Comment bien se protéger des tiques en randonnée ?

Comment bien se protéger des tiques en randonnée ?

Quand on part en randonnée, un des plus grands soucis est de se protéger des tiques. Elles ne sont pourtant pas bien grosses ces bestioles mais elles peuvent se révéler de terribles adversaires.

Allez, on se fait un peu peur ?

La tique pourrait en effet transmettre entre 120 et 800 maladies de gravité variable. Je vais vous parler de la plus connue.

La maladie de Lyme ou borréliose 

Cette maladie fut découverte en 1975 dans la petite ville d’Old Lyme dans le détroit de Long Island, aux États-Unis. Une douzaine d’enfants furent atteints d’une arthrite rhumatismale. Cela attira l’attention : ce mal touche plutôt les personnes âgées d’habitude et cela n’a rien de contagieux. La plupart des enfants étaient porteurs d’une tache rouge en début de maladie, tache qui s’étendait au niveau de la peau. On finit par faire le lien avec la tique. On parla alors de maladie de Lyme.

Les symptômes

Si elle porte le surnom de la grande imitatrice, ce n’est pas pour rien. Ainsi, elle peut provoquer des douleurs musculaires, articulaires, des maux de têtes, des problèmes visuels, des acouphènes, de la grande fatigue, des troubles du rythmes cardiaques, des douleurs au ventre, aux intestins, des tremblements des membres, des paralysies et tout plein d’autres joyeusetés.

A cela, on peut rajouter des troubles psychiques, des troubles de mémoire à court terme, des états agressifs… Alors comment peut s’y retrouver un médecin au milieu de tout ça ? Un vrai casse-tête !

Si vous n’avez pas la fameuse tache rouge, appelée érythème migrant, il y a de grandes chances que l’on se trompe de maladie et que l’on vous donne le mauvais traitement.

Érythème migrant : C’est une tache rouge entourée d’un anneau plus clair qui s’étend progressivement autour de la piqûre de la tique. Mais cette fameuse tache n’apparaît pas toujours ou elle peut passer inaperçue.

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La tache est parfois à peine visible

Les premiers symptômes sont souvent de types grippaux tels que fièvre, courbatures, maux de tête, fatigue… Au moindre doute, parlez-en à votre médecin.

Même s’il existe des tests, ils sont loin d’être sûrs.

Alors, comprenez l’importance, après une morsure, de surveiller pendant plusieurs jours s’il n’y a aucune apparition de la fameuse tache et au moindre symptôme, de signaler que vous avez été piqué. Plus tôt la maladie est prise en charge, plus facile sera la guérison et plus le risque de séquelles diminuera.

Soyez très vigilant. Personnellement, quand j’ai attrapé la maladie de Lyme, la tache était tellement claire que j’ai failli ne pas la voir.

Pour une randonnée sympa en Côte d’Or, nous vous proposons notre article sur les falaises d’Orches à Saint-Romain

Comment enlever la tique

Il est important de retirer les tiques le plus rapidement possible après la randonnée. Ainsi, dans les 24 heures, la contamination s’en trouvera très réduite.

Commencez déjà par enlever la bête avec un tire-tique, c’est simple d’utilisation et efficace. Il suffit en effet de glisser sous la tique le crochet et de tourner dans le sens inverse des aiguilles d’une montre jusqu’à que la tique se détache.

Évitez cependant les techniques comme l’alcool à brûler, l’huile, la vaseline… Cela risque de stresser madame qui pourrait régurgiter son poison. N’utilisez pas non plus de pince à épiler avec laquelle on risque de couper la bestiole laissant la tête ancrée dans la peau.

Après l’avoir retirée, désinfectez bien.

Personnellement, je ne m’arrête pas là. Ensuite, j’utilise l’aspivenin (pompe à venin) pour limiter l’éventuelle contamination. Puis je mets de l’argile qui a une action détoxifiante.

Nous parlons aussi des pompes à venin dans notre article sur la morsure de vipère. Tire-tiques et Aspivenin font aussi partie de notre trousse de secours.

Le traitement

Cependant, malgré tous vos efforts pour éliminer les tiques attrapées lors d’une randonnée, il est possible que l’une d’elle ait réussi à se cacher et vous injecter son venin. Sachez que qu’il existe un traitement.

La maladie de Lyme se traite par antibiotique. Je ne me rappelle plus de la durée du traitement mais je me souviens de la grande quantité de boîtes qui étaient entre mes mains quand je suis sortie de la pharmacie.

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Arek Socha – Pixabay

Ayant eu dans mon entourage des personnes touchées par ce mal qui avait des difficultés à s’en sortir, j’ai également pris de la cardère. Cette plante est réputée dans le traitement de la maladie, en parallèle du traitement. Et j’ai aussi éliminé sucre, gluten et viande de mon alimentation.

