Sur les traces de 7 animaux en hiver

Sur les traces de 7 animaux en hiver

L’hiver est une période propice pour suivre les traces des animaux. Même si nos compères montrent difficilement le bout de leurs nez, on peut trouver un nombre impressionnant d’indices de présence dans nos explorations.

Qu’est-ce qu’un indice de présence ? me direz-vous. Ce sont toutes les traces de passage que l’animal a pu laisser derrière lui comme les empreintes ou les signes de présence comme l’habitat par exemple.

Renard

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Alexas fotos – Pixabay

En hiver, la fourrure du renard s’épaissit. La première couche isolante est constituée de poils de bourre mesurant 4 cm. Les poils de couverture appelés poils de jarre mesurent, quand à eux, 10 cm. Grâce à cette protection, le renard peut supporter des températures allant jusqu’à -15°C. Il peut se reposer sous la neige ou sous la pluie sans craindre ni le froid, ni l’humidité. Pour cela, il se recroqueville sur lui-même limitant ainsi les déperditions de chaleur.

Comment se nourrit-il ?

Le renard est omnivore et adapte son régime alimentaire en fonction des saisons. Pourvu d’une ouïe très fine, il peut entendre un rongeur trottinant sous la neige. Pour le déloger de son terrier, il utilise la technique du mulotage qui consiste à bondir et à plonger dans la neige les pattes avant en premier suivies du museau.

Indices de présence

Ses empreintes sont souvent confondues avec celles du chien. Si vous voulez être sûr de ne pas vous tromper, sachez que les empreintes du renard sont de forme ovale et les griffes pointent vers l’avant alors que celles du chien sont plus rondes et les griffes latérales pointent sur le côté.

Les excréments appelés laissées sont, à l’une des extrémités, effilés et remplis de poils. On y retrouve aussi des petits ossements et des restes de fruits tels que des pépins. Ils mesurent de 5 à 10 cm pour un diamètre de 2 à 2,5 cm. Ils sont souvent déposés en hauteur dans un but de marquage olfactif (ses selles sentent très fort) mais on peut les trouver également en plein milieu des chemins.

Le diamètre du terrier fait au moins 20 cm comme celui du blaireau mais vous les distinguerez facilement l’un de l’autre car chez le renard, on retrouve souvent près de l’entrée les restes de détritus de nourriture et il marque l’endroit de son odeur avec son urine. Devant un terrier de blaireau, on trouve d’importants déblais.

Vous pouvez aussi découvrir notre randonnée à la découverte de l’aqueduc de Montreuillon et voir quelles empreintes nous avons vues dans la boue. C’était au printemps. Il n’y a donc pas qu’en hiver qu’on peut trouver des traces d’animaux 🙂 !

Buse variable

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Mabel Amber – Pixabay

Le nom qu’elle porte est dû à la couleur de son plumage qui varie d’un individu à l’autre. Elle fait partie de la grande famille des rapaces. En hiver, on la retrouve plutôt dans les landes, les plaines et les paysages découverts.

Comment se nourrit-elle ?

La buse se nourrit essentiellement de petits mammifères, de jeunes oisillons parfois de grenouilles ou serpents. Si cela s’avère nécessaire, elle se nourrira de charognes. Elle est très patiente et en hiver où la nourriture se fait plus rare, elle peut attendre des heures durant l’arrivée d’une proie.

Elle est plus facilement observable en cette saison où elle est plus tournée vers cette recherche alimentaire. C’est aussi dû au fait que les buses venant de l’Est migrent durant la saison froide vers l’Ouest notamment en France et le nombre d’individus est bien plus important.

Indices de présence

Il est plus aisé d’observer la buse que ses indices de présence surtout en hiver. Elle reste en position sur des piquets, arbres ou autres postes d’affût au bord des routes à attendre ses proies où la neige fond plus vite et où il y a beaucoup de proies écrasées.

Yvonne Huijbens – Pixabay

Vous pouvez trouver aux pieds de ces postes ses pelotes de réjection.

Vous avez peu de chances de tomber sur des plumes. En effet, la buse les perd plutôt en période de mue.

