Sur le Camino del Norte : de Comillas à Llanes

Sur le Camino del Norte : de Comillas à Llanes

Cette semaine a été riche en événements sur le Camino del Norte, entre Comillas et Llanes.

Tout d’abord, nous sommes sortis de Cantabrie et sommes entrés dans les Asturies. Une simple ligne sur la carte mais un changement énorme sur le terrain. Il y aussi eu des bobos chez les filles et la pluie en fin de semaine. Et pour finir, nous avons de plus en plus de difficultés pour trouver des campings ouverts.

La semaine dernière, nous avions choisi Comillas comme terminus. Nous y garons la voiture, à deux pas de l’ancienne Université Pontificale devenue Université de Sciences Humaines et de Droit, très proche de l’arrêt de bus et du Camino.

Question distance, de Comillas à Llanes, il y a environ cinquante-cinq kilomètres, que nous comptons faire en 4 jours : de nombreuses découvertes nous attendent encore cette semaine sur le Camino del Norte.

De Comillas à San-Vicente-de-la-Barquera

C’est donc de Comillas-même que nous nous élançons pour rallier Llanes en 4 jours sur le Camino del Norte.

La pluie n’arrête pas le pèlerin !

Le temps de rendre notre hébergement du week-end et de revenir sur Comillas, nous partons très tard : il est plus de 11h00.

Le temps est très couvert et nous profitons qu’il ne pleut pas encore pour avancer le plus vite possible. La semaine s’annonce d’ailleurs tristounette, en ce qui concerne la météo, avec des averses annoncées tous les matins et un jeudi complet sous la pluie. Nous verrons bien…

Dès la sortie de Comillas, nous entrons dans le Parc Naturel d’Oyambre qui protège toute la côte et ses marais (notamment) jusqu’à San-Vicente. Mais Oyambre, autre paradis du surf, est surtout connu pour sa plage magnifique.

camino-norte-comillas-llanes estuaire à marée basse avec pré et vaches au premier plan

C’est en arrivant à la Ría de la Rabia que la pluie commence de tomber. Et d’après un habitant du coin, quand ça vient de l’ouest, c’est « mauvais ». Ça promet 🙁 !

En effet, nous avons eu la joie de prendre une bonne douche bien ventée ! Et c’était juste pendant une montée. Marianne en souffre terriblement : essoufflement normal dû à l’effort, basses pressions et humidité ne font pas bon ménage avec l’asthme !

La montée se termine, l’averse aussi et Marianne reprend son souffle peu à peu. Depuis que nous sommes partis de Bilbao, elle n’a toujours pas eu besoin de Ventoline. C’est assez incroyable.

Nous sommes à Santa-Ana, petit hameau des collines du Parc d’Oyambre.

Le Golf

camino-norte-comillas-llanes paysage vallonné avec montagnes à l'arrière plan et ciel très couvert

Une petite route nous amène au hameau suivant.

Puis nous quittons le goudron pour emprunter un chemin d’exploitation qui descend jusqu’au golf de Santa Marina. Et ce terrain, immense, nous le suivons des yeux depuis près d’un kilomètre. Des tondeuses sont en train de couper une herbe déjà bien rase.

Nous nous approchons des installations. Il y en a à gauche et à droite : le chemin passe au cœur de ce terrain où nous ne sommes que tolérés. On nous annonce en effet que c’est comme avec les chasseurs : c’est au promeneur de faire attention aux balles. C’est quand même très gentil de leur part de nous prévenir.

Tiens, une nouvelle ermita ! Malheureusement, elle semble abandonnée depuis très longtemps. En effet, l’arbre qui a pris la place de la cloche tout en haut du clocheton est mort depuis belle lurette.

camino-norte-comillas-llanes chapelle en ruine avec arbre mort au-dessus du clocheton

La ermita de Santa Marina

Peu après avoir quitté (sains et saufs 🙂 ) le champ de tir, nous arrivons à une nouvelle chapelle. Comme la plupart de ses consœurs, elle est très bien entretenue… et fermée.

camino-norte-comillas-llanes-chapelle

Nous avons quand-même l’impression de croiser de plus en plus d’ermitas, ce qui nous rappelle un peu le Pays Basque. Elles sont toutefois d’un style différent et, surtout, les auvents, ici, sont très rarement accessibles. Ce sont pourtant de potentiels lieux de rencontre, de pause, voire de recueillement quand le sanctuaire est fermé.

