Randonnée sur les pentes du Mont Érymanthe en Grèce

Randonnée sur les pentes du Mont Érymanthe en Grèce

Le massif de l’Érymanthe, haut lieu de randonnée en Grèce-Occidentale, est réputé pour ses paysages magnifiques.

Il est situé dans le nord-ouest du Péloponnèse, aux confins de l’Achaïe, de l’Élide et de l’Arcadie. Cette dernière, d’ailleurs, était déjà à la Renaissance un symbole de la nature sauvage préservée et les artistes en célébraient l’harmonie.

Ce massif, délaissé du tourisme de masse, culmine à 2224 m d’altitude, au Mont Olonós/Ωλονός.

Nous ne prévoyons pas de monter aussi haut. Nous pensons simplement partir de Spartiá/Σπαρτιά et aller jusqu’au monastère abandonné Agion Taxiarchon/Μόνη Αγίων Ταξιαρχών, sur le versant nord-ouest. C’est une boucle d’environ 8 km qui ne dépasse pas les 1200 m d’altitude.

Cette belle randonnée dans l’Érymanthe en Grèce-Occidentale, en chiffres :

  • Distance parcourue : 5,5 km (parcours rouge) – 7,9 km (parcours rouge + orange avec le Monastère) – 8,3 km (parcours rouge + orange + jaune avec un joli point de vue)
  • Dénivelé positif : 452 m (parcours rouge) – 768 m (parcours rouge + orange) – 899 m (parcours rouge + orange + jaune)
  • Altitude mini : 644 m (quel que soit le parcours)
  • Altitude maxi : 953 m (parcours rouge) – 1062 m (parcours rouge + orange) – 1169 m (parcours rouge + orange + jaune)
  • Plus grosse difficulté : la descente très technique vers la rivière Tethrea/Τεθρέα
  • Accès : le Mont Érymanthe est à une trentaine de kilomètres au sud de Patras/Πάτρα et à une cinquantaine au nord-est de Pyrgos/Πύργος. Depuis Patras, prendre la RN33/ΕΟ33 et la quitter pour Kiparissi/Κυπαρίσσι, Agios Dimitrios/Άγιος Δημήτριος et Alpochori/Αλεποχώρι. Depuis Pyrgos, suivre la RN74/EO74, la quitter pour Karatulas/Καράτουλας et Muzaki/Μουζάκι, prendre ensuite la RN33/EO33 pour la quitter à Avramy/Αβράμι vers Erimanthia/Ερυμάνθεια
  • Coordonnées GPS : 37°58’50″ nord – 21°47’41″ est (parking de la chapelle, sur la route entre Alpochori et Spartiá)
randonnée érymanthe grèce carte topographique avec tracé du parcours

Avant la randonnée, voici l’Érymanthe d’après les légendes de la Grèce Antique

Nous allons tout d’abord commencer par un peu de poésie. En effet, Erymanthos/Έρυμανθος signifie en grec ancien « fleur de printemps » ou « fleuri au printemps ».

Toutefois, d’après la mythologie grecque, le Mont Érymanthe, devait être bien aride à ses débuts : aucune rivière ne dévalait alors ses pentes. Ce n’est que lorsque Rhéa donne naissance à Zeus que l’eau se met à couler. La reine frappe en effet le sol de son sceptre. Elle fait ainsi jaillir les rivières dans tout le Péloponnèse ce qui lui permet alors de laver son bébé dans la rivière toute proche. Sa fidèle Néda emmène ensuite le nouveau-né en secret jusqu’en Crète, pour le sauver du cruel appétit de Cronos, son père cannibale. C’est finalement sur les pentes du Mont Ida, au centre de l’île, que Zeus est élevé.

Pourtant, rien n’est sûr car d’après d’autres traditions, Zeus serait né dans une grotte du Plateau de Lassithi…

Cependant, l’Érymanthe est aussi connu pour avoir abriter un sanglier monstrueux. Héraclès doit d’ailleurs le chasser pour réaliser le quatrième de ses travaux. C’est donc sur les pentes de cette montagne que le demi-dieu le traque et le capture (à mains nues, bien sûr !). Il le rapporte ensuite vivant à Eurysthée, son commanditaire.