Hibou moyen-duc

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Hans Benn – Pixabay

Le hibou moyen-duc est un rapace nocturne. Il a un plumage tacheté de brun et rayé de noir, blanc et gris. Au milieu de son disque facial blanc roussâtre se trouve ses sourcils en forme de V. Ses yeux sont oranges. Sa tête est surmontée de deux aigrettes qu’il peut rabattre au repos ou en vol. En hiver, les hiboux moyens-ducs se regroupent en dortoir diurne de dix à trente individus dans les massifs forestiers, de type résineux. On les retrouve aussi en ville, près des cimetières boisés ou dans les parcs.

Comment se nourrit-il ?

Le hibou moyen-duc se nourrit surtout de petits mammifères mais parfois aussi de chauves-souris, reptiles ou de petits oiseaux. Très occasionnellement, il mangera des insectes. Il détecte ses proies grâce à sa vue et à son ouïe très développées.

Indices de présence

S’ils sont difficiles à repérer au milieu des branchages, ce sont souvent les fientes blanches et les pelotes de réjections au pied des arbres qui indiquent leurs présences mais toutefois le but n’est pas de les déranger.

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Chevreuil

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pixelRaw – Pixabay

Le chevreuil est le plus petit cervidé d’Europe. Il est capable de faire des bonds pouvant aller jusqu’à 8 mètres de long et 2 mètres de haut.

D’un brun-roux en été, la robe du chevreuil devient plus grise et plus épaisse en hiver. La tache claire de son arrière-train appelée miroir ou roze passe du beige clair à un beau blanc. Certains chevreuils portent une serviette. Il s’agit de tâches blanches (une ou deux) à l’avant du cou visibles uniquement en hiver. En temps normal, le chevreuil vit en famille, une mère et ses petits. Le brocard (le mâle) s’ajoute parfois au groupe en automne. Mais en hiver, la harde peut vite compter dix ou vingt membres. Il aime rester sur un territoire donné. Alors si vous en croisez un, cela vaudra le coup de revenir dans les mêmes endroits au même moment de la journée.

Comment se nourrit-il ?

En hiver, le chevreuil se contente de ramilles d’arbres et d’arbustes. Il mangera également des glands, des feuilles mortes, des champignons et, dans des proportions moindres, des plantes herbacées. Son système digestif change pour s’adapter à cette nourriture plus pauvre. Il s’expose également plus facilement en allant glaner dans les champs cultivés.

Indices de présence

La trace de ces sabots mesure 4-5 cm de long pour 3 cm de large.

Les crottes du chevreuil posées en tas agglomérés s’appellent moquettes. De forme arrondie, elles sont aplaties à un bout et pointues à l’autre. De couleur noire et luisantes, elles mesurent 1 à 1,6 cm.

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Vous pouvez repérer aussi les couchettes, lieu où le chevreuil se repose. Souvent situées près d’un arbrisseau, le chevreuil aura préalablement gratté le sol pour en écarter les feuilles avant de s’y installer.

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En suivant nos conseils photos, partez dans une autre aventure avec votre enfant.

Loup

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Christel Sagniez – Pixabay

Le loup, le « méchant » des contes traditionnels pour enfants, ne traîne pas une bonne réputation dans les mœurs de l’homme. Autrefois présent dans toute la France, il fut chassé, empoisonné et son territoire fut réduit par une déforestation importante. En 1937, l’espèce est considérée comme éradiquée. Il faudra attendre 50 ans pour que le loup devienne une espèce protégée au niveau européen. Le loup, encore présent en Italie fait son come-back dans notre pays en 1992 où un couple est aperçu dans le parc du Mercantour.

Une carte de la répartition du loup est disponible ici.

Comment se nourrit-il ?

Le mouflon et le chamois font partie de 65% de son alimentation en hiver, suivis du mouton et de la chèvre (10%). Viennent après d’autres proies comme la marmotte, le lièvre, le renard, le mulot… mais aussi cynorhodons, chenilles, sauterelles… D’après des observations faites dans le parc du Mercantour.