Juste après la Ermita de Santa Marina, nous arrivons dans une impasse qui débouche sur deux chemins : nous ne voyons plus aucune flèche jaune. Soit la zone est très mal balisée, soit nous avons raté une indication. Nous préférons revenir en arrière. Effectivement, nous sommes passés devant une belle grosse flèche jaune, mais un chouillat effacée.

San-Vicente-de-la-Barquera

Nous traversons alors la Nationale pour continuer sur de petites routes de campagne.

Les paysages sont ici magnifiques : du haut des collines, nous surplombons l’océan très proche et avons une très belle vue sur la Cordillière Cantabrique et les Picos de Europa qui jouent à cache-cache derrière les nuages.

En contrebas, dans la vallée, San-Vicente ainsi que le pont de la Maza avec ses vingt-huit arches n’attendent plus nous. La vue est splendide, d’autant plus que nous arrivons à marée basse.

Encore quelques efforts et nous sommes bientôt à l’albergue, toute proche de l’église Sainte Marie des Anges. C’est notre point de chute de ce soir : aller plus loin n’est pas vraiment envisageable, vu notre arrivée assez tardive.

De San-Vicente-de-la-Barquera à Colombres

L’albergue

Nous déjeunons avec un Néerlandais et un Japonais qui se sont rencontrés sur le Camino. Ce matin, ils quittent le Camino del Norte et s’embarquent sur le Camino Lebaniego. Ce chemin de pèlerinage part en direction de Lebeña et Santo-Toribio, plus au sud, par les Picos de Europa. Ils comptent ensuite rattraper le Camino del Norte à Gijón et ensuite rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle. Une vraie aventure s’annonce donc pour ces deux compères !

Nous rencontrons aussi Matthieu, un jeune Brestois qui fait le Camino de Santiago avec son chien. Les gérants de l’auberge ont accepté qu’il dorme sur le canapé de la salle commune. Selon lui c’est vraiment exceptionnel ! D’habitude, il repère un coin tranquille et bivouaque jusqu’au lever du jour. Lui aussi vit une vraie aventure.

Nous quittons l’albergue vers 8h30, juste avant sa fermeture.

Les collines

camino-norte-comillas-llanes paysage vallonné avec pré de vaches au premier plan et rivière et collines au fond

Il pleut mais l’averse est de courte durée. Il faut quand même plusieurs arrêts dans la forte côte qui sort de San-Vicente pour que Marianne reprenne son souffle. Du haut de la colline, nous pouvons admirer San-Vicente et les rías qui sont à ses pieds.

La petite route redescend ensuite pour passer l’autoroute. Nous sommes plusieurs groupes de peregrinos qui se suivent, se rejoignent et se dépassent au gré des pauses.

Puis, à La Acebosa, alors que nous suivons l’itinéraire balisé, tous les autres décident de suivre la « grande » route, plus directe. Nous ne regrettons pas notre choix car les flèches jaunes nous emmènent dans des collines magnifiques, sur fond de Cordillière Cantribrique et de Picos de Europa.

camino-norte-comillas-llanes-paysage vallonné avec estuaire et océan en arrière plan
Depuis les hauteurs de la Acebosa

Cependant, pour sortir du village, la côte est très raide. Même s’il ne pleut pas, le taux d’humidité dans l’air est important et Marianne est terriblement gênée dans sa respiration. Nous faisons donc une longue pause pour qu’elle reprenne son souffle. De plus, elle a mal au ventre. Maïna, elle, a mal à la jambe. Il va sans doute être difficile d’aller jusqu’à Colombres dans ces conditions-là. Nous décidons de faire un point un peu plus loin, à Serdio, où se trouve une auberge de pèlerins.

