Randonnée à Termini, près de Capri
Nous commençons cette randonnée à Termini, à une encablure de Capri, sans l’avoir préparée du tout.
En effet, nous espérions marcher à Amalfi, Praiano ou Positano. Nous avions aussi imaginé faire le Sentier des Dieux. Mais c’était sans compter la renommée de cette magnifique côte amalfitaine.
En fait, la foule et les tarifs nous ont fait fuir. Nous avions trouvé que les parkings de San Gimignano étaient chers. Ce n’était pourtant « que » 15 €/j. Ici, sur la côte amalfitaine, il faut compter 3 €/h ou 35 €/j ! Une autre solution consiste à se garer le long de la route principale, loin des villes et de les rejoindre en bus qui passe toutes les demi-heures.
Nous nous sommes donc rapprochés de Termini, le dernier village de la côte amalfitaine, loin de la foule.
Cette petite bourgade, où nous venons de repérer une possible randonnée, est encore préservée de la grande pression touristique ; pourtant, Capri et Positano, destinations incontournables de l’Italie, sont toute proches.
Cette randonnée à Termini, loin de la foule, en chiffres :
- Distance parcourue : 7,5 km
- Dénivelé positif : 550 m
- Altitude mini : 10 m – Altitude maxi : 472 m
- Plus grosse difficulté : ascension du Monte Santa Croce avec une pente à 21% de moyenne sur 2,1 km.
- Accès : Termini est à 13 km au Sud-Ouest de Sorrento et à 23 km à l’Ouest de Sorrento (par la route).
- Coordonnées GPS : 40°35’26″ nord – 14°20’23″ (Piazza Santa Croce).
Termini
Termini, au départ de cette belle randonnée, se trouve tout au bout de la péninsule de Sorrento, port d’où partent les bateaux vers l’île de Capri. Nous sommes donc à l’extrémité de la langue de terre qui sépare la baie de Naples du golfe de Salerne.
Il est 16h00 quand nous commençons notre randonnée. Il est vraiment tard, mais nous avons longtemps tourné et viré dans les coins d’Amalfi et de Positano. Il nous reste donc environ trois heures avant le crépuscule et nous devrons faire avec.
Si nous avançons bien, nous pourrons passer la partie la plus sauvage avant la nuit. Ce serait bien car nous n’avons aucune idée de l’état du balisage sur ces chemins.
La descente vers la Punta della Campanella
De la place, nous empruntons la Via Campanella et suivons simplement les indications touristiques qui nous montrent le chemin vers le cap.
Nous ne sommes pas sortis de Termini que nous voyons déjà l’île de Capri, fil conducteur de cette randonnée. Il faut toutefois descendre encore un peu avant de pouvoir distinguer dans la brume marine Ischia, Procida et Misène de l’autre côté de la Baie de Naples.
La campagne méditerranéenne
Nous avançons très vite (tant mieux 🙂 ). Ça descend tranquillement et le goudron cède rapidement la place à une large piste dallée bordée de chênes verts. Ici, le chemin est balisé en jaune.
À la sortie de cette petite forêt, les pentes des derniers contreforts des Monts Lattari se couvrent de garrigue et d’oliveraies. Ici, le terrain est tellement pentu que les cultivateurs ont dû aménager des terrasses.
Comme posée sur la mer, l’île de Capri nous accompagne encore. Elle nous attire et notre regard a du mal à s’en détacher.
La Via Minerva
Le chemin est moins large, maintenant. Son dallage est aussi plus irrégulier. Nous sommes en fait arrivés sur une portion de la Via Minerva, antique voie romaine. Cette « route » est même soutenue sur une centaine de mètres par un mur d’origine romaine.
Nous ne sommes plus bien de la Punta Campanella : plus que quelques centaines de mètres.
La pointe de la cloche et ses légendes
De nombreuses légendes tournent autour de ce cap, à commencer par celles liées à son nom.
Le nom de la Punta Campanella
Depuis très longtemps, ce lieu est en fait un point stratégique. Il y avait donc ici une tour de guet, permettant de surveiller les allers et venues au large de ces côtes convoitées. Il est dit qu’une cloche permettaient d’alerter les populations voisines de la Punta Campanella de l’approche d’un danger.
Une autre légende raconte que des pirates sarrasins auraient pillé Sorrente. Le bateau qui emportait la cloche de l’église Sant’Antonio Abate, le saint patron de la ville, fut soudain bloqué par une force divine. Les marins ont dû jeter la cloche pour pouvoir rejoindre (instantanément bien sûr ! ) le reste de la flotte.
Les Sirènes et le temple de Minerve
Selon l’Odyssée, c’est aussi ici qu’Ulysse aurait résisté aux trompeuses mélodies des Sirènes, attaché au mat de son navire.
Et c’est lui qui, en remerciement, aurait fondé le Temple de Minerve de la Punta Campanella. Ce lieu de culte était si important, dans l’Antiquité, qu’il a été comparé au Capitole de Rome.
Il y a d’ailleurs, en contrebas, la Grotta di Minerva dont l’accès est très difficile, et même dangereux.
Termini, c’est un endroit vraiment merveilleux ; toutefois, si vous souhaitez découvrir d’autres spots de randonnée en Italie, nous avons préparé un petit récapitulatif de nos meilleures escapades, un peu plus éloignés de Capri…
L’ascension du Monte Santa Croce
Quelques petites inquiétudes
Nous repartons de la Punta Campanella.
