Sur le Camino del Norte : de Llanes à Villaviciosa

Sur le Camino del Norte : de Llanes à Villaviciosa

Le Camino del Norte, entre Llanes et Villaviciosa, nous a permis de passer deux points importants dans notre pérégrination vers Saint-Jacques-de-Compostelle. Villaviciosa est en effet à moins de 400 km de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est aussi ici qu’il faut savoir ce que l’on fait pour rejoindre Santiago : continuer sur le bord de l’océan ou passer par les montagnes.

Comme Llanes était notre terminus de la semaine dernière, nous décidons de laisser la voiture juste à la sortie du centre-ville ; elle est directement sur le Camino del Norte, très proche d’un arrêt de la ligne de bus venant de Villaviciosa.

De Llanes à Villaviciosa, il y a soixante-dix gros kilomètres, que nous comptons faire en cinq jours : quelles belles surprises nous réserve encore cette semaine le Camino del Norte ?

De Llanes à Celorio

Comme chaque début de semaine, nous partons tard. Il est en effet 11h00 quand nous quittons la voiture. C’est pourquoi, nous avons prévu une étape assez courte, de huit ou neuf kilomètres.

Entre Llanes et Póo

Le temps est assez maussade ce matin. Le ciel est gris, bien chargé, mais nous n’aurons sans doute pas de pluie. Un chapelet de petits nuages s’accroche au flanc des montagnes toute proches.

Nous sortons de Llanes par la grande route. Les flèches jaunes et les coquilles nous indiquent ensuite un joli chemin de campagne qui nous emmène tout droit vers Póo.

Ce n’est malheureusement que peu de temps avant d’arriver au village que nous nous apercevons qu’un chemin nous aurait amené ici en flânant dans les landes côtières. Dommage !

La Ría de Póo

camino-norte-llanes-villaviciosa-église blanche et pin maritime

Depuis l’église de cette petite bourgade, nous rejoignons le chemin de Grande Randonnée suivi par la variante côtière du Camino. Pour y parvenir, nous empruntons un sentier coincé entre deux murs, où nous marchons à la queue-leu-leu.

Ce sentier, très mal balisé, nous laisse pantois quand nous arrivons à un embranchement. De quel côté aller ? À gauche, vers le centre et la route ? À droite, en direction de la côte, par un magnifique sentier en sous-bois ? Le choix est donc vite fait : le joli petit chemin nous descend jusqu’à la Ría. Heureusement, la marée est basse et nous pouvons passer à pied (presque) sec. De l’autre côté, un autre sentier nous remonte sur le chemin de Compostelle.

La côte sauvage

Le Camino part ensuite tout droit, plein ouest. Le topo-guide nous conseille de prendre une variante longeant la côte au plus près. Il suit tout d’abord la Ría de Póo et nous emmène ensuite à la plage San Martín, que nous surplombons.

Malgré le temps très calme, la houle de l’océan est importante. De grosses vagues s’écrasent sur les rochers et de puissants rouleaux arrivent sur la plage. Derrière nous, les sommets des montagnes sont cachés dans la brume.

camino-norte-llanes-villaviciosa-bord de mer avec petites falaises et îlots. Grosses vagues.

Encore une fois, la côte est magnifique, sauvage à souhait.

La petite ermita de San Martín

Nous arrivons alors aux ruines de cette chapelle construite au plus près de l’océan, juste au-dessus des falaises. Même s’il reste trop peu d’éléments pour apprécier le bâtiment, nous sommes vraiment subjugués par cet endroit un peu à l’écart du Camino.

Vue d’ici, l’Île de Póo ressemble à une baleine ! Non, plutôt à un cachalot…

camino-norte-llanes-villaviciosa-côte océanique découpée avec île en forme de cachalot
L’Île de Poo, vue depuis les ruines de la chapelle San Martín

Celorio

À l’entrée de Celorio, nous prenons une chèvre en flagrant délit d’évasion. Trop écartés, les barreaux du portail du pré ne la retiennent pas. En tous cas, les ronces ont l’air bien meilleures le long du chemin 😉 !

