Saint Romain, terre d’histoire et de légendes

Saint Romain, terre d’histoire et de légendes

Profitant de quelques jours de vacances, nous décidons de faire une randonnée à Saint-Romain, en Côte d’Or.

Météo France nous annonce un jour de beau temps (éclaircies et rares averses) dans la semaine, un seul. Nous nous jetons dessus. Pas de bol, la veille, les filles ont mal dormi mais nous sommes tous motivés et la randonnée prévue est courte, 7 km. Cela ne devrait pas poser problème.

Nous partons alors qu’il commence de pleuvoir. Sans doute une « rare averse », mais qui nous accompagnera durant tout le trajet en voiture. Avec parfois les essuie-glaces à pleine vitesse ! Donc rien de bien engageant 🙁 ! Heureusement, tout se calme à la Rochepot, à quelques kilomètres de Saint-Romain 🙂 .

Cette belle randonnée à Saint Romain, en chiffres :

  • Distance parcourue : 3,8 km (parcours orange + rouge) – 7,3 km (parcours rouge + jaune)
  • Dénivelé positif : 210 m (parcours orange + rouge) – 300 m (parcours rouge + jaune )
  • Altitude mini : 343 m – Altitude maxi : 531 m
  • Plus grosse difficulté : 125 m de dénivelé pour une distance parcourue de 750 m (parcours orange + rouge).
  • Accès : Saint-Romain se trouve en Bourgogne, au sud de la Côte-d’Or. Ce village est situé à une douzaine de kilomètres à l’ouest de Beaune, à une quinzaine au nord de Chagny et une dizaine au nord-est de Nolay.
  • Coordonnées GPS : 46°59’57″ nord – 4°42’33″ est (Parking de la mairie).
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Saint-Romain, un lieu privilégié pour la randonnée

Ayant vécu pendant quelques années à Nolay, nous connaissons bien les chemins de cette partie de la Côte d’Or et nous les savons magnifiques. Alors, si notre choix s’est porté sur Saint-Romain, ce n’est pas pour rien.

Terre d’histoire et de légendes

L’histoire de ce joli village commence au néolithique, au pied des hautes falaises. Ce site ne sera abandonné qu’aux alentours de 1100, après plus de 5000 ans d’occupation quasi ininterrompue. C’est aussi à cette époque qu’on construit un château sur le nez de l’éperon rocheux où se trouve encore aujourd’hui la partie haute de Saint-Romain. Il sera démantelé à la Révolution.

Une partie du village actuel est aussi bâtie le long des voies de communication, au pied de cette avancée défensive. Entre le bas et le haut, près de 80 m de dénivelé et, comme l’indique un panneau proche de la mairie, 2 km par la route !

En haut, se trouvent les ruines du château dont le puits est si profond qu’on peut y entendre les poules du Paradis ! Mais il faut quand même bien tendre l’oreille… Il y a aussi l’église et… une vue imprenable sur les environs 🙂 !

En bas, se trouvent la mairie, l’école et les lavoirs.

Au milieu, les pentes abruptes, parcourues de quelques sentiers escarpés qui permettent de découvrir les grottes, notamment celle de la Tartebouille. Celle-ci est célèbre dans les coins pour avoir été le repère d’un démon attirant dans son antre les paroissiens en retard à la messe de Noël. Une année, un sacristain réussi à le capturer dans une besace magique et à l’anéantir en le jetant dans le bénitier… D’autres disent que Sainte Marguerite l’aurait enchaîné avec sa ceinture. Qui croire ?

Grandeur nature

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Si Saint-Romain est réputé pour la randonnée, c’est aussi grâce à son site naturel grandiose. On ne peut être qu’émerveillé-e par ces paysages ! Certains recoins cachent même une faune et une flore assez rares. En effet, du fin fond des forêts humides jusqu’aux falaises et aux pelouses calcaires, il est possible de croiser :

  • aconit « casque de Jupiter » et lys martagon d’un côté
  • limodore avorté, inule des montagnes, œillet cantabrique et faucon pèlerin de l’autre

Les falaises de Saint-Romain sont aussi connues pour l’escalade et le parapente.

Sur le chemin

Nous partons de la mairie (et salle des fêtes). A la sortie du parking, nous descendons la rue principale du village et prenons la première à droite. Nous sommes désormais sur le GR®7.

Il est tard

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Il est déjà 16h00. Nous passons devant le lavoir de la Pierre Ronde, sans nous y attarder. Nous pressons un peu le pas car la nuit sera bien vite là. Dans une heure et demie, deux heures tout au plus. Fin décembre, on ne peut pas espérer mieux. Et sachant que les nuages sont encore très présents, il faudra sans doute composer avec une nuit bien noire sur la toute fin du parcours…

A l’envers

Notre plan est de faire le circuit prévu dans le sens horaire : monter d’abord à Orches, puis sur les falaises pour ensuite redescendre et finir la randonnée à Saint-Romain. La montée est moins rude dans ce sens.