Les deux copains du Camino Lebaniego nous doublent ici. Sportifs, ils avancent à un rythme soutenu. Nous ne les reverrons pas, d’autant plus que leur chemin quitte le Camino del Norte peu après Serdio, dans quelques kilomètres.

La décision

Arrivés à l’entrée de Serdio, nous faisons un premier arrêt. Nous grignotons un peu et dégustons les noix que nous ramassons sur place.

Nous faisons une seconde pause, dans le village, après l’église. Il est tout juste midi quand nous nous installons.

Après le repas, comme il est très tôt, que nous sommes à la moitié du parcours et que le reste semble beaucoup moins difficile, nous décidons d’avancer et d’aller jusqu’à Colombres. Il faudra sans doute faire de nombreuses pauses.

camino-norte-comillas-llanes-borne en beton et panneau directionnel de chemins de pèlerinage
C’est ici que le Camino Lebaniego quitte le Camino del Norte

Nous faisons bien : après Serdio, une route nous descend jusqu’au Río Mansa. C’est dans cette longue descente que le Camino Lebaniego se sépare du Camino del Norte. Tout en bas, une route longe le petit fleuve et nous devons la suivre sur 500 ou 600 mètres. Ce n’est vraiment pas agréable mais le bas-côté est assez large.

Pesués

Nous passons l’estuaire du fleuve, la Ría de Tina Menor, sur un pont. De l’autre côté, c’est Pesués. Le Camino monte fortement et nous voyons dans la grimpette que nous sommes à « environ 482 km de Compostelle ». En dessous des 500 km !

Nous sortons de Pesués par un chemin en sous-bois qui va par la suite longer la voie ferrée, jusqu’à l’entrée d’Unquera.

camino-norte-comillas-llanes 3 pèlerines dans leurs capes de pluie passent un panneaux où l'on peut lire "Attention, pèlerins"
Attention : peregrinas !

Unquera et Bustio

Nous y faisons une pause, avant de remonter cette longue avenue jusqu’au centre-ville.

Nous traversons alors le pont sur la Ría de Tina Mayor, estuaire du Río Deva. À mi-chemin des deux rives se trouve une borne marquant la limite entre la Communauté Autonome de Cantabrie et la Principauté des Asturies.

De l’autre côté du pont, Bustio nous accueille avec la villa Delfina, belle demeure d’Indiano. Mais nous ne verrons pas grand-chose de cette petite ville que nous traversons très rapidement.

camino-norte-comillas-llanes-belle villa de style colonial
La villa Delfina à Bustio

Colombres

Nous y sommes. Les filles ont finalement tenu. Le coup dur, c’est le final : un chemin dallé qui monte, qui monte… sur près d’un kilomètre.

Nous montons donc jusqu’à Colombres où se trouve une grande Albergue de 130 lits. Ce soir, nous sommes sûrs de coucher au chaud, sans avoir besoin de réserver. Toutefois, une partie de l’auberge est fermée et certains services sont réduits au minimum (pas d’eau chaude pour laver le linge, pas de lavabo pour la vaisselle, une table et cinq chaises dans la salle des repas…). Le prix, lui, est le même qu’en haute saison ! Il faut aussi dire que l’auberge est installée dans une belle villa d’Indiano.

Les Indianos

Mais dans ce village, ce n’est pas la seule demeure de style très personnel d’inspiration coloniale. Elles sont généralement peintes de couleurs vives. Souvent, des parcs arborés entourent ces petits palais. Les dattiers, toujours présents, renforcent cet exotisme expatrié.

La plus majestueuse d’entre elles abrite même les archives des Indianos et le Musée de l’Émigration, en mémoire de ces milliers d’Espagnols partis faire fortune en Amérique. Devenus riches, ils sont revenus au pays, se faisant construire de somptueuses villas aux airs exotiques. La plupart de ces « Indianos » deviendront même bienfaiteurs de leur village natal, finançant écoles et hôpitaux.

De Colombres à Pendueles

Dans un premier temps, avant de partir, nous soignons Maïna qui s’est fait mal à la jambe en descendant du lit superposé de l’auberge de pèlerins.

Ensuite, en quittant Colombres, nous voyons de nouvelles maisons d’Indianos. Chacune a son style, son originalité mais toutes sont dépaysantes par la forme, la couleur ou les décors.