Je ne suis pas médecin et je ne peux pas affirmer si c’est l’antibiotique, la cardère ou la modification de mon alimentation qui m’ont le plus aidée. Peut-être est-ce l’alliance des trois ? Quoi qu’il en soit, étant donné que je n’ai pas eu de problème de santé pendant toutes ces années, je pense ne plus en être atteinte.

Comment se protéger des tiques en randonnée ?

Comme vous avez pu le comprendre, les bactéries transmises par les tiques, on s’en passerait bien et le meilleur remède, c’est la prévention. Voici quelques gestes simples pour randonner l’esprit tranquille.

L’équipement de randonnée anti-tiques

Un lance-flamme fera l’affaire 🙂 !

Bon, d’accord, plus sérieusement,

  • Portez des pantalons avec les chaussettes par-dessus pour bien fermer le premier accès à votre peau.
  • Préférez également des vêtements clairs : ce sera plus facile de voir les tiques comme ça.
  • Vous pouvez mettre aussi des hauts à manches longues mais bon, honnêtement, en été, ça tient vraiment trop chaud.
  • Protégez-vous la tête avec un chapeau melon, une casquette, un turban, un bob… Tout ce que vous voulez, c’est toujours un lieu rendu inaccessible et puis, ça protège en plus du soleil, si, si.
  • Vous pouvez également mettre une armure mais ça risque d’être un peu lourd 🙂 .

Bien protégé, partez à la découverte de la forêt des Géants verts

Protégez votre peau des tiques, avant et pendant la randonnée

En plus des vêtements, vous pouvez mettre un répulsif. Il en existe avec des produits naturels tout aussi efficaces que ceux avec des produits chimiques.

Devenez un valeureux guerrier

Russell Clark – Pixabay

Voyez cela comme un jeu à faire avec vos enfants.

Vous avancez sur des terres hostiles où les ennemis sont minuscules mais non moins dangereux. Vous devez éviter certains territoires où les adversaires, tapis dans les herbes hautes, peuvent bondir sur vous à chaque instant. Ils peuvent également se cacher au cœur d’un bois. Un bon endroit pour un guet-apens. Restez sur les chemins quand vous traversez ces zones où ils se savent à découvert. Ici, ils oseront moins vous attaquer.

Quoi qu’il en soit, il faudra faire des mini pauses régulières où chaque combattant vérifiera sur l’autre si l’ennemi n’a pas tenté une infiltration sur les vêtements ou sur la peau.

En fin de randonnée, vérifiez à nouveau tout scrupuleusement. Vous risquez de ramener chez vous ces mini soldats bien cachés à la manière du cheval de Troie.

En rentrant

Retirez vos vêtements et mettez-les tout de suite en machine, puis idéalement au sèche-linge.

En utilisant un microscope, vous pourrez lire sur l’étiquette de la tique qu’il ne faut pas la laver à plus de 60° et de ne pas la passer au sèche-linge. Soyez sans pitié !

Vérifiez aussi deux jours d’affilée partout sur vous. Certaines sont vraiment très petites et les tiques peuvent se balader longtemps sur votre corps avant de se trouver un petit coin tranquille où s’installer. Alors, à la moindre démangeaison, contrôlez scrupuleusement la zone concernée.

Info plus

  • Si vous avez une très nette tendance à attirer les tiques, pensez que ces bébêtes préfèrent les terrains acides. Il peut être intéressant de tester le pH de votre corps.
  • Toutes les personnes piquées par ces acariens porteurs de la borréliose ne vont pas forcément développer la maladie. Comme pour toute chose, tout est affaire de terrain. Si vous menez une vie saine, vous aurez donc plus de chance de résister à la bactérie.
  • Toutes les tiques ne sont pas porteuses de la maladie.
  • Il existe une carte qui vous indique ses lieux de présence. Peut-être vivez-vous dans une région moins infestée. Il est même prévu de créer une météo des tiques.
  • Ce n’est pas drôle mais il faut le savoir. Vous pouvez croiser le chemin des tiques juste dans votre jardin. On n’oublie parfois qu’on peut les trouver aussi en ville même si c’est plus rare. Nous sommes cernés 🙁 .
  • Elles supportent des températures extérieures allant de moins 50° à plus 42°C (moi non). Toutefois, elles préfèrent les températures assez douces. Elles sont donc plus actives au printemps et en automne.

Faut-il fuir la nature et arrêter toute randonnée à cause des tiques ?

On peut mourir d’un accident de la route et on continue de rouler en voiture, les chances de survie lors d’une catastrophe aérienne sont quasi nulles et on part toujours à l’autre bout du monde, des accidents domestiques se font tous les jours et nous restons encore chez nous, alors pourquoi fuir la nature ?