Nous trouvons le camping à la sortie du village, en surplomb de la jolie plage de Troenzo. C’est le seul camping du Camino del Norte encore ouvert début octobre entre Llanes et Villaviciosa !

C’est donc peut-être la dernière fois que nous campons cette année. Nous en profitons, d’autant plus qu’il est très bien et les températures assez douces.

camino-norte-llanes-villaviciosa-plage de sable avec rocher triangulaire et îlot

C’est ce soir que le double-toit d’une des tentes décide de craquer au niveau d’une attache. Ce genre de déchirure ne se répare pas. Finalement, heureusement que nous n’aurons plus beaucoup de camping à faire !

De Celorio à Piñeres-de-Pría

Puisque nous nous sommes couchés tard, hier, nous ne nous levons pas tôt, aujourd’hui : il est donc 10h00 quand nous quittons le camping.

Toutefois, nous savons que ce soir nous dormons dans un lit douillet, à l’albergue de Pría où il y a 54 lits. Pas besoin de réserver, donc : nous sommes sûrs qu’à cette saison, il y aura de la place.

Nuestra Señora de los Dolores de Barro

Nous avons donc tous du mal à démarrer ce matin.

La route qui nous emmène à Barro n’est pas non plus étrangère à notre manque d’entrain. C’est en effet un rude changement avec la côte sauvage d’hier.

C’est donc en tant que traîne-savates que nous arrivons à l’église Notre Dame des Douleurs, posée là, au bord de la Ría de Barro.

Mais c’est à partir de la Capilla d’Ánimas, deux ou trois cents mètres plus loin, que nous retrouvons de la vigueur.

San Antolín de Bedón

Par de jolis chemins forestiers, et un peu de route aussi, nous arrivons au Monasterio de San Antolín de Bedón, des XIème et XIIIème siècles.

Les bâtiments conventuels sont malheureusement en très mauvais état, carrément en ruine pour certains. Seule la magnifique église semble encore entière. Taguée, mais entière. Toutefois, le lieu paraît malheureusement oublié des autorités alors que les rénovations et consolidations deviennent vraiment nécessaires.

C’est sur la plage, un peu plus loin, que nous faisons la pause-déjeuner. Une des rares plages de galets que nous ayons vues, voire la seule. Par contre, il y a des encore et toujours des surfeurs, indissociables de ces côtes.

camino-norte-llanes-villaviciosa-église avec branches de pin au premier plan

La playa de Gulpiyuri

Coincés entre la route et la voie ferrée, avec l’autoroute qui nous regarde de haut, nous arrivons au chemin qui mène à l’étonnante plage de Gulpiyuri.

Elle se trouve à environ un kilomètre en dehors du Camino. Les filles ne souhaitent pas allonger une étape déjà longue, de 16 ou 17 km. Alors, malgré la folle envie de découvrir cet endroit hors du commun, nous renonçons à y aller. Snif. Mais ça fait partie des concessions nécessaires à faire.

Naves et la douche froide

Nous passons l’autoroute, entrons dans Naves tout proche et faisons une pause. En voyant l’état des troupes, nous tentons de réserver à l’albergue de Piñeres-de-Pría, histoire d’écourter un tout petit peu et de ne pas trop allonger l’étape de demain.

Comme nous nous y attendions, la petite auberge de pèlerins est complète pour ce soir. Normal, dix lits, c’est vite rempli. « Il faut pousser jusqu’à Cuerres, ils doivent avoir de la place. » nous dit la gérante de l’albergue. Comment ça, Cuerres ? Il y a Pría, avant ! Oui, mais elle est fermée aujourd’hui. Pour demain, c’est bon, mais pas pour ce soir !

Nous découvrons ! En effet, comme l’albergue de Pría est très grande, nous n’avions pas jugé utile de téléphoner pour réserver.

