Chemin de Compostelle en famille : le Camino Francés (1/2)

Chemin de Compostelle en famille : le Camino Francés (1/2)

Dans notre série sur les chemins de Compostelle en famille, voici maintenant le Camino Francés, suite directe du Camino Navarro et de la voie du Puy-en-Velay.

C’est la principale voie jacquaire empruntée depuis la France. Elle part de Puente-la-Reina et traverse tout le nord-ouest de l’Espagne en allant plein ouest jusqu’à Santiago-de-Compostela.

Mais nous n’irons pas jusqu’à Compostelle dans cet article. Ainsi, nous préférons nous concentrer ici sur l’itinéraire jusqu’à León, soit à peu près les deux tiers du camino. Il y a en effet tant de choses à découvrir que nous préférons vous offrir la fin du voyage dans un autre article.

Suivez le guide…

Cependant, avant de vous lancez dans l’aventure du Camino Francés, vous pouvez tout d’abord (re)lire nos articles sur les chemins de Compostelle en famille : la voie du Puy-en-Velay et le Camino Navarro.

La Navarre

Ce grand « Chemin des Français » part donc de Puente-la-Reina et sillonne la Navarre jusqu’à Viana. Il continue ensuite à travers les collines et les vignes de la Rioja.

La Rioja

Au IXème siècle, la capitale de la Rioja, Logroño, a d’ailleurs été le théâtre d’une grande bataille. Pour être précis, ça se passait à quelques kilomètres au sud, au pied du château de Clavijo dont les vestiges extraordinaires surplombent encore la plaine de l’Èbre. Les troupes de Ramiro Ier y remportèrent une victoire décisive sur les Maures d’Abd-al-Rahman II. La tradition rapporte d’ailleurs que le roi chrétien fut miraculeusement aidé par l’intervention de l’apôtre Jacques monté sur un destrier blanc. Il semble donc que cette légende soit à l’origine des nombreuses représentations de Saint Jacques Matamore (littéralement « qui tue des Maures ») rencontrées le long des chemins espagnols menant à Compostelle .

Le château de Clavijo ( David Mark – Pixabay)

Les Montes de Oca

Le chemin passe alors en Castille-et-León, se faufile dans la campagne avant d’attaquer les Montes de Oca tellement redoutés ! Redoutés, c’est indéniable, mais dans les temps anciens, quand la forêt de chênes abritait loups et bandits de grands chemins. Cette montagne était alors un véritable coupe-gorge pour les pèlerins du Camino Francés, en route pour Compostelle, bien loin de leur famille.

Ensuite, Burgos n’est plus très loin. Après l’effort, voici le réconfort promis par cette belle ville.

La Meseta

Burgos est en effet une halte importante sur le camino tant humainement que géographiquement. Cette « ville aux mille merveilles » est un carrefour essentiel de la région. C’est aussi, sur le chemin de Compostelle, la porte d’entrée de la Meseta.

Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, la Meseta est le grand plateau castillan où serpente le camino sur de très, très nombreux kilomètres. Temps fort du Camino Francés, elle constitue cependant une certaine difficulté vers Compostelle (surtout en famille). En effet, ce plateau à 800 ou 900 m d’altitude est réputé pour son soleil implacable et ses orages d’été, ainsi que pour son vent glacial en hiver. Pourtant, la Meseta est aussi promesse de paysages magnifiques.

La Meseta est vraiment immense et procure au marcheur joie et émerveillement mais aussi humilité. Comme c’est d’ailleurs le cas à chaque fois que l’on traverse des contrées grandioses et magnifiques. D’autant plus si le chemin est teinté de quelques difficultés…

Si Burgos garde l’entrée orientale de la Meseta, León, ou plus exactement, Astorga (un peu au-delà) en marque la sortie, après quelque 200 km de marche.

Cathédrale de León (Nacho Traseira – CC BY-SA 4.0)

Ce qui attend le pèlerin après la Meseta

Le Camino Francés traverse ensuite la Maragatería, belle contrée sauvage, malheureusement un peu oubliée. Il faudra ensuite franchir les Monts du León puis le Bierzo et le Mont Cebreiro. C’est là, sans doute, le plus gros morceau du Camino Francés, surtout quand on chemine vers Compostelle en famille.