Héraclès rapportant le sanglier d’Érymanthe à son commanditaire Eurysthée, roi d’Argos. Celui-ci, effrayé, se cache dans une jarre (appliques décoratives en bronze, fin VIème siècle avant J.-C. – Musée Archéologique de Delphes)

Par ailleurs, Érymanthe est aussi le nom d’un des fils d’Apollon. On connaît ce garçon pour avoir osé épier Aphrodite dans son bain. La mignonne aperçoit alors le voyeur et, furieuse, se venge en le rendant aveugle. Bref, rien de plus normal, pour la déesse de l’Amour. Peace and love, sister…

Le départ très tardif (un de plus !)

Lorsque nous montons dans la voiture, nous sommes déjà en retard par rapport à notre programme. Mais, pour l’instant, rien de bien méchant.

Après un très gros embouteillage sur la nationale (dont nous ne comprenons pas vraiment la raison), une erreur de direction et de longs kilomètres avant de pouvoir faire demi-tour, ainsi que des petites routes de montagnes très abîmées (et l’orage d’hier n’a pas dû arranger les choses), nous arrivons enfin à notre point de départ.

Nous partons donc une fois de plus avec beaucoup de retard par rapport à nos prévisions.

Nous tentons quand même l’aventure, sachant que nous n’aurons pas le droit à l’erreur. Si les chemins sont bien balisés, bien entretenus, que la météo reste clémente, il ne devrait pas y avoir de problème.

Au pire, nous rebrousserons chemin, si nécessaire…

La petite chapelle dans la montagne

Depuis la chapelle, nous prenons la route en direction de Spartiá, un peu plus haut. Nous la quittons très vite pour emprunter le premier chemin de terre sur la gauche.

Cette piste monte et tortille à flanc de montagne. Nous en suivons le balisage : des morceaux de ruban en plastique rouge agrafés sur les poteaux et les arbres.

Après quelques lacets, nous délaissons ce marquage au niveau d’un petit bâtiment en béton.

À partir de maintenant, c’est l’ « aventure ». En effet, ce chemin d’exploitation n’est pas balisé.

Après 500 m, un chemin sur la droite nous permet d’aller voir la petite chapelle toute proche qui domine Spartiá. Le lieu est calme et reposant. Un vrai bonheur.

La cascade

randonnée érymanthe grèce chemin de montagne avec 2 randonneuses et des sapins

Nous revenons alors sur nos pas et poursuivons sur la piste. Comme c’est assez plat, nous allons pouvoir en profiter pour rattraper un peu de notre retard.

En fait, pas du tout : les paysages sont tellement beaux que nous nous laissons aller tout tranquillement. Il n’est pas question d’en rater une miette.

randonnée érymanthe grèce chemin en montagne avec randonneurs passant au pieds d'une petite falaise

Nous arrivons ainsi à la cascade, émerveillé par la nature préservée qui nous entoure.

Et ici, nous prenons encore un peu plus de retard : nous sommes dans une sorte de cul-de-sac. Il n’y a aucun chemin qui repart d’ici. Nous prenons le temps de vérifier que nous sommes vraiment au bon endroit. Tout correspond.

randonnée érymanthe grèce décor de montagne avec falaise, gros blocs de rochers, petites cascade

En fait, il y a bien un sentier qui part d’ici. Il suffit de traverser le ruisseau juste devant la cascade et de monter au pied de l’aplomb rocheux. Le chemin s’écarte rapidement de la petite falaise pour passer à travers des rochers. Il n’est donc pas très lisible sur une petite vingtaine de mètres.

