mais payant depuis la ville (8 € pour les 8 ans et plus).

La cité médiévale de Kotor, départ (et arrivée) de notre randonnée

Notre première étape, depuis le parking du cimetière est l’Office de Tourisme, à deux pas de la porte sud. L’accueil y est impeccable, à la fois chaleureux et efficace. En quelques minutes, nous avons en effet un bon tour d’horizon de ce qu’il y a à visiter dans Kotor.

Mais nous décidons de partir en randonnée avant de nous lancer dans la découverte de cette jolie cité médiévale.

Depuis la porte sud, à deux pas de l’Office de Tourisme, nous traversons toutefois la petite bourgade. La rue principale est très animée et nous donne un petit aperçu des richesses architecturales de Kotor. Nous passons d’ailleurs à l’arrière de la cathédrale Svetog Tripuna (Saint Tryphon, en français), construite au XIIème siècle. Et dire que nous pensions qu’Hergé avait inventé le prénom du Professeur Tournesol !

Le Skurda

Nous ressortons du centre historique par la porte de la rivière, au nord de la cité. De l’autre côté du rempart, un joli petit pont médiéval nous permet de passer le Skurda.

randonnée kotor rivière peu profonde avec rempart. Montagnes rocheuses en fond de scène.

Remontant ce petit fleuve en rive droite sur un peu plus de 200 m, nous arrivons à un autre pont. Bien plus court, il nous invite à retraverser la rivière.

Cependant, pour ceux que cela intéresse, il y a une via ferrata à 50 m d’ici, en prenant tout droit avant le pont. Par ailleurs, le Skurda est aussi réputé pour ses gorges dans le petit monde du canyoning.

randonnée kotor paysage de montagne avec vallon encaissé

L’échelle de Kotor, la plus grosse difficulté de cette randonnée

Mais passons la rivière. C’est ici que commence l’échelle de Kotor. N’allez toutefois pas vous imaginer monter près de 200 m de dénivelé, accroché aux barreaux d’une échelle. En fait, ce n’est que le drôle de surnom de l’ancienne route qui permet de joindre Kotor à Krstac, perché à plus de 900 m d’altitude !

Le chemin attaque doucement l’ascension de la montagne. La pente régulière, grâce aux lacets que décrit le parcours, est finalement assez faible (moins de 10%).

En fait, la difficulté résulte plutôt de la longueur de ce sentier et du manque d’ombre en été. En effet, les deux kilomètres qui séparent le pont de la maison (bien avant Krstac !) où nous quittons le chemin peuvent paraître un peu longuets sous la grosse chaleur. Quelques grenadiers permettent toutefois de faire des pauses en s’abritant du soleil.

randonnée kotor randonneuse sur un chemin empierré, en montagne avec forteresse au fond, sur la crête rocheuse.

Quoiqu’il en soit, la vue sur la Baie de Kotor est grandiose 🙂 ! On en oublierait presque la grimpette et la canicule…

À ce propos, avant de partir, n’hésitez pas à consulter notre article sur la canicule en randonnée

Les deux bistrots

Après un kilomètre et demi de grimpette et deux petites pauses pour ne pas entrer en surchauffe, nous arrivons à une maison, à proximité du chemin. Aucune route ne la dessert. Elle est complètement perdue au beau milieu de nulle part, accrochée à la pente de cette montagne aride. Et pourtant, les gens qui vivent là vendent des boissons fraîches ! Nous n’en revenons pas.

Nous continuons les zigzags de notre sentier et, après une dizaine de lacets, nous passons à côté d’une deuxième maison. Ici aussi, on vend des boissons !

Nous passons notre chemin car nous avons ce qu’il faut dans le sac. Nous contournons alors ce deuxième café et quittons le chemin principal pour prendre le sentier qui passe derrière, le long du bâtiment.

Maintenant, c’est tout plat. Ça descend même !

Nous nous offrons alors une nouvelle pause à l’ombre du petit bois, non loin du café. Le but, comme tout à l’heure, est de nous rafraîchir.

L’église Sveti Juraj de Špiljari

Notre randonnée nous amène bien vite à la merveilleuse petite église Sveti Juraj (Saint Georges), très loin de la vie trépidante de Kotor. Perdue dans la montagne, elle règne en effet sur un havre de paix et de tranquillité. Au pied des hautes murailles de la forteresse San Giovanni, elle était sans doute le cœur spirituel du petit hameau de Špiljari dont nous voyons les ruines.

Nous restons longtemps ici, dans ce merveilleux site naturel. C’est en effet pour nous le point fort de cette randonnée, plus encore que le château ou que la vieille ville de Kotor.

Nous nous sentons donc vraiment zens auprès de cette petite église. Humble construction, elle est encore assez bien préservée des assauts du temps.

randonnée kotor petite église et cyprès immense dans un paysage de montagne

La forteresse San Giovanni

Après une longue pause, nous quittons Saint Georges 🙁 pour aller visiter Saint Jean. Le sentier est tout droit et nous arrivons très vite à la muraille du château.

Mais il n’y a là aucune porte dans le rempart. Il n’y a qu’une fenêtre, perchée à près de 2 m du sol. Les marques rouges et blanches du GR sont pourtant là. Le chemin passe par la fenêtre ! C’est une première pour nous : nous n’avions jamais vu ça auparavant !

Des bûches de bois empilées permettent d’escalader le mur et d’atteindre la fenêtre. Nous y allons et entrons dans le château où deux randonneurs anglais nous accueillent. Nous sommes tous entre surprise et éclat de rire. Amazing !

randonnée kotor randonneuse prête à passer par une fenêtre d'une muraille de château. Marque de GR au niveau de l'ouverture. Rochers au pied du rempart.