Ensuite, passé cette ultime difficulté, on entre en Galice, la région où se trouve Santiago-de-Compostela. On atteint donc Compostelle après 720 km de marche sur le Camino Francés, depuis Puente-la-Reina : c’est sans doute plus qu’il n’en faut pour effrayer toute la famille !

Pourtant, en découpant en petites parts ce gros gâteau à première vue indigeste, il est tout à fait possible de se régaler.

Tout ceci vous semble être une montagne : n’hésitez pas consulter cet article sur le dépassement de soi !

Pas-à-pas proposé dans la plupart des topo-guides

ÉtapeDepuisJusqu’àDistance (km)Cumul (km)
1Puente-la-ReinaEstella23,523,5
2EstellaLos Arcos2144,5
3Los ArcosLogroño2872,5
4LogroñoNájera30102,5
5NájeraSanto-Domingo-de-la-Calzada21,5124
6Santo-Domingo-de-la-CalzadaBelorado24,5148,5
7BeloradoSan-Juan-de-Ortega25173,5
8San-Juan-de-OrtegaBurgos30,5204
9BurgosHornillos-del-Camino19223
10Hornillos-del-CaminoCastrojeriz19,5242,5
11CastrojerizFrómista26,5269
12FrómistaCarrión-de-los-Condes19,5288,5
13Carrión-de-los-CondesLédigos30318,5
14LédigosSahagún17,5336
15SahagúnEl Burgo-Ranero18,5354,5
16El Burgo-RaneroMansilla-de-las-Mulas19,5374
17Mansilla-de-las-MulasLeón23397

Toutefois, ce découpage est établi pour des marcheurs adultes. C’est pourquoi, pour se lancer dans cette aventure avec des enfants, il faudra éplucher toutes ces étapes. Ainsi, une analyse assez fine des données permettra de construire un nouveau pas-à-pas, saucissonné différemment.

À ne pas rater

Voici donc maintenant une (petite) liste de ce qu’il y a à voir sur le Camino Francés. Mais elle est loin d’être exhaustive et ne mentionne pas les paysages magnifiques qu’offre ce chemin.

La Navarre

De Puente-la-Reina à Irache

Compostelle en famille - le camino francés - pont des pèlerins à Puente-la-Reina
Puente-la-Reina (Aherrero – Flickr)

Puente-la-Reina (en Castillan) / Gares (en Basque). Pont des pèlerins, du XIème siècle. Rúa Mayor (grande rue). Iglesia romane de Santa María de las Huertas, plus connue sous le nom d’église du Crucifix. Iglesia de Santiago, du XIIème siècle, avec un portail dont certains éléments sont inspirés de l’art musulman. Statue (moderne) du Pèlerin, à l’entrée de la ville en venant d’Obanos : monument ô combien symbolique sur le lieu où se rejoignent tous les chemins venant de France !

Cirauqui/Zirauki. Ancien village fortifié. Iglesia de San Román, du XIIème siècle, avec aussi un magnifique portail. À la sortie du village, la Via Trajana, ancienne voie romaine, en excellent état. Il paraîtrait même que l’on peut entendre les légions romaines en collant son oreille sur le parapet du vieux pont !

Lorca/Lorka. En arrivant au village, vieux pont sur le Río Salado (la rivière salée).

Estella/Lizarra, surnommée « la Tolède du nord » ou encore « Estella la bella ». Puente del Cárcel (pont de la prison). Vieille ville. Eglise de San Pedro de la Rúa, du XIIème siècle, avec son cloître aux piliers torsadés, unique en Europe. Eglises romanes de San Miguel et du Santo Sepulcro. Palais des Rois de Navarre, du XIIème siècle.

Compostelle en famille - le camino francés - Pont de la prison à Estella/Lizarra
Puente del Cárcel à Estella/Lizarra (Jaume – CC BY-SA 3.0)

D’Irache à Viana

Irache/Iratxe. Monastère d’origine wisigothique avec sa fontaine à vin (seule et unique au monde !), ses cloîtres et son église romane à l’acoustique si pure, notamment.

Villamayor-de-Monjardín. Avant d’arriver au village, fontaine des Maures, du XIIIème siècle. Ermita del Calvario, du XIIème siècle, avec son remarquable portail sud.

Los Arcos. Iglesia de Santa María de los Arcos avec sa statue gothique de la Vierge Marie et aussi son cloître gothique flamboyant.