Mais aller jusqu’à Cuerres nous semble vraiment impossible. En plus, d’autres sources annoncent que ce donativo est fermé à cette époque.

Aie ! Aie ! Aie ! Nos plans ne se déroulent donc pas comme nous l’imaginions !

Pourtant, loin de nous décourager, cette mauvaise nouvelle nous booste un peu. Nous décidons donc :

  • D’aller jusqu’à Pría, voir s’il y a quelqu’un et demander si nous pouvons planter la tente près de l’albergue qui semble perdue dans la campagne.
  • Sinon, au pire, faire du camping sauvage, dans les environs de Pría.

De Naves à Nueva

Nous arrivons vite à Villahormes où nous nous arrêtons à la ermita de San Antonio. Sa porte est ouverte ! Mais une lourde grille empêche quiconque d’entrer.

Intérieur de la chapelle San Antonio

Un tout petit peu plus loin, avant Güergu, nous passons devant ce qui nous paraissait être, de loin, une niche à chien, enfermée dans une cage de fer. C’est en fait la capilla de las Ánimas dans laquelle une statuette de la vierge tourne le dos à l’entrée.

camino-norte-llanes-villaviciosa-deux personnes passent devant une mini chapelle enfermée dans une cage de fer
La chapelle en cage

Cette partie de l’étape étant très plate, nous rejoignons vite Nueva où nous devons attendre plus d’une heure que les magasins ouvrent…

Piñeres-de-Pría

Après les courses, nous filons jusqu’à Piñeres-de-Pría que nous traversons rapidement.

En bas de la côte qui mène à l’église et l’auberge de Pría, nous commençons de chercher un coin pour bivouaquer. Anne découvre une prairie non clôturée avec des haies pour cacher le campement. L’endroit est idéal.

Maintenant que nous sommes sûrs de pouvoir passer la nuit quelque part, nous laissons les sacs, Marianne et Maïna et montons à Pría, quelques centaines de mètres plus loin. Malheureusement, tout est fermé et il y a personne là-haut. Nous attendons la nuit tombante et allons nous cacher jusqu’au petit matin.

De Piñeres-de-Pría à San-Esteban-de-Leces

Aux premières lueurs du jour, le camp est levé. Nous ne déjeunons pas à l’endroit du bivouac mais à l’église de Pría. Toutefois, avec la grisaille matinale, nous ne profitons pas vraiment de ce joli site naturel : la sierra toute proche est encore tapie sous son édredon de nuages.

Belmonte, Cuerres et Toriellu

Quelques minutes plus tard, dans Belmonte, nous passons devant la jolie ermita de San Jose. Elle est ouverte : c’est assez rare pour être signalé ! Mais elle attend aussi des fonds pour être réparée : c’est suffisamment important pour le noter !

camino-norte-llanes-villaviciosa-chapelle avec portique

C’est à la sortie de ce petit hameau qu’un muret éboulé nous montre le chemin. Toutes les pierres (des centaines) sont peintes de couleurs vives sur une bonne dizaine de mètres de longueur ! Peintures abstraites, dessins, symboles, mais aussi messages à l’attention des marcheurs. Nous sommes vraiment touchés par tous ces signes de bienveillance.

Nous traversons ensuite deux autres petits hameaux : Cuerres et Toriellu.

Un joli petit pont roman nous accueille d’abord à Cuerres. Et quelques moutons aussi 🙂 …

Dans Toriellu, ensuite, nous découvrons la petite ermita de San Martín.

Ribadesella/Ribeseya

Ces trois petits hameaux, très proches les uns des autres, laissent ensuite place à un long chemin. Nous passons alors à travers prés, durant plusieurs kilomètres, dans un paysage vallonné plein de charmes.

Le parcours est toutefois assez plat. Nous avançons donc vite et nous entrons dans Ribadesella vers midi et demie. L’entrée dans la ville n’est vraiment pas belle et ça nous inquiète réellement pour la suite de la visite !

Mais dès que le chemin rentre dans les petites rues, nous sommes enchantés !