La triple peine

camino-norte-comillas-llanes-chemin herbeux dans paysage vallonné

Un chemin nous emmène tout droit à El Peral, le hameau suivant.

Ici, nous devons traverser la Nationale, vraiment très large. Ceci n’incite donc pas les voitures à ralentir.

Ensuite, nous passons au-dessus de l’autoroute et empruntons une large piste gravillonnée.

La grande route et l’autoroute : il ne manquerait plus que la ligne de chemin de fer et l’aéroport ! Eh bien devinez quoi ? Ce village a aussi droit au train, en contrebas de notre chemin ! Mais c’est sans doute un moindre mal vu le nombre réduit de trajets quotidiens prévus sur ces petites lignes.

Quant à l’aéroport, il ne semble pas y en avoir dans les environs.

L’alternative

Nous arrivons à La Franca, bourgade elle aussi traversée par la Nationale et « desservie » par l’autoroute. À la sortie du village, notre guide décrit l’itinéraire officiel du Camino del Norte (qui suit la côte d’assez près) et un parcours plus original, à l’intérieur des terres.

Dans les deux cas, nous avons un camping à mi-chemin car il n’est pas envisageable de rejoindre Llanes en une seule étape. Plus de 23 ou 24 km, c’est trop long pour nous, surtout avec Maïna qui a mal à la jambe.

Dans les deux cas aussi, il y a de la grande route.

Mais l’itinéraire officiel est un tout petit peu plus court et il a l’air de s’approcher très près de l’océan. Le topo-guide parle même de Senda Costera, pour demain.

Nous choisissons donc le Camino officiel.

La Route Nationale ?

Ainsi, nous nous rapprochons de la côte par un chemin en partie boisé. Il passe entre les pattes d’un viaduc autoroutier, remonte et passe en lisière de forêt. C’est en haut de la dernière côte que nous découvrons l’océan.

La Nationale n’est pas loin, juste en contrebas. D’après le guide, nous allons la suivre sur environ 2 km.

Pour l’instant, nous sommes sur un sentier goudronné qui la longe. Cependant, il en est nettement séparé. Nous n’avons pas fait 200 m que des flèches jaunes nous incitent à traverser.

Nous les suivons. Il faut alors passer la ligne de chemin de fer, comme ça, sans aucune mesure de sécurité, au beau milieu de nulle part.

De l’autre côté, le sentier à peine tracé se faufile dans une lande d’herbe rase parsemée d’ajoncs : la Senda Costera ! Nous pouvons la suivre dès aujourd’hui ! Voilà donc comment transformer 2 km de route démotivante en un chemin de toute beauté.

La Senda Costera !

Nous voici donc de nouveau au plus près de la côte. Pour couronner le tout, il fait beau. Il y a toutefois de bonnes rafales de vent, à tel point que nous avons du mal à ne pas bouger en faisant les photos.

L’océan est très agité et de fortes vagues s’écrasent au pied des falaises. Les paysages sont magnifiques.

Dans l’euphorie, Maïna en oublie un peu son mal de jambe.

Nous nous permettons une longue pause au bord de ce sentier côtier magique car nous trouvons le lieu énergisant, vivifiant.

Mais toute bonne chose a malheureusement une fin : nous retrouvons un grand chemin, puis la grande route. Nous ressortons aussi les capes de pluie que nous venons de plier : bienvenue à Buelna !

Pendueles

Nous ne sommes plus très loin de Pendueles mais Maïna traîne de plus en plus la patte. Malgré le mauvais temps, nous devons ralentir et faire quelques pauses.

La pluie se calme assez rapidement, mais le vent continue de nous inquiéter. Il va donc falloir gérer avec lui pour monter les tentes.

La Paz

La Paix ? C’est le nom du camping.

Mais pourquoi ? Sans doute parce qu’il est installé sur les pentes abruptes d’une pointe rocheuse avançant dans l’océan, accessible uniquement par une petite route, à l’écart de tout. Aucun voisin, aucune route ou autoroute, aucun train dans les environs. Ici, seul le ressac incessant de l’océan « trouble » la quiétude du lieu.