Torres-del-Río. Iglesia del Santo Sepulcro, véritable merveille patrimoniale (coupole, chapiteaux, statuaire…) qui serait d’origine templière. De plan octogonal, elle guidait les pèlerins grâce à une énorme lanterne des morts surmontant encore l’édifice.

Viana, ville-frontière de la Navarre. Bourgade médiévale aux impressionnants remparts du XIIIème siècle. Vue imprenable sur la toute proche Rioja.

La Rioja

Logroño, ville-frontière et capitale de la Rioja. Lieu de jonction avec le Camino Jacobeo del Ebro venant de Barcelone. Vieux centre historique avec la Rúa Vieja, la Rúa Portales et la porte du Revellín, notamment. Fontaine des Pèlerins, entourée d’un jeu de l’oie en mosaïque. Iglesia de Santiago el Real, avec son Saint Jacques Matamore. Catedral de santa María de Redonda, baroque. Iglesia de Santa María del Palacio, du XIVème siècle, avec une flèche si fine qu’elle est surnommée la aguja (l’aiguille). Iglesia de San Bartolomé, du XIIème siècle, avec son portail gothique sculpté, le plus important de la province.

Navarrete. Iglesia de la Asunción avec l’un des plus beaux retable baroque de la Rioja. C’est aussi dans cette église que « vole » le botafumeiro riojano, comme celui de la cathédrale de Compostelle (mais un peu plus petit). À la sortie de la bourgade, cimetière dont l’entrée est le portique roman de l’ancien hôpital de San Juan de Acre.

Nájera, capitale historique de la Rioja. C’est sur le Poyo de Roldán (le Puy de Roland), à l’entrée de la ville, qu’aurait eu lieu l’ultime affrontement entre le Géant Ferragut, chevalier maure, et Roland, neveu de Charlemagne. Monasterio de Santa María la Real, fondé au XIème siècle avec son église et aussi son cloître, véritable chef-d’oeuvre gothique flamboyant. Ce monastère abrite un panthéon royal : il est en effet le lieu de sépulture de nombreux rois de Navarre, sans qui le Camino Francés n’existerait peut-être pas.

Santo-Domingo-de-la-Calzada. Jonction avec le Camino Vasco del Interior, venant d’Irún et de Bayonne. Vieille ville avec son enceinte et la Plaza del Santo, notamment. Catedral del Salvador y de Santa María, avec sa légende du pendu dépendu commémorée par le coq et la poule qui vivent encore de nos jours dans cette église magnifique.

Grañon, village-frontière de la Rioja. Iglesia de San Juan Bautista, des XVème et XVIème siècles.

Les Montes de Oca

Compostelle en famille - le camino francés - Monastère de San Juan de Ortega
Monastère de San Juan de Ortega (Jaume – CC BY-SA 3.0)

Redecilla-del-Camino, porte d’entrée de la Castille. Iglesia de Nuestra Señora del Camino, avec ses fonds baptismaux du XIIème siècle, notamment.

Castidelgado. Iglesia de Nuestra Señora la Real del Campo avec elle aussi des fonds baptismaux romans.

Belorado. Plaza Mayor bordée d’arcades. Iglesia de Santa María, du XVIème siècle, avec une statue mariale du XIIème siècle et aussi un retable renaissance.

Villafranca-Montes-de-Oca. Juste avant le village, dans les champs, les vestiges du monasterio de San Felix, du IXème siècle. À 2 km au sud du village, hors camino, la ermita de Nuestra Señora de Oca.

San-Juan-de-Ortega. Monastère avec église romane remarquable, cloître, hospice et chapelle, entre autres.

Agés. À la sortie du village, en bordure du chemin, vieux pont du XIIème siècle.

Atapuerca. Site archéologique majeur pour la compréhension de l’évolution humaine en Europe de l’Ouest, depuis les origines.

La Meseta

De Burgos à Sahagún

Burgos, la cité du Cid et porte d’entrée de la Meseta, aussi. Jonction avec le Camino Via de Bayona (qui arrive de… Bayonne), le Camino del Valle de Mena (qui vient de Bilbao) et le Camino de la Lana (qui, lui, part d’Alicante). Important carrefour jacquaire, donc ! Porte de San Esteban, du XIIIème siècle. Arco de Santa María et iglesia de San Lesmes, du XVème siècle. Hospital del Rey. Catedral de Santa María (gothique), avec le tombeau du Cid (Rodrigo Diaz de Vivar) et de Chimène, notamment. C’est une des plus grandes cathédrales espagnoles, une des plus belle d’Europe : un véritable chef-d’oeuvre. Monasterio de las Huelgas.