Dans notre précipitation, forcément, nous suivons les marques du GR® sans voir le gros panneau indiquant Orches. Nous passons devant le lavoir du Verger (lui aussi couvert et doublé d’un grand abreuvoir).

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Le chemin est vraiment pentu. Comme celui que nous devions prendre l’est aussi, nous nous apercevons très tard de notre erreur. Nous sommes très haut et avons déjà fait beaucoup d’efforts. Puisque ce n’est pas si important que ça, nous décidons de continuer dans ce sens.

Le ruisseau

Le chemin devient boueux, gorgé d’eau, à mesure qu’il escalade la montagne. Nos pieds ont du mal à accrocher et glissent souvent. Ce n’est pas très agréable et très fatigant.

Le ruisseau qui le longe dévale la pente. Très vite, très fort. C’est en fait un torrent puissant. Cette force galvanise la nôtre et nous grimpons d’un pas plus rapide cette montée. La nature a des effets sur les humains parfois surprenants. Le spectacle est magnifique, cette eau fusant de partout nous envoûte. Une source assez forte jaillit même du talus qui surplombe le chemin, le longe un peu puis le traverse.

Maïna est déjà loin devant nous. Son concept de la vie est de faire passer les mauvaises choses au plus vite pour en être débarrassée rapidement. Elle n’aime ni les montées, ni les forêts, donc…

Marianne, quant à elle, galère avec cette ascension. Elle est asthmatique et n’a pas marché depuis un certain temps. De nombreux arrêts sont nécessaires. De plus, la fatigue de sa mauvaise nuit se fait sentir. Nous ralentissons donc et tant pis si l’obscurité nous rattrape un peu plus tôt.

Le moulin ruiné

Le chemin tourne quasi à angle droit et à ce niveau se trouve une ruine. Nous ne résistons pas à l’envie de la voir de plus près, juste quelques instants.

Nous nous assurons d’abord qu’il n’y ait aucun danger et nous y pénétrons : le lieu est féerique. La lumière douce de cette fin de journée met en valeur l’endroit et nous donne l’impression d’être dans un autre monde. Le terrain juste derrière semble être habité par les fées tellement l’ambiance est magique.

Mais au village on raconte que dans ce beau moulin vivait un homme qui adorait les araignées. A tel point qu’il en créa une. Mais pas une petite. Une araignée énorme, un monstre hideux mais auquel il s’attacha. Il continua donc ses travaux et en façonna deux autres. C’est alors qu’il dû s’absenter. A son retour, sa protégée avait disparue, croquée par ses deux sœurs affamées. Le pauvre en mourut de chagrin… et laissa son moulin sous bonne garde, abandonné.

Le site du Verger

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Encore un virage à droite et le chemin devient un peu plus plat. Disons plutôt moins pentu. Marianne a encore pas mal de difficultés à reprendre son souffle. Cette grimpette nous rappelle celles que nous avons faites au Pays Basque espagnol, sur le Camino del Norte. Mais là-bas Marianne pouvait escalader ces chemins sous les eucalyptus sans constamment s’essouffler, malgré son asthme. C’était vraiment magique !

Nous sommes tout proches du pied des falaises maintenant. Ce qui ne rassure pas Marianne, qui n’arrive plus à se motiver. Il reste en effet encore une bonne quarantaine de mètres de dénivelé à faire. Le chemin va donc continuer de grimper.

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Une pause s’impose et nous découvrons, entre le chemin et la falaise, un poteau électrique garni de grosses lampes. C’est franchement surprenant, au milieu des bois. Ils ont des sous à Saint-Romain ! Ils éclairent la falaise !?!?!?

Nous grimpons le mini sentier qui y mène et découvrons un site archéologique en cours de fouille, avec des vieilles bâches qui protègent encore certains endroits. Le lieu est « défendu » par un grillage éventré en plusieurs endroits. La porte de la cabane des fouilleurs est fracturée. Et il y a bien longtemps que les bancs moussus n’ont plus servi. Une grotte s’ouvre à mi-hauteur de la falaise et semble elle aussi être l’objet de fouilles.

Cet endroit semble malheureusement abandonné, bien que la végétation n’ait pas encore repris tous ses droits. Nous en concluons que les lampes ne doivent plus éclairer grand-chose maintenant…

Les falaises

Encore cinq cents mètres et nous sommes à la route. Marianne reprend un peu espoir à mesure qu’elle retrouve son souffle. Il faut dire aussi qu’il ne reste plus grand-chose à monter et qu’au dessus des falaises, c’est tout plat !

Ce n’est pas très agréable mais nous n’aurons pas à marcher longtemps au bord de cette route. Maintenant, nous rencontrons un nouveau problème : un vent froid et glacial fouette nos visages.

Marianne, quasi au bout de la montée, parvient à se motiver de nouveau, prête à en découdre avec cet assaillant mais nous sentons que Maïna ne va pas trop bien. Elle n’est pas du genre à se plaindre, alors nous avons pris l’habitude de détecter quand il y a un problème. Nous leur proposons de rejoindre les falaises dans l’espoir que la vision de ce beau paysage lui redonnera de l’énergie.