Un escalier multicolore nous accueille, avec des maisons elles aussi aux couleurs vives, le tout dans un labyrinthe de ruelles.

@lespetitspiedsenrando

Escaliers menant vers le bonheur 😊 avec plein de citations qui font du bien 😍🌈🌞 #bonheur#couleurs#arcenciel#escaliers#espagne#citations

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Puis vient le centre-ville, très vivant et animé.

Nous adorons cette ville et regrettons de n’avoir pas eu le temps d’y consacrer le temps que nous aurions souhaité.

Nous passons donc le pont sur le Río Sella, rejoignons la belle plage de Santa Marina et sortons de la ville. Mais nous partons sans avoir vu le musée de l’Art Rupestre Tito Bustillo, ni les rochers peints, ni la ermita de Guía, ni le village de Cuevas accessible par une grotte naturelle, ni les traces de dinosaures, ni… les Picos de Europa. Ribadesella est en effet à une petite heure de route de ces montagnes magnifiques, sans doute une des plus belles régions d’Espagne !

San-Esteban-de-Leces

Comme nous avons beaucoup traîné à Ribadesella, nous arrivons tard à notre albergue de San-Esteban. Nous y retrouvons de nombreux pèlerins aperçus au hasard des chemins. Les murs de la salle commune sont couverts de dessins et de centaines de messages de paix, d’amour, d’entraide, d’encouragements et de remerciements. C’est impressionnant !

De San-Esteban-de-Leces à La Isla

San-Esteban, c’est vraiment une très bonne albergue où accueil et services sont à la hauteur. Nous la quittons vers 8h00, à la fermeture. Il pleut un peu et les averses vont nous accompagner jusqu’à la magnifique plage de La Espasa, quelques kilomètres seulement avant La Isla. Mais ce temps maussade ne nous a pas vraiment dérangés.

Vega

Vega, village de bord de mer, est la première agglomération que nous traversons depuis San-Esteban.

Nous nous étonnons de la concentration incroyable d’horreos qu’il y a ici. Depuis Llanes, c’est vraiment la première fois qu’il y en a autant : nous verrons ce qu’il en sera plus loin sur le Camino del Norte, quand nous nous rapprocherons de Villaviciosa.

Les hórreos des Asturies

À la sortie de Naves, nous voyons un hórreo. C’est un des premiers du Camino del Norte depuis Llanes et nous en verrons de plus en plus à mesure que nous approcherons de Villaviciosa.

Les hórreos sont en fait des greniers construits sur pilotis de pierre, afin d’empêcher les rongeurs de grimper et d’entrer. Ce sont des constructions très particulières, véritable patrimoine culturel de cette région agricole.

Plus loin, en Galice, les hórreos prennent une forme différente.

À Vega, notre regard est aussi attiré par des peintures et trompe-l’œil.

camino-norte-llanes-villaviciosa-trompe l'oeil galerie couverte

Nous sortons du village par un sentier qui nous fait escalader la colline et dominer la plage.

Berbes

Nous avions déjà vu des poteaux avec de nombreuses pancartes indiquant des destinations, avec en général le kilométrage. D’habitude, ils se trouvent dans un coin de jardin, en bord de route. Ici, à Berbes, nous avons sous les yeux toute une clôture faite de dizaines de poteaux directionnels ! Whaou !

camino-norte-llanes-villaviciosa-palissade de poteaux directionnels

C’est juste après Berbes que le Camino emprunte la Nationale : nous suivons des glissières de sécurité sur un bon kilomètre. Heureusement, il n’y a pas de voiture. C’est un passage qui peut s’avérer très dangereux en cas de trafic routier.

Les plages

Enfin, nous quittons cette route. Nous sommes alors sur un chemin forestier qui monte, qui monte…

C’est tout à fait normal : nous allons à la plage 🙂 ! En effet, après cette grande grimpette où Marianne doit s’arrêter en plusieurs reprises, le chemin redescend à travers une belle forêt d’eucalyptus. C’est magnifique, d’autant plus que nous apercevons l’océan juste derrière.