En arrivant, nous n’en croyons pas nos yeux : une piste bétonnée permet d’accéder au camping, perché 50 ou 100 m plus haut. Ça grimpe et ça tortille comme au Col du Galibier (mais en plus court) !

C’est vraiment époustouflant !

Nous montons les tentes malgré le vent assez fort.

De Pendueles à Llanes

La nuit s’est vraiment bien passée : le vent a soufflé, certes, mais pas de façon inquiétante. Il a plu, aussi, mais seulement un peu : les tentes sont sèches quand nous nous levons. Et c’est ce que nous avait dit le gérant de la cafeteria du camping, hier soir. D’après lui aussi, il ne devrait pas y avoir de fortes pluies toute la journée comme l’annonce la météo.

Comment gérer cette pluie ?

Dès hier matin, en sachant que Maïna avait mal à la jambe et qu’il allait pleuvoir en continu aujourd’hui, nous avions décidé de faire une pause d’une journée. Le problème de Maïna nous donnait, d’une certaine manière, le prétexte pour rester au sec et de reprendre la route le lendemain, en se laissant la possibilité d’écourter par bus ou par train.

Depuis qu’on nous a appris qu’il pleuvrait sans doute moins que prévu, nous avons changé nos plans. Nous pensons en effet avancer aujourd’hui, gérer en fonction des averses, quitte à écourter un peu. De cette façon, nous pourrons nous reposer trois jours de suite à Llanes.

camino-norte-comillas-llanes-ciel très couvert et nuages gris foncé
Avant la pluie

Ça commence bien !

Il n’y a pas un quart d’heure que nous sommes debout qu’une petite pluie commence de tomber. Ce n’est pas vraiment grave car ça va nous donner le temps de rouler les sacs de couchage et de faire les sacs-à-dos. Mais la pluie s’intensifie.

Finalement, entre deux grosses averses, nous réussissons tant bien que mal à démonter et plier les deux tentes. Nous profitons de la dernière accalmie pour partir et quitter ce lieu magique, incroyablement vivifiant. Il est 11h30 !

Et ce n’est pas terminé !

Nous ne sommes pas à 500 m du camping que la troisième averse commence.

Elle se calme un peu, mais ne s’arrête pas puis reprend de plus belle. En fait, elle ne s’arrêtera que vers 16h30 !

La météo ne s’était pas trompée 🙁 … Au camping non plus, puisqu’en fait il n’y a eu que trois averses dans la journée…

camino-norte-comillas-llanes-personnes et sacs à dos sous un pont autoroutier
Pause au « sec » et dans le vent, sous l’autoroute

L’attente

Nous marchons donc toute la journée sous cette pluie interminable, accompagnée d’un fort vent bien frisquet. Euh, non, pas du tout !

En fait, Maïna a toujours mal à la jambe et ce n’est pas le mauvais temps qui va le lui faire oublier. Nous écourtons donc l’étape au plus vite, nous rabattant sur Vidiago, à 3 km seulement du camping. Il y a là un arrêt de bus et une gare de chemin de fer.

Il est un peu plus de midi et demie quand nous arrivons au village. Dans un premier temps, nous nous abritons sous l’auvent de la gare. Ensuite, nous vérifions les horaires des trains. Le prochain est à 17h36, sachant que le train ne s’arrête ici que si quelqu’un à réservé… Donc cinq heures d’attente dans le froid, le vent et l’humidité pour un train qui passera peut-être tout droit. Côté bus, c’est un peu mieux : le prochain passe à 16h40.

camino-norte-comillas-llanes-personnes attendant sous un auvent de gare
Attente du bus à la gare de chemin de fer

Chouette, nous n’allons attendre que quatre heures 😀 ! Nous n’aurions vraiment pas dû changer nos plans et rester bien sagement sous la tente, au sec et au « chaud ».

Le camping de Poo

Le bus arrive, enfin ! Il nous emmène à Llanes puis un autre nous pose à Poo, un peu plus loin.