Compostelle en famille - le camino francés - Cathédrale Sainte Marie (gothique)
Cathédrale de Burgos (Juan García – CC BY-SA 3.0)

Castrojeriz, lieu d’incessants combats médiévaux entre Chrétiens et Maures, puis entre Aragonais et Castillans. Ruines du château d’où l’on a une vue magnifique sur la Meseta. Avant d’arriver au village, ruines du couvent de San Antón. Colegiata de la Virgen del Manzano avec sa statue mariale du XIIIème siècle. Iglesia de San Juan, de style gothique.

Itero-del-Castillo et Itero-de-la-Vega. Entre les deux, le puente de Itero marquant l’ancienne frontière âprement disputée entre Castille et León.

Fromista. Iglesia de San Martín, du XIème siècle. Un des joyaux de l’art roman espagnol.

Compostelle en famille - le camino francés - Eglise Saint Martin de Fromista
Église de Fromista (jrsvjrsv – Pixabay)

Villalcazar-de-Sirga. Iglesia de Santa María la Blanca, du XIIIème siècle.

Carrión-de-los-Condes. Point de jonction avec le camino Calzada de los Blendios qui vient de Suances, sur la côte atlantique. Statue de pèlerin. Iglesia de Santa María del Camino, du XIIème siècle avec son portail au tympan illustré (légende du tribut des cent vierges). Les vestiges de l’iglesia de Santiago avec sa façade au Christ en gloire du XIème siècle. Monasterio de San Zoilo réputé pour son cloître, chef d’oeuvre de la Renaissance espagnole.

De Sahagún à León

Sahagún, le Cluny espagnol où arrive le Camino de Madrid. Grande cité médiévale à la réputation européenne, elle fut même capitale royale ! Avant d’y parvenir, ermita de la Virgen del Puente. Iglesias de San Tirso et de San Lorenzo. Santuario de la Virgen Peregrina, au sud de la ville. Monasterio de Santa Cruz Benedictas, qui abrite le très réputé Musée d’Art Sacré de Sahagún.

Mansilla-de-las-Mulas, cité médiévale qui a encore une partie de ses remparts. Point de jonction de la Ruta Vadiniense, venant de San-Vincente-de-la-Barquera (Camino del Norte), via los Picos de Europa. C’est aussi ici qu’arrive la variante de Calzada-del-Coto via Calzadilla-de-los-Hermanillos. Monasterio de San-Miguel-de-Escalada, à 13 km au nord-est de la ville.

Villamoros-de-Mansilla. À un kilomètre à l’écart du chemin, les vestiges de la ville romaine de Lancia.

Puente-del-Castro. C’est à l’entrée de la ville, du haut de l’Alto del Portillo, que l’on découvre León.

León, « ville de toutes les félicités ». Point de départ du Camino del Salvador allant à Oviedo, étape majeure du Camino Primitivo. Basílica de San Isidoro, la Sixtine de l’art roman espagnol, ainsi que le panthéon royal. Les jacquets dans l’incapacité d’aller jusqu’à Compostelle y gagnaient l’indulgence plénière. Catedral de Santa María de la Regla, merveille de l’art gothique. Elle est réputée, entre autres, pour ses vitraux. Couvent de San Marcos et sa façade plateresque.

Compostelle en famille - le camino francés - Intérieur de la cathédrale de León
Intérieur de la cathédrale de León (Ramon Perucho – Pixabay)

Les chemins de Compostelle en famille : ça vous tente ? Nous vous proposons de découvrir les autres chemins existants depuis la France.

Variantes

La Navarre

  • À Villatuerta, quelques kilomètres avant Estella, un chemin alternatif évite cette bourgade et Villamayor-de-Monjardín. Passant plus au sud, il traverse Luquín et rejoint le Camino Francés à l’entrée de Los Arcos.