Indices de présence

Les empreintes du loup ressemblent à celle d’un gros chien de 10 à 12 cm chez un adulte. Ce sont surtout ses traces qui vont permettre de les distinguer. En effet, le loup a la capacité de déporter ses pattes dans un même alignement grâce à la forme plus étroite de sa poitrine. Mieux encore, quand les loups se déplacent en file indienne, ils posent leurs pattes dans celles de celui qui devance. La fameuse marche à la queue leu leu.

Ses excréments sont cylindriques de 2 à 3 cm de diamètre, à plusieurs tronçons pour une longueur de 8-10 cm et se terminent en pointe. On y trouve beaucoup de poils, de fragments d’os. L’odeur en est très forte.

Il y a 624 individus recensés sur notre territoire et la fréquentation de l’homme, ce n’est pas trop son truc. Mais au cas où vous croiseriez son chemin, nous vous conseillons de lire l’article Que faire face à un loup ? du blog Apprenti randonneur.

Loutre

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Misel – Pixabay

La loutre fait partie des espèces qui ont bien failli disparaître avec la chasse intensive pour sa fourrure, sa viande mais également car, bonne pêcheuse, elle est considérée comme une concurrente pour l’homme. Le nombre de loutres était estimé à 50 000 au début du siècle dernier et il en resterait actuellement entre 1000 et 2000. Si elle n’a pas disparu, c’est grâce aux lois de 1972 interdisant la chasse et celles de 1981 pour la protection de l’espèce. Aujourd’hui, les eaux très souvent polluées (pesticides, mercure et autres joyeusetés) menacent encore la survie de l’espèce.

Une carte de la présence de la loutre et des possibilité de développement sur le territoire français est disponible ici.

Comment se nourrit-elle ?

La loutre est un carnivore qui se nourrit surtout de poissons. Elle mange aussi des amphibiens, des mammifères, des oiseaux, des reptiles, des invertébrés et des baies.

Indices de présence

Cherchez et repérez sur une carte les rivières, ruisseaux, plans d’eau mais aussi des ponts.

Rendez-vous sur place et repérez les indices de présence.

Au bord de l’eau, dans la boue, partez en prospection pour trouver des empreintes.

Ces doigts palmés au nombre de cinq forment des pelotes surmontées de griffes. Elles mesurent environ 6 x 6 cm.

Ses déjections appelées épreintes sont de forme fuselée et de couleur noire quand elles sont fraîches et ressemblant à un petit tas de terre quand elles sont sèches. Elles mesurent de 3 à 5 cm. On les trouve sur des souches ou des rochers mais aussi sous les ponts. Souvent confondues avec les selles d’autres animaux, elles ont une odeur caractéristique de miel et de poisson.

Sanglier

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Andrea Bohl – Pixabay

Malgré l’immense appétit d’Obélix, les sangliers restent nombreux à peupler nos espaces. Avant l’hiver le sanglier mange beaucoup afin de cumuler une bonne couche de graisse qui lui permettra d’affronter le froid. Ses poils de jarre, court en été, atteignent une longueur de 15 à 25 cm en hiver. Un poil de bourre laineux pousse pour mieux le protéger.

Bien que rattaché au diable par le christianisme au Moyen-âge, le sanglier n’est pas un animal dangereux par nature. Cependant, s’il est blessé ou chassé, il peut se montrer agressif. Et si d’aventure, vous croisez le chemin d’une laie et de ses petits, elle vous fera vite comprendre que n’êtes pas le bienvenu par des grognements. Dans ce cas, reculez calmement en fixant l’animal.

Comment se nourrit-il?

Le régime alimentaire du sanglier est végétal et animal. Il sait s’adapter à ce qu’il trouve et en fonction des saisons et, en hiver, il se nourrira principalement de glands, racines, écorces d’arbre, vers de terre…

Indices de présence

Cherchez les traces de terre retournée au pied du chêne car le sanglier raffole des glands.

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Au milieu des feuilles mortes tapissant les forêts, détectez le sillon que l’animal fait avec son groin à la recherche de racines ou vers de terre.

Ses empreintes comprennent des sabots appelés pinces et deux traces fines appelées gardes mais le plus souvent ce sont les sabots qui sont visibles. Elles mesurent de 5 à 8 cm sans les gardes.