Le Mont Érymanthe fait partie des destinations hors des sentiers battus ; toutefois, si vous souhaitez découvrir d’autres spots de randonnée en Grèce (eux aussi loin des foules), nous avons préparé un petit récapitulatif de nos meilleures escapades

Les vaches-chamois

Le sentier

Au-delà de ce passage un peu effacé, le sentier est très net et unique : il n’y a pas à se tromper.

Nous grimpons maintenant doucement dans la montagne à travers une végétation méditerranéenne habituée aux sols pauvres. Nous passons aussi plusieurs endroits escarpés dans les rochers. Malgré ces « difficultés », nous croisons quelques bouses de vaches et même une corne ! Mais comment font-elles pour passer dans des coins pareils ? Mais à quoi peuvent bien ressembler les vaches de ces montagnes ?!?!?!!!

Le petit coin de Paradis

Après 600 m sur ce sentier de montagne, nous arrivons à un petit pré tout vert sans clôture et sans vache-chamois. Par contre, il y a tout plein de fleurs et nous repensons à la signification de « Érymanthe » ; cette première randonnée en Grèce au cœur de ce massif montagneux nous émerveille.

Cette petite clairière est dominée par de vénérables chênes verts abritant une cabane abandonnée. Nous nous y sentons bien et prenons le temps qu’il faut pour faire le point et repérer la suite du parcours.

En fait, deux chemins partent en contrebas de ce petit pré. Dos à la cabane, nous prenons celui qui part devant nous, légèrement sur la droite, vers le sud.

La descente, tout comme la montée, est assez douce et sans grande difficulté. Nous sommes au pied des grands aplombs rocheux qui nous séparent du sommet de la montagne. Les vaches sont en train de paître, un peu plus haut que nous, mais nous ne les voyons pas. Nous n’entendons que le tintement de leurs cloches.

La grande décision

Nous sommes bientôt au plus bas de notre sentier, qui continue tout droit en remontant légèrement. C’est ici, dans ce creux, que nous prendrons le chemin du retour. Presque invisible, caché par la végétation, nous le remarquons grâce aux nœuds de rubalise accrochés dans les arbustes.

Il est près de 18h30 ! Déjà ! Et il nous reste 2,5 km (et plus de 300 m de dénivelé positif) pour aller jusqu’au monastère et en revenir et encore 2,5 km (et une grosse centaine de mètres de dénivelé positif) pour aller jusqu’à la voiture.

Sachant que l’on compte 300 m de dénivelé par heure, il nous faudrait, au minimum, une bonne heure et demi de marche, sans s’attarder et sans profiter de ce qui nous entoure.

randonnée érymanthe grèce décor de montagne avec pentes arborées et thalweg. Nuages accrochés aux sommets
Tout au fond, à gauche, le site du Moni Agion Taxiarchon et sa cascade, notre destination première…

Nous avons donc tout juste le temps d’aller au Moni Agion Taxiarchon, d’en revenir et de retourner à la voiture avant la tombée de la nuit. Mais nous n’aurons plus du tout de marge de manœuvre. Nous ne souhaitons pas prendre de risque et décidons de ne pas pousser jusqu’au monastère 🙁 . Dur, dur pour le moral, mais il faut parfois savoir renoncer.

La descente vers la Tethrea, torrent du massif de l’Érymanthe

Nous nous engageons donc sur le sentier qui descend doucement sur notre gauche. Nous nous rendons compte qu’il est balisé avec des plaques rouges. Et ça, c’est une bonne nouvelle. Par contre, nous ne savons pas encore si c’est un balisage local dans l’Érymanthe ou si c’est le marquage officiel des chemins de randonnée en Grèce.

La pente douce se transforme rapidement en dégringolade. Le sentier part en zigzags pour atténuer un peu pente très raide qui nous descend vers la Tethrea. Nous l’entendons bouillonner là-bas, tout au fond de cette vallée encaissée.

En plus, il a beaucoup plu hier : le terrain est glissant. Il faut faire très attention. Cette descente nous demande donc pas mal d’attention, d’énergie et de temps. Cependant, nous pouvons nous aider des chênes verts qui longent le parcours.