Nous arrivons à la plage Arenal de Morís.

camino-norte-llanes-villaviciosa-plage en partie cachée par des eucalyptus

Le sentier zigzague ensuite dans une prairie ondulée, en bordure d’océan. Tout au bout, nous découvrons en contrebas une succession de trois plages magnifiques : La Beciella, Moracey et La Espasa.

La Isla

La Isla : le bout de l’étape, au bord de l’océan.

Mais avant d’y arriver, quatre flèches jaunes nous montrent un passage sous la route, puis une autre nous indique le début d’un chemin. Celui-ci complètement inondé en deux endroits, monte en direction de l’autoroute. Nous passons sous le viaduc. Et nous montons toujours. C’est alors que nous réalisons que nous n’allons pas du tout à La Isla et que nous nous éloignons sans cesse de l’Atlantique.

Demi-tour, donc. Et nous devons repasser les deux fondrières laissées par les engins forestiers.

Nous arrivons alors à la route côtière et la suivons donc bien sagement jusqu’à La Isla.

Nous arrivons à l’auberge de pèlerins avant son ouverture ! Et nous sommes les premiers ! Malgré le cafouillage juste avant le village.

De La Isla à Sebrayu

Hier, nous sommes arrivés les premiers. Aujourd’hui, nous partons les derniers de cette petite auberge municipale bien sympa.

Ce soir, nous couchons à Sebrayu, dans une autre albergue municipale. Par contre, il n’est pas possible de réserver. Cependant, la gérante nous affirme que ce n’est jamais complet. Donc, pas de souci 🙂 !

Colunga, un jalon important sur le Camino del Norte

La première partie de l’étape, via Colunga, n’est pas franchement passionnante. En plus, le chemin s’écarte du rivage pour entrer dans les terres afin de rejoindre Villaviciosa.

Il faut quand même signaler que c’est dans les environs de Colunga que nous passons sous la barre des 400 km. Ça veut aussi dire que nous avons fait cette année près de 270 km.

Les paysages, constants et monotones, ne resterons sans doute pas très longtemps gravés dans nos mémoires. Toutefois, le parcours est très plat, sur route et nous avançons très vite.

Sur cette étape, l’autoroute est grosso-modo à la moitié de l’itinéraire. Elle marque aussi la limite entre la plaine et les collines.

Au-delà de l’autoroute

Nous avons à peine passé l’autoroute que la petite route se met à grimper très fort jusqu’aux abords de Conlledo. Elle suit ensuite les crêtes dans une succession de virages jusqu’à Pernús.

camino-norte-llanes-villaviciosa-village aux habitations colorées, au milieu de collines boisées

Les paysages de collines sont magnifiques. Cette deuxième partie de l’étape a donc beaucoup plus de saveur que le début. Elle représente aussi plus de difficultés et d’efforts à fournir.

Après Pernús, c’est une longue montée qui nous attend, jusqu’à La Llera et la Iglesia de San Antolín. La fatigue commence à sérieusement se faire sentir : nous faisons de plus en plus de pauses. Et de plus en plus longues ! Il est grand temps d’arriver.

Pause dans l’immense auvent de l’église de La Llera

Mais à La Llera, il reste encore quatre ou cinq kilomètres. Et pendant tous nos arrêts, nous voyons passer de nombreux pèlerins.

Priesca

Dans la descente vers Priesca, Marianne trouve une figue de Barbarie sur la route et Anne une orange. Nous dégustons tout ça à côté de la belle église de ce village. Marianne a des épines plein les doigts, qu’elle réussit à enlever avec la pince à épiler de son couteau suisse.

À Priesca, nous empruntons un sentier qui dégringole vers Sobrayu. Comme il a plu hier, les dalles de pierre du chemin sont glissantes. La descente est donc assez technique et il faut faire attention jusqu’au bout. Finalement, aucune glissade ou chute n’est à déplorer : malgré la fatigue et les bobos, nous tenons encore bien debout.

camino-norte-llanes-villaviciosa-3 randonneuses descendent un chemin avec des dalles rouges

Cependant, nous sommes très contents quand nous arrivons en bas. Cette partie du Camino est vraiment très belle. Malheureusement, par temps pluvieux, nous ne pouvons pas vraiment admirer le paysage.