Il est un peu plus de 17h00 quand nous quittons le cap, sa tour et son petit phare moderne, ce qui veut dire qu’il nous reste moins de deux heures de jour. Nous nous inquiétons un peu car il reste toute la montée à faire, dans la partie la plus sauvage du parcours.
Et nous ne savons pas grand-chose de la suite : dénivelé réel, état du chemin et de son balisage…
Le GR de la péninsule de Sorrento
Il nous faut revenir un peu en arrière avant de nous engager dans la montagne. Nous ne nous rendons pas compte tout de suite, mais le sentier est balisé en rouge et blanc. Nous sommes en fait sur le GR300, ce qui nous rassure un peu.
Dès que nous quittons la Via Minerva, nous attaquons les 2 km de la longue grimpette vers le sommet du Monte Santa Cruce. Le sentier, (très bien) balisé par le Club Alpin Italien s’engage dans la garrigue.
Capri et la maison des Sirènes
Dans un premier temps, nous montons jusqu’à la crête de cette montagne qui plonge dans la mer. Derrière l’arête rocheuse, nous découvrons bientôt la merveilleuse Baia di Ieranto. Vu sa beauté, on comprend aisément pourquoi cette petite anse est devenue la maison des Sirènes.
Capri au Couchant et la Baie des Sirènes au Levant
À partir d’ici, cette randonnée à Termini nous fait profiter de vues magnifiques, sur Capri d’un côté et sur la côte amalfitaine de l’autre.
Ensuite, le sentier balisé nous fait suivre la crête. Cette partie du chemin est un peu technique. Il faut même parfois escalader les rochers.
Alors que nous sommes assez proches du sommet, nous nous apercevons que nous partons sur la gauche alors que l’itinéraire doit nous faire passer à l’est du sommet. Nous revenons donc un peu sur nos pas et retrouvons le bon sentier.
Capri, c’est fini !
Nous quittons alors la crête et passons sur le flanc oriental de la colline. D’ici, nous ne voyons plus l’île de Capri qui a accompagné notre randonnée depuis Termini.
Nous passons maintenant sous les installations militaires qui couronnent le Monte Santa Cruce. Quand nous disions que la Punta Campanella était un lieu stratégique !
Alors, le chemin suit presque les courbes de niveau : c’est beaucoup moins raide.
Cependant, il nous faut encore escalader quelques rochers pour passer un raidillon de quatre ou cinq mètres de haut, juste avant d’entrer dans une belle pinède.
Le passage en dessous du sommet, à flanc de montagne (assez raide) peut impressionner certains, notamment les plus jeunes. Le petit bout d’escalade avant la pinède peut aussi s’avérer difficile si les rochers sont mouillés, surtout avec la fatigue des 2 km de grimpette assez raide. Ainsi, comme la plupart des escapades en terrain accidenté, cette randonnée magnifique comporte des passages délicats avec de tout jeunes enfants.
La pinède et la chapelle San Costanto
La végétation change. Le terrain aussi : c’est pratiquement plat. Les pentes sont douces et il y a même une partie en descente. Nous sommes en haut, ou presque…
À la sortie de la pinède, nous poussons jusqu’à la chapelle San Costanzo, enveloppée d’un peu de brume. Celle-ci nous gâche un peu le spectacle en cachant le paysage grandiose que nous promettait sa position élevée 🙁 .
Il est quasiment 19h00. La nuit tombe.
Le retour
Nous redescendons et continuons sur le GR300, qui contourne le Monte San Costanzo par l’est. Ici, le sentier est peu lisible et mal balisé. Nous renonçons finalement à le suivre jusqu’au bout. Nous rebroussons donc chemin pour descendre directement vers Termini par l’autre côté sans passer par Nerano.
En dessous de la chapelle San Costanto, quelques marches nous permettent de rejoindre la petite route en lacets qui descend vers le village.
En bas de l’escalier, nous empruntons le sentier qui coupe les zig-zags de la route.
Nous ne voyons plus grand-chose quand nous arrivons dans les premières rues de Termini.
Cette belle randonnée à Termini, avec Capri en ligne de mire, en bref :
Comme à Gubbio, nous nous sommes lancés sur cette randonnée sans réellement savoir où nous allions. Mais nous ne regrettons pas du tout : la Punta Campanella est vraiment très jolie… et oubliée des touristes.
Malheureusement, la tombée de la nuit (due au départ tardif) nous a obligé à accélérer un peu sur la fin et même à renoncer à une partie du parcours.
Même si nous n’avions jamais rêvé de Capri, cette randonnée à Termini nous a permis de la voir de loin. La vue sur l’île est captivante. Envoûtante, même.
Si vous avez apprécié cet article ou si vous souhaitez partager votre expérience, n’hésitez pas à laisser un commentaire 🙂 .
2 réflexions sur « Randonnée à Termini, près de Capri »
Voilà une bien jolie balade comme je les aime! Loin des touristes! 😉
Ton aventure avec la nuit qui tombe me rappelle cette balade de 2h que nous étions allés faire avec mon petit bonhomme. En partant à 14h, nous pensions être large niveau timing mais finalement, nous sommes arrivés à la voiture à 19h30! En plein mois de février, cela signifie environ 2h de marche dans la nuit! On s’en souviendra!!!
Ça a dû être impressionnant pour ton fils, c’est un petit bout très courageux, mais je pense que la maman a bien su gérer 😉