À mi-pente, nous passons vers une étable, cachée dans cette forêt clairsemée de chênes verts. Elle est encore utilisée et il ne semble pas y avoir d’autre accès que le chemin pentu que nous dévalons. Mais, décidément, à quoi ressemblent les vaches de l’Érymanthe ???

Le long de la Tethrea

Après une grosse demie heure de cette descente compliquée, le sentier arrête de serpenter à flanc de montagne pour longer le torrent que nous entendons bouillonner 30 ou 40 m en dessous de nous. Nous pouvons maintenant l’apercevoir par endroits.

Les belles lumières

Nous voyons aussi, de l’autre côté de la rivière, que le versant se colore d’orange et de rose. Cela signifie que le soleil descend sur l’horizon. Cependant, il ne nous reste plus qu’un gros kilomètre de sentier de montagne. Les dernières centaines de mètres seront sur la petite route : il y aura moins de risque de chute ou de blessure, même s’il fait nuit.

Pour l’instant, il y a suffisamment de lumière. Mais nous nous faisons la réflexion que nous avons vraiment bien fait d’écourter cette randonnée et de ne pas aller jusqu’au vieux monastère abandonné.

Attention, DANGER !!!

C’est alors que nous arrivons à un endroit dangereux. En effet, suite à un éboulement, le sentier se retrouve au bord du précipice qui surplombe le torrent d’une dizaine de mètres. Le glissement de terrain, qui semble assez récent, a même grignoté le chemin. Bien que ce ne soit pas très long, nous devons contourner ce danger par le haut.

Tout se passe bien. Mais nous avons vraiment bien fait de renoncer au Moni Agion Taxiarchon !

Dernier kilomètre

Peu de temps après, le sentier s’aplanit, s’élargit et devient moins chaotique. Nous approchons du petit torrent que nous avons traversé tout à l’heure près de la cascade. Quelques pierres permettent de passer de l’autre côté à pied sec.

Le chemin (toujours balisé) est maintenant très praticable. Nous ne relâchons pas notre attention pour autant.

Nous savons en effet que la plupart de nos bobos se sont produits en fin de randonnée. La raison principale est bien sûr la fatigue (ce qui n’est pas trop le cas aujourd’hui). Mais il y a aussi la perte de vigilance, le relâchement quand tout devient plus simple après avoir passé des difficultés.

C’est pourquoi nous nous efforçons toujours d’être attentifs jusqu’au moment où nous enlevons les chaussures de randonnée.

Nous bénéficions d’un joli coucher de soleil juste avant d’arriver à la petite route. La lumière du jour est donc encore largement suffisante pour retourner à la voiture. Toutefois, nous sortons les lampes pour nous signaler au cas où il y aurait une voiture.

Cette première randonnée en Grèce, dans le massif de l’Érymanthe, en bref :

Cette toute première randonnée en Grèce nous a fait découvrir une partie des magnifiques paysages qu’offre le Massif de l’Érymanthe.

Nous ne nous réjouissons bien sûr pas de notre départ très, très tardif. Il nous a en effet obligé d’écourter notre randonnée en renonçant au vieux monastère construit dans ce coin reculé de l’Érymanthe durant l’occupation ottomane de la Grèce.

Par contre, nous ne regrettons vraiment pas cette décision difficile. En effet, pousser jusqu’au monastère aurait réellement pu nous mettre en danger, notamment au niveau de l’éboulement.

Nous avons pu aussi voir que lorsqu’un itinéraire est balisé, le marquage est très bien fait. Par contre, le réseau de sentiers de randonnée ne semble pas très développé. C’est en tout cas une première impression, peut-être fausse.


Si vous avez apprécié cet article ou si vous souhaitez partager votre expérience, n’hésitez pas à laisser un commentaire 🙂 .

Vous pouvez aussi partager cet article sur vos réseaux préférés et nous suivre sur Instagram et TikTok 😉 !

Si vous avez aimé cet article, vous êtes libre de le partager :)

Laisser un commentaire