Le chemin sur le bas côté est désagréable ponctué par d’inévitables passages de véhicules mais un sentier menant aux falaises nous éloigne d’elle assez vite.

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La vue sur Saint-Romain et ses environs est magnifique, saisissante. Les falaises, hautes d’une trentaine de mètres, sont impressionnantes. La barre rocheuse qu’elles forment s’en va vers Orches et coupe le paysage en deux :

  • d’un côté, la vallée avec ses forêts, ses vignes et ses villages
  • de l’autre, le plateau calcaire avec ses cultures

Maïna ne va pas mieux et nous lui proposons d’arrêter la randonnée et de revenir vers Saint-Romain par un autre chemin. La voilà soulagée. Elle nous avoue qu’elle était fatiguée et ne se sentait pas bien…

Aller jusqu’aux falaises a permis d’atteindre un mini objectif à cette randonnée. De cette manière, tout le monde est content et cela évite à Maïna de s’imaginer qu’elle « gâche » la balade.

Savoir renoncer

  • En effet, de notre point de vue, la randonnée familiale doit être un plaisir partagé par tous même si parfois chacun-e est amené-e à faire des concessions. Petites pour les enfants, grandes pour les plus grands.
  • Et renoncer fait partie de ces grandes décisions qui font mal au cœur et flanquent un sacré coup au moral. Car on n’est pas aller au bout de ce qu’on a prévu. L’objectif n’est pas atteint. On abandonne mais il y avait encore tout plein de belles choses à voir ! Comme nous le disons dans l’article sur le Temple des Mille Bouddhas nous n’aimons pas revenir sur nos pas (même pour quelques dizaines de mètres !). Sauf nécessité ou danger.
  • Et dans ces moments-là, il faut prioriser le bien-être de tous, surtout celui des enfants. C’est impératif. Il ne faut pas hésiter et se rappeler qu’en randonnée familiale, on ne peut pas envisager de faire tout ce qu’on souhaite. Il faut savoir jongler avec ces contraintes.

Renoncer, c’est aussi penser à l’avenir. Embarquer un enfant dans une galère ne lui apportera que de mauvais souvenirs. Et à la prochaine randonnée, il aura plus de difficultés à suivre ses parents…

Partis trop tard pour une randonnée en Grèce sur le Mont Érymanthe, nous avons choisi de ne pas aller jusqu’où nous avions prévu. La déception a été grande, mais nous avons bien fait, vu ce qui nous attendait par la suite…

Le chemin du retour

Un autre chemin nous permet de revenir sur Saint-Romain et finir notre randonnée écourtée. Pour cela, nous devons reprendre la route sur quelques centaines de mètres. Puis nous tournons sur un mignon petit chemin, du moins au début.

Mais très vite, nous déchantons. Des sangliers ont en effet labouré le chemin, l’ont massacré, sur 4 ou 5 mètres de long. Pas très bon pour le pied de Maïna tout ça. Un peu plus bas, les ornières sont remplies d’eau nous obligeant à nous maintenir sur le milieu. Il y a tellement d’eau que nous craignons que cela se termine en ruisseau comme c’est le cas d’un chemin près de chez nous. En fait, toute cette eau finit par se déverser dans un fossé, ce qui nous permet de marcher sur le côté droit. Soulagement mais bon, maintenant, nous marchons dans la gadoue qui alourdit nos chaussures. Aaah !!! La joie de la marche en hiver…

Le village est bientôt en vue et déjà les vignes nous accompagnent sur le reste du chemin. En arrivant aux premières maisons, nous passons devant un enclos où sont alignées des centaines de piles cubiques. Toutes ces petites planches épaisses empilées les unes sur les autres sèchent ici plusieurs années. La tonnellerie toute proche les transformera ensuite en douelles de tonneau. Eh oui, pour faire du bon vin, il faut des pieds de vigne, un bon terroir, un savoir-faire certain et… du chêne pour fabriquer les tonneaux !

Pour celles et ceux que ça intéresse, Saint-Romain produit d’excellents vins. Les blancs sont les plus réputés 😉 .

Maintenant que nous sommes dans Saint-Romain, il n’y a plus qu’à descendre la rue principale pour boucler cette petite randonnée riche en événements.

Petit bilan

Notre petite randonnée à Saint-Romain ne s’est pas vraiment déroulée comme on l’imaginait :

  • Notre départ tardif nous a fait presser le pas, au début. Par la suite, nous calmons le jeu pour que ça reste une rando plaisir.
  • Sur le plateau, nous sommes servis : le vent nous oblige à faire demi-tour.
  • La gadoue, la gadoue, la gadoue…

Nous avons quand même vu de très jolis endroits et, promis, nous vous ferons découvrir le circuit complet dans un prochain article !


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5 réflexions sur « Saint Romain, terre d’histoire et de légendes »

  1. Les falaises sont sublimes, la randonnée avait l’air super malgré le temps moyen. Ça me motive pour faire plus de balades dans les environs de chez moi et découvrir de nouveaux endroits !

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