La Rioja

  • À Nájera, certains jacquets partent vers le sud, puis obliquent à l’ouest. Ils passent alors par Cárdenas, Badarán, Berceo et le Monasterio de San Millán de Suzo à San-Millán-de-Cogolla. Cet itinéraire revient ensuite vers Berceo, puis plein nord par Villar-de-Torre pour enfin retrouver le Camino à Cirueña, près du Golf de la Rioja Alta.
  • À Azofra, juste après Nájera, une variante continue sur le GR65, pour rejoindre le camino au niveau du golf de la Rioja Alta, avant Cirueña.

Les Montes de Oca

  • Quelques kilomètres après Villafranca-de-Oca, au niveau de la ermita de Valdefuentes, une variante se détache du camino pour suivre la Nationale jusqu’à Burgos. Que l’on soit sur le Camino Francés ou pas, c’est vraiment le genre de choses que, en famille, nous avons toujours évité sur les chemins de Compostelle.
  • Au départ de San-Juan-de-Ortega, une variante permet de rallier Atapuerca, en prenant un peu plus au nord du camino, à travers les collines. Ce chemin passe devant le site arhéologique d’Atapuerca. C’est un site d’intérêt majeur pour la compréhension de l’évolution humaine en Europe.
  • Depuis San-Juan-de-Ortega encore, une autre voie plus méridionale, plus routière, permet de rejoindre Burgos via Santovenia-de-Oca, Zalduendo, Ibeas-de-Juarros et Castrillo-del-Val.
  • Une nouvelle variante se détache de la précédente, à l’approche de Burgos, pour passer par San-Medel.
  • À la sortie d’Atapuerca, un itinéraire emprunte la vallée du Río Pico pour retrouver le camino à la sortie de Orbaneja Riopico, juste avant l’aéroport de Burgos.

La Meseta

Gerd Altmann-Pixabay
  • À Orbaneja Riopico, deux autres variantes se séparent alors du camino pour se rejoindre à Castañares, au sud de l’aéroport de Burgos et entrer dans la ville par Villayuda-o-la-Ventilla.
  • À Castrojeriz, deux itinéraires plus plats mais plus longs permettent d’éviter une petite grimpette d’une centaine de mètres de dénivelé :
    • Une alternative en bord de route, qui passe par Castrilla-Mota-de-Judíos et retrouve le Camino au Puente de los Matatos, juste avant Itero-de-la-Vega.
    • Une autre, à moins de 2 km de Castrojeriz, après le puente Barcena sur le Río Odra. Cet itinéraire « parallèle » (et moins bitumé) monte aussi jusqu’à Castrillo-Mota-de-Judios et rejoint le Camino, très peu de temps après la sierra.
  • Au sortir de Calzadilla-de-la-Cueza, une courte variante permet d’éviter 3 ou 4 km de route nationale.
  • Peu après Sahagún, à Calzada-del-Coto, on peut prendre la variante par Calzadilla-de-los-Hermanillos. Cette alternative permet d’éviter le Real Camino qui suit la route assez passagère jusqu’à Mansilla-de-las-Mulas. Cela représente quand même une bonne trentaine de kilomètres ! Et même s’il est vrai que la province a fait de gros efforts d’aménagement (arbres, camino séparé de la chaussée…), ce n’est pas très agréable de marcher sous le soleil (très souvent) le long d’un axe routier de cette importance. Toutefois, cette alternative ne traverse qu’une bourgade, ce qui peut poser des problèmes de ravitaillement…
  • À León, certains choisissent de quitter le Camino Francés pour se rendre à Oviedo par le Camino del Salvador et y vénérer la statue du Sauveur. Ils rejoignent ensuite le Camino Francés à Melide, peu avant Compostelle, en empruntant le Camino Primitivo.

Détours

Voici quelques destinations fort sympathiques en dehors du Camino Francés, mais pas très éloignées quand même. C’est, à chaque fois, un aller-retour. Si l’on peut imaginer faire un détour pour visiter les vestiges romains près de Villamoros-de-Mansilla ou la chapelle proche de Villafranca-Montes-de-Oca, il est malheureusement nécessaire de trouver un moyen de transport pour aller voir les autres.

La Rioja

  • La forteresse de Clavijo, à une petite vingtaine de kilomètres au sud de Logroño, vaut vraiment le détour. C’est, en plus, un haut-lieu de l’histoire espagnole.

Les Montes de Oca

  • À 2 km au sud de Villafranca-Montes-de-Oca, hors camino, se trouve la ermita de Nuestra Señora de Oca.