ATTENTION !

L’entrée dans la forteresse est donc quelque peu acrobatique et peu recommandée avec des enfants en bas âge. De plus, à l’intérieur des remparts, certains endroits aux parois abruptes ne sont protégés que par un petit panneau de DANGER. Toutefois, de nombreuses familles visitent ce monument chaque année…

La forteresse San Giovanni est en fait constituée de deux longues murailles et d’un fort. Les deux remparts escaladent en effet la montagne depuis les portes sud et nord de la ville, jusqu’au château qui coiffe le tout, plus de 230 m plus haut.

Comme nous sommes presque au-dessus, nous décidons d’aller jusqu’au fort. Quelques dizaines de marches plus haut, nous sommes à l’entrée, défendue par une passerelle en ferraille bien entamée par la rouille. La première salle, qui donne accès à la cour, est en béton armé et en très mauvais état.

En fait, il n’y a pas grand-chose à voir ici, mis à part de magnifiques panoramas sur la Baie de Kotor.

Après cette rapide visite, nous descendons donc les quelque 1350 marches. Le gigantesque escalier passe à côté de l’église Notre Dame du Dernier Secours pour ensuite se diviser en deux. Une volée permet de rejoindre le sud du centre historique, l’autre le nord. Nous prenons vers le nord afin de visiter Kotor, pour finir la randonnée.

randonnée kotor toits de la ville pris de dessus

Tout est payant (ou presque) !

Nous disions en introduction que Kotor attire de très nombreux touristes. La première contrepartie est une circulation automobile importante. Le deuxième effet Kiss Cool®, c’est que tout est payant !

L’accès à la forteresse

Après l’Albanie et ses sites gratuits ou aux tarifs dérisoires, nous retrouvons donc ici l’état d’esprit de l’Italie. En effet, à Kotor, presque tout est payant : églises, toilettes et, forcément, la forteresse San Giovanni (en entrant par la ville, pas en venant de l’église Saint Georges). Il y a cependant au moins une exception : le musée du chat où le mindset est beaucoup moins mercantile.

Nous sommes tout à fait d’accord de payer un petit quelque chose pour entretenir un site ou un monument. Mais pour le château de Kotor, que nous pensions être le clou du spectacle dans notre randonnée, nous estimons que c’est du vol. Payer 8 € pour gravir 1350 marches et visiter un monument non entretenu, c’est complètement délirant !

Et, cerise sur le gâteau, l’ours mal léché qui sert de guichetier est aimable comme une porte de prison ! D’ailleurs, préférez partir avec plusieurs petits sacs à dos plutôt qu’un gros, histoire qu’il ne repère pas que vous êtes randonneurs et êtes entrés par la fenêtre. Il pourrait en effet faire du zèle et vous demander de payer ce que vous n’avez pas à payer ! Nous avons d’ailleurs eu une discussion très animée avec ce monsieur… On est (très) loin de l’accueil sympa de l’Office de Tourisme 🙁 .

Ailleurs…

On est loin, aussi, d’Argos (en Grèce) ou de Berat (en Albanie) où les forteresses sont accessibles gratuitement. En fait, là-bas, nous aurions même été prêts à y mettre quelques €uros, ne serait-ce que pour l’entretien de ces sites.

Mais il ne faut pas oublier que Kotor est classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et se trouve à une encablure de la Croatie, la Côte d’Azur des Balkans… Ceci explique peut-être cela.

Kotor, la ville des chats

Nous nous attardons donc dans le dédale des ruelles de stari grad, la vieille ville. Nos flâneries nous font un peu oublier l’altercation que nous avons eu avec le guichetier, à la sortie de la forteresse.

On connaît aussi Kotor, en plus de son centre historique et de son site exceptionnel, pour être la ville des chats. Il y a bien longtemps en effet qu’ils ont pris le contrôle de la cité. La peste décimait alors Kotor. Les chats attrapèrent un à un les rats, responsables du fléau et en débarrassèrent la cité par des exécutions sommaires. La ville fut ainsi sauvée de l’épidémie. Depuis, les chats sont ici à l’honneur.

Nous en croisons au moins un dans chacune des rues où nous passons. Les chats ont même un parc animalier et un musée qui leur sont dédiés.

En fait, de manière générale, ils ne sont vraiment pas considérés de la même façon au Monténégro (et en Albanie) qu’en Grèce. Nous avons en effet constaté une énorme différence culturelle à leur encontre. Ici, ils sont en bonne santé et chouchoutés de toutes parts. Là-bas, ils sont très rarement acceptés dans les maisons et traînent souvent dans les rues, malingres et le poil hirsute, à la recherche de nourriture.

Nous terminons donc cette jolie randonnée à Kotor par la visite du petit musée du chat. Nous y retrouvons un état d’esprit très ouvert laissant le business de côté, des boîtes à dons et un accueil très sympathique.

Cette randonnée à Kotor, en bref :

Tout comme à Berat, en Albanie, cette randonnée permet en fait de découvrir Kotor, son centre historique et son impressionnant château. Il y a aussi ici la vue imprenable sur la baie.

Nous regrettons que la forteresse San Giovanni soit délaissée. Nous l’aurions encore plus regretté si nous avions fait la randonnée dans l’autre sens et payé une entrée pour voir cela. Ceci dit, elle est loin d’être en ruine mais elle mériterait quelques panneaux explicatifs supplémentaires et un meilleur entretien paysager notamment.

En fait, de notre point de vue, la plus belle partie de cette randonnée est la petite église Saint Georges et la quiétude de son site, loin de l’« agitation » de Kotor.


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