Après être passé dans la souille, creux rempli d’eau où ils vont se vautrer pour se débarrasser des parasites, les sangliers se frottent contre les arbres. Si vous voyez un arbre usé et couvert de boue jusqu’à 60-70 cm de hauteur, c’est l’œuvre de cet animal surtout si vous y apercevez des poils noirs à l’extrémité claire et fourchues.

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Les laissées (les cacas, quoi) sont de couleur noirâtre quand elles sont fraîches et mesurent une dizaine de centimètres pour un diamètre de 5-7 cm.

Une recherche au poil

Observez au niveau des barbelés, les poils qui peuvent y être restés accrochés :

  • Les poils du renard sont de couleur brun-fauve. Ils mesurent 2 cm et demi et sont assez doux
  • Le sanglier, quant à lui, a de longs poils noirs durs et effilochés à l’extrémité.
  • Les poils du chevreuil sont gris foncés
  • Ceux du loup sont droits, non bifides, alternant des zones claires et foncées

A vérifier également, la distance entre les poils accrochés et le sol qui peut vous indiquer à peu près la taille de l’animal.

Regardez si vous ne retrouvez pas aussi des poils accrochés dans les buissons, sur les troncs d’arbres, au sol…

Les coulées

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Il s’agit des « chemins » tracés naturellement par le passage des animaux. Ils sont faciles à repérer. Ils traversent souvent nos propres sentiers.

Un travail d’enquêteur

Emmenez vos enfants prospecter sur les chemins, dans les forêts à la recherche de ces précieux indices. C’est tellement motivant de se dire qu’un renard, un chevreuil est passé là où il se trouve et pourquoi pas, faire une rencontre…

Nous proposons aussi d’autres activités hivernales pour les petits Sherlock 😉 .


J’étais adolescente et lors d’une de mes balades, je fis une pause et m’allongeai au milieu d’un pré pour observer la course des nuages. Un bruit se fit, je levai la tête et là, un magnifique chevreuil était là à la lisière des bois. Nous restâmes là, à nous observer pendant longtemps. Au bout d’un moment, il se décida à partir. Cette rencontre, je ne l’ai jamais oubliée….

Si vous aussi, un jour, avez croisé le chemin d’un animal sauvage, vous pouvez nous le conter dans les commentaires 🙂 .

Si vous avez aimé cet article, vous êtes libre de le partager :)

10 réflexions sur « Sur les traces de 7 animaux en hiver »

  1. Bonjour, merci pour cet excellent article , et tous ces indices sur le renard, la buse , le chien, merci de nous faire découvrir cet Univers, merci j’ai beaucoup appris😊

  2. Pour avoir eu la chance d’enmenner mes enfants en forêt à la recherche des bisons de Bialowietza, je confirme que la recherche d’indices de présence est un bon moyen d’occuper les enfants durant une balade. On voit d’ailleurs plus de ces indices que d’animaux dans la majeur partie du temps. Mais nous avons quand même réussi à observer 40 bisons un beau matin, après une bonne semaine de recherche. Inoubliable !

  3. Un article très ludique et intéressant ! Un régale de pouvoir suivre et connaître les pas des animaux ! Les enfants tout comme les adultes adorent ce jeu d’enquête 😉 Je n’avais jamais pensé aux poils !!!! Je prêterai attention à la prochaine balade en forêt 😉

  4. Hello. J’y penserai pour la prochaine balade en forêt. Mon fils a un livret pour reconnaitre les empreintes. Dans notre coin, on voit beaucoup de buses et des ragondins, mais ils sortent plutôt au printemps.

    1. Etant originaire d’Amérique du Sud, le ragondin n’est pas trop adepte des grands froids. Sa queue gèle en dessous de 0°C.
      Bonne balade avec ton fils 🙂

  5. merci pour ce bel article, très complet et instructif. j’adore l’idée de présenter les choses aux enfants (et aussi aux grands) sous forme d’enquête. Nous avons la chance d’habiter tout près d’une forêt, et malgré les rencontres fréquentes avec les animaux, on ne s’en lasse jamais!

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