La Meseta

  • Pour ceux que l’architecture mozarabe intéresse, le Monasterio de San-Miguel-de-Escalada, à 13 km au nord-est de Mansilla-de-las-Mulas (juste avant León), mérite aussi une visite.
  • Un tout petit peu plus loin et toujours avant León, vous trouverez les vestiges de la ville romaine de Lancia à un kilomètre de Villamoros-de-Mansilla.

Avantages et inconvénients

Le Camino Francés est réputé pour ses paysages magnifiques et ses monuments inoubliables. Pourtant, on ne parle pas toujours que de bons souvenirs sur cette grande voie jacquaire.

Sur la route toute la sainte journée…

Ce chemin de Compostelle (le principal, et de loin!) est en effet réputé pour suivre de près des routes nationales et des autoroutes sur de nombreux kilomètres. Et marcher au bord d’une route, sous le soleil, durant plusieurs jours n’a rien d’agréable, surtout en famille. L’exercice peut s’avérer dangereux, aussi.

Ceci est principalement vrai dans la traversée de la Meseta, entre Burgos et León. Et, chez certains, la beauté des paysages n’arrive malheureusement pas toujours à faire oublier le bitume.

Toutefois, il est possible de limiter un peu cette mauvaise impression en empruntant les variantes qui passent un peu plus dans la campagne. Pour ne pas dégoûter la petite famille en route vers Compostelle, il est absolument nécessaire d’éviter le plus possible les axes routiers du Camino Francés.

Il faut aussi savoir que cette grande voie jacquaire est de mieux en mieux aménagée. Ainsi, le chemin piétonnier est maintenant très souvent séparé de la chaussée principale de la route. De plus, des arbres récemment plantés protègent les marcheurs du soleil, même s’il faut attendre un peu qu’ils grandissent encore.

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EM80-Pixabay

Côté hébergement et ravitaillement

Sur ce plan-là, le Camino Francés est vraiment très bien équipé en albergues, pensiones et hostales. Et ce, sur toute sa longueur. Il est même si bien amégé en structures d’accueil qu’il n’est pas nécessaire de réserver sa nuitée dans les auberges.

Par contre, pour nous qui aimons marcher en toute autonomie, ce chemin manque cruellement de campings. En famille, cela nous paraît un exercice plus que compliqué. En solo, c’est peut-être jouable jusqu’à Hospital-de-Orbigo, un peu au-delà de León… Ceci en comptant sur l’amabilité de quelques albergues pour planter la tente dans le jardin.

Au-delà, il n’y a plus rien. Seules les villes de Sarria, Portomarín et San-Marcos possèdent un camping. Il y en a aussi un à Saint-Jacques-de-Compostelle, mais l’offre est nettement insuffisante sur la fin du Camino Francés, que l’on soit en famille ou non. C’est en effet vraiment trop peu sur 250 ou 300 km 🙁 . Quand on sait que le camping sauvage, en terre d’Espagne, est interdit, il est raisonnable de penser à une autre solution d’hébergement dès le départ !

Pour plus de renseignements, rendez-vous sur cet article : Où dormir avec des enfants sur les chemins de Compostelle.


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6 réflexions sur « Chemin de Compostelle en famille : le Camino Francés (1/2) »

    1. En fait, ça dépend de pas mal d’éléments, notamment la forme physique du moment et le dénivelé de l’étape. Mais il faut compter sur une vitesse de marche d’environ 4 ou 4,5 km/h (pour les adultes). On peut donc réaliser une longue étape (assez plate) de 30 km en 7,5 ou 8 h. En famille, avec les enfants, en autonomie complète (donc sacs très chargés), notre moyenne est de 3 ou 3,5 km/h. Ceci, sans compter les pauses.
      Bonnes randonnées à toi !

  1. Wahou! C’est tout simplement magnifique! Ces paysages me font rêver! Ma maman qui est passé par là me disais aussi que le plus dur c’était quand elle longeait une route.

    1. C’est stressant et tellement désagréable de marcher le long d’une route comme ça et sur de grandes distances en plus. Je préfère largement affronter des montées difficiles à ça !
      Merci pour ton retour 🙂

  2. Merci pour cet article très complet sur cette partie du chemin de Saint Jacques. Un projet pour moi dans les prochaines années, sachant que des membres de ma famille l’ont déjà fait. Merci pour ces belles photos et toutes les indications pour éviter les ennuis de pèlerins :-))

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