Le chemin longe maintenant un joli ruisseau. Il nous mène à un petit lavoir, où nous retrouvons la route.

camino-norte-llanes-villaviciosa-lavoir en sous-bois

Sebrayu

Nous passons sous l’autoroute, entrons dans Sebrayu. L’albergue est au centre de Sebrayu.

Luc, qui s’inquiétait beaucoup et faisait presser le pas depuis Priesca du fait que beaucoup de pèlerins nous passaient devant, est rassuré en constatant que trois lits seulement (sur les quatorze qu’il y a ici) sont occupés.

Ici aussi, les murs de l’entrée sont couverts d’écritures et de dessins. L’un des premiers messages que nous lisons, laissé par Fabrice en 2018, peut s’appliquer à cette fin d’étape : « Mieux vaut suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d’un pas ferme… » Nous voyons aussi que nous ne sommes pas les seuls à faire le Camino en famille : une famille d’escargots est passée par ici 🙂 !

De Sebrayu à Villaviciosa

Encore une fois, nous partons parmi les derniers. Entre Sebrayu et Villaviciosa, notre but de cette semaine, il y a six kilomètres.

Nous ne mettons pas longtemps à boucler cette mini étape. D’ailleurs, le terrain est assez plat, ce qui nous permet de marcher vite.

Villaviciosa, un autre repère important vers Compostelle

Nous arrivons bien trop tôt pour pouvoir poser les sacs à l’albergue. C’est pourquoi nous trouvons une pergola dans le parc de la mairie, où nous allons pouvoir poser les sacs et souffler un peu.

Nous pourrons aussi faire quelques courses et aussi visiter la ville. Villaviciosa est entièrement tournée vers la culture de la pomme. Les grands cidriers asturiens sont d’ailleurs tous implantés ici.

Cette jolie petite ville organise même la fête du cidre, bien sûr, et le festival de la pomme.

C’est ici que nous devons prendre notre décision : quel chemin emprunter pour aller à Compostelle ? Continuer sur le Camino del Norte ou suivre le Camino Primitivo ? Il va falloir choisir. La séparation de ces deux grandes voies jacquaires se trouve en effet à Casquita , dans quelques kilomètres.

Entre Llanes et Villaviciosa, sur le Camino del Norte

Les flèches jaunes et les coquilles du Camino del Norte nous ont emmenés cette semaine de Llanes à Villaviciosa.

Au terme de cette semaine, il nous reste moins de 400 km à faire pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle. Il en reste encore pas mal, mais nous avançons quand même.

Cette semaine a été la première où nous avons senti un réel besoin de réserver nos lits dans les albergues, les campings étant maintenant presque tous fermés. Toutefois, nous transportons toujours les tentes, au cas où. Et le couac de Pría nous dit que nous faisons bien.

Cette semaine, partis de Llanes, nous arrivons à un point important de notre pérégrination : Villaviciosa est en effet à quelques kilomètres de Casquita, où le Camino Primitivo se sépare du Camino del Norte. Alors ? Que faire ? Rester sur le chemin côtier ou passer par la Cordillière Cantabrique ? Respirer l’air marin ou celui de la montagne ? Aller sur Gijón ou partir vers Oviedo ?

Alors Gijón…
… ou Oviedo ?

Nous avons choisi, bien sûr ! Mais nous vous expliquerons tout ça la semaine prochaine, lors d’une pause un peu plus longue.


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One thought on “Sur le Camino del Norte : de Llanes à Villaviciosa

  1. Merci pour cet article qui m’a donné envie d’aller réexplorer ce coin là. Les photos sont juste sublimes 🤩 Et j’ai hâte de lire la suite!

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