Il y a dans ce village un camping ouvert jusqu’en décembre, moins cher que celui de Llanes. Nous tournons un petit peu, le trouvons enfin. Il est… fermé, bien sûr ! Car il n’ouvre que les week-ends, en basse saison.

Désespérés, nous tentons à l’auberge de pèlerins. Complète, forcément.

Encore un peu plus désespérés, nous revenons au centre de Poo, pour que les filles soient au sec en cas de nouvelle averse, le temps de trouver un coin tranquille où monter les tentes.

La chance tourne

Nous n’avons pas fini de poser les sacs dans l’abribus que l’autobus qui nous a amené à Poo arrive !

Tellement préoccupés, nous ne pensions même plus à cette possibilité. Il nous remmène donc à Llanes où nous allons directement au camping : fermé, jusqu’à la prochaine saison touristique !

Nous tentons alors l’albergue de la gare. Nous avons de la chance, c’est le premier soir où il reste de la place ! En plus, nous avons une chambre de 4 lits pour nous tout seuls ! L’auberge est au même prix que celle de Colombres, mais le niveau de service est un ou deux crans au-dessus. Une très, très bonne adresse, vraiment.

Llanes

C’est une très jolie petite ville, avec d’innombrables « palais » d’Indianos et un centre historique magnifique.

Une ambiance particulière s’en dégage, mêlée de fierté, de gentillesse et de ferveur religieuse. Comme au Pays Basque, des drapeaux de la Province sont accrochés un peu partout.

Entre Comillas et Llanes, sur le Camino del Norte

Cette semaine sur le Camino del Norte nous a donc apporté de nombreux changements entre Comillas, en Cantabrie, et Llanes, dans les Asturies.

La Cantabrie

Tout d’abord, le goudron semble disparaître peu à peu sous nos pieds. À croire que la Cantabrie a bitumé tous ses chemins ! En fait, nous pensons ne pas avoir choisi le meilleur des topo-guides. Toutefois, avec le même livre, nous avons trouvé au Pays Basque et dans les Asturies des chemins que nous n’avions pas en Cantabrie.

La Cantabrie nous laissera donc moins de bons souvenirs que le Pays Basque, c’est certain. Nous verrons plus loin sur le Camino del Norte ce qu’il en est réellement pour les Asturies, mais le début (entre Bustio, peu après Comillas, et Llanes) est très prometteur.

Remarques générales

Ainsi, sur cette partie du Camino del Norte, entre Comillas et Llanes, à cheval sur la Cantabrie et les Asturies, nous avons constaté que :

  • L’accueil est tout aussi impressionnant et naturel. Il suffit qu’on regarde une carte ou qu’on cherche une flèche un peu cachée pour qu’on nous indique le bon chemin ! Dans les auberges, les commerces (petits ou grands), les offices de tourisme… nous ressentons aussi un accueil sincère, à de très rares exceptions près.
  • Mais de nouveau, nous avons plus de difficultés à comprendre ce que l’on nous dit. De notre côté, nous avons toujours des difficultés à nous exprimer, certes, mais nous sentons un petit mieux. Cependant, il est très clair que nous sommes totalement incapables de tenir une conversation.
  • Les petites ermitas semblent de plus en plus nombreuses à mesure que nous avançons sur le Camino del Norte, de Comillas à Llanes. Malheureusement, elles sont toutes fermées ! Et contrairement au Pays Basque, les auvents sont eux aussi inaccessibles.
  • Plus nous progressons sur le Camino del Norte, moins les gens pratiquent de sport : le changement est vraiment net depuis Santander, peut-être encore plus entre Comillas et Llanes.
  • Les campings, toujours aussi nombreux, sont de moins en moins ouverts. Ceci est sans doute plus lié à la saison bien avancée qu’à notre position sur le Camino del Norte : en effet, que l’on soit à Comillas, à Llanes ou ailleurs, de nombreux campings ferment fin septembre. Maintenant, nous devons absolument nous renseigner sur leurs périodes d’ouverture.

C’est la semaine prochaine que nous devons passer sous la barre des 400 km restants. Ce sera aussi l’étape où nous devrons choisir entre Camino Primitivo et Camino del Norte.


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