Dans notre monde moderne que l’on s’imagine sécurisé, nous avons tendance à oublier que nous sommes un des éléments de la nature, comme les autres animaux. Alors comment pouvons-nous accepter d’en être détaché ? Nous avons besoin d’elle. Elle nous apporte en effet ses bienfaits, nous aide à retrouver nos racines, le sens de notre vie. Et oui, elle n’est pas totalement sans danger. Mais, à bien y réfléchir, n’est-ce pas notre monde aseptisé qui nous met le plus en danger ?


Connaissez-vous d’autres moyens pour se protéger des tiques en randonnée ? Vous pouvez nous en parler dans les commentaires 🙂

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20 réflexions sur « Comment bien se protéger des tiques en randonnée ? »

  1. Merci pour ce partage, il est vrai que je ne connais pas bien ces bestioles et j’aime bien la question de fin. 🙂

  2. Merci pour cet article, les tiques me font peur…. Mais la peur n’évite pas le danger comme on dit et il est vrai que plein d’autres risques nous entourent, ce serait dommage de se priver de nature pour ces vilaines petites bêtes. Merci pour ces « trucs » afin de limiter au max les risques !

    1. Tout à fait, après avoir attrapé la maladie de Lyme, je me suis mise à fuir la nature. J’ai vite compris que c’était une erreur et que je me privais de beaucoup. Un peu plus de vigilance suffit 🙂

  3. Céline Conrardy dit :

    je ne connaissait pas cette histoire de terrain acide… je connais une personne qui « attire » les tiques comme pas possible… une bonne piste à creuser !

    1. Je l’ai découvert dans un livre sur la maladie de Lyme et c’est vrai qu’il y a forcément une raison qui fait que certaines personne attire plus les tiques que d’autres.

  4. Ah les tiques. C’est pas mes copines. Et je les croise souvent lorsque je vais faire de la photo animalière puisqu’elles adorent les cerfs, les chevreuils, les renards… bref inspection à chaque sortie !

    1. Oui, c’est vrai que ce sont des victimes des tiques et donc aussi des moyens de transport pour ces bébêtes. En revanche, paradoxalement, le renard est un allié contre les tiques car il mange beaucoup de petits rongeurs qui sont les grands porteurs de tiques avec les chevreuils.

  5. Hello. Je contrôle que les enfants n’en ont pas presque tous les jours. On en a dans le jardin.
    Parfois la chatte en ramène des énormes quand j’ai oublié de la traiter : les tiques s’accrochent au chat, grossissent puis se laissent tomber, toutes dodues, au milieu du salon. Au moins on les voit bien celles là 😅
    Il faut penser à bien traiter les animaux de compagnie.

    1. Tu as raison, on n’oublie parfois que nos animaux de compagnie nous en ramènent à la maison. Merci pour ce rappel 🙂

  6. Je passe beaucoup de temps en forêt et les tiques sont un vrai problème. Merci pour cet article détaillé !

    1. Ah les sorties en forêts ! C’est un vrai bonheur mais, comme tu dis, c’est une réservoir à tiques.
      Merci pour ton retour 🙂

  7. Quelle plaie ces bestioles! L’autre jour, on a récupéré mon ainé chez mes beaux-parents et il en avait 3 sur lui dont une énorme! Installé dans les cheveux, les beaux-parents n’avaient pas cherché plus précisément que ça! Je n’ai pas vu de signe quelconques dans les jours qui ont suivi…je croise les doigts!

    1. Le cuir chevelu, c’est ma grande crainte. C’est moins évident à vérifier. Si les bestioles ont été enlevées rapidement, ça ne devrait poser de problème. Je sais qu’en préventif en cas de morsure, on peut prendre en homéopathie du ledum pallustre mais mieux vaut demander à un homéopathe pour la dilution et le dosage.

  8. Ça me fait toujours un peu peur ces bestioles et mon compagnon est jardinier, alors on surveille ! Merci pour ces techniques en tous cas.

    1. Avec un peu de vigilance comme vous le faites, ça ne devrait pas poser de problèmes.
      Merci pour ton retour 🙂

  9. C’est une vrai plaie à s’en débarrasser, surtout que ça se répands rapidement

    1. Malheureusement oui 🙁 , c’est pour ça que la prévention reste la meilleure solution

  10. Merci pour cet article. Il est important de se vérifier tous les jours car on peut effectivement en attraper dans son jardin, ça m’est arrivé la semaine dernière, depuis je surveille !

  11. Que des bons conseils et c’est important comme il est dit de bien vérifier tout son corps en rentrant et après car même bien protégé, la tique trouvera le moyen d’accéder à la peau. Je parle avec expérience également … même si je n’ai subit aucune infection.

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