Sur le Camino de Fisterra : de Compostelle à Muxia

Sur le Camino de Fisterra : de Compostelle à Muxia

Une tradition millénaire veut que les pèlerins de Compostelle poursuivent leur pérégrination sur le Camino de Fisterra y Muxia. Et nous souhaitons bien leur emboîter le pas.

Depuis Compostelle, nous comptons découper la semaine en six étapes :

  • De Compostelle à Negreira, c’est-à-dire l’étape préconisée par notre topo-guide, soit 23 km (depuis notre gîte) avec 430 m de dénivelé.
  • De Negreira à Santa-Mariña, pour une vingtaine de kilomètres.
  • De Santa-Mariña à Olveiroa avec 13 km à faire, pour boucler la deuxième étape du topo-guide.
  • D’Olveiroa à Cee ou Corcubión, c’est-à-dire la moitié de la troisième étape « habituelle ».
  • De Cee à Fisterra, la fin de la troisième étape.
  • De Fisterra à Muxía, en voiture.

Le programme est très, très tendu car nous n’avons pas un jour de plus dans notre agenda. Nous verrons bien comment tout cela va se passer et s’organiser réellement : nous nous rendons compte ici que nous vivons de plus en plus au jour le jour. Quoiqu’il en soit, les bases de la semaine sont définies.

Bien avant notre arrivée à Compostelle, nous savons que nous irons à Fisterra et à Muxia et que le chemin qui y mène sera bien plus calme que le Camino Francés des cents derniers kilomètres. Nous l’imaginons aussi un peu plus intemporel, voire mystique, en raison des rites et légendes ancestraux qui l’ont construit.

camino-compostelle-fisterra-muxia coquille saint jacques sculptée dans la pierre

Pourquoi continuer au delà de Compostelle sur le Camino de Fisterra y Muxia ?

Mais pourquoi, nous direz-vous ? Pourquoi faire un aller et retour de plus deux cents kilomètres supplémentaires ? Mais pourquoi continuer après Compostelle alors que vous avez atteint votre but ?

Le tourisme

Nous serions tentés de dire, d’emblée, que c’est pour aller en vacancier voir un chouette coin de la côte galicienne. Cependant, depuis des siècles, de très nombreux pèlerins font l’effort de se rendre dans ces lieux reculés. Notre explication touristique semble donc bien trop simpliste. En tout cas, elle n’explique pas tout.

La physiologie

Un autre élément de réponse est qu’il est difficile de s’arrêter, physiologiquement parlant. Le corps, sur de très longues randonnées (à partir de trois ou quatre semaines) produit des hormones qui incitent le marcheur à aller toujours plus loin. En effet, une fois à Compostelle, nous nous rendons compte que nous ne tenons pas en place. Et toutes les occasions sont bonnes : visiter la vieille ville, aller faire les courses, retrouver les autres pèlerins… Bref, nous marchons, encore et toujours, qu’il pleuve ou non.

La psychologie

Il est tout aussi difficile de s’arrêter en se disant que toute cette aventure est terminée, qu’il va falloir oublier (ou plutôt ne plus vivre) la magie de ces chemins de Compostelle et qu’on ne ressentira peut-être plus jamais cette plénitude… Bref, s’embarquer sur le Camino de Fisterra y Muxia depuis Compostelle, c’est aussi un prétexte pour repousser l’échéance du départ, du vrai départ.

La raison spirituelle

Mais la raison profonde d’aller jusqu’à la côte tient plus du symbolisme. C’est une manière de terminer « proprement » le pèlerinage de Compostelle. En effet, depuis des siècles, de nombreux pèlerins poussent jusqu’à Fisterra dans un premier temps pour ensuite faire étape à Muxia et enfin revenir à Compostelle par ce Camino du bout du monde. Et chacune de ces étapes est marquée par des rites pèlerins.

Ainsi, à Fisterra, on se baigne nu dans l’océan avant de brûler ses vêtements au Cap Finisterre (pratique maintenant interdite). On peut aussi y trouver sur la plage la coquille Saint Jacques que l’on accrochera à son balluchon, signe que l’on revient de Compostelle. Ici, en fait, on se purifie et on se débarrasse symboliquement de ce qu’on était avant le pèlerinage.

Se rendre à Muxía, ensuite, c’est aller voir les Piedras Santas. Ces rochers aux formes bien particulières seraient les vestiges du légendaire vaisseau de pierre à bord duquel la Sainte Vierge serait apparue à Saint Jacques alors en plein découragement. Sur cette terre mariale de la Costa da Morte, où se côtoient encore croyances druidiques et chrétiennes, le pèlerin devient alors une personne nouvelle. Muxía est donc le lieu de sa re-naissance mystique.

Notre fil conducteur

En ce qui nous concerne, l’océan a été un guide, un fil conducteur. Nous l’avons eu à nos côtés pendant de longues semaines et quand il n’était pas là, nous cherchions à nous en approcher. Il est donc difficilement imaginable, pour nous, de terminer notre Camino de Compostelle sans aller le voir une dernière fois à Fisterra et à Muxia.

De Compostelle à Olveiroa

Deux équipes

La pluie est annoncée pour toute la journée, avec peut-être une accalmie dans l’après-midi. Autant dire que l’étape du jour ne va pas être guillerette, d’autant plus qu’il y a 23 km à faire avec un dénivelé de 430 m.

Cependant, nous souhaitons traverser Compostelle en voiture et la laisser à Roxós, du côté de Quintáns : elle sera ici à proximité d’un arrêt de bus pour revenir de Fisterra ou de Muxia et tout près du Camino. Garer la Rolls dans ce hameau écourte aussi de 7 km et transforme la longue journée de marche en une étape de longueur normale (par rapport à nos standards).

Toutefois, bien qu’elle soit fatiguée, Maïna souhaite partir en pèlerine et démarrer l’étape au gîte, sac au dos. Marianne, elle, est terriblement gênée dans sa respiration quand le temps est à la pluie. Elle préfère donc profiter du carrosse et limiter le plus possible la longueur et le dénivelé de l’étape.

Nous décidons donc de scinder la famille en deux équipes et de se retrouver sur le Camiño.

Le départ

camino-compostelle-fisterra-muxia rivière coulant au milieu de jardins

Les Roxós prennent le départ, retrouvent le chemin et avancent tout tranquillement pensant que les Compostelle les rattraperaient. Mais l’affaire n’est pas si simple. Ne voyant rien venir l’avant-garde s’arrête sous un abribus et voit bientôt passer des pèlerins partis en même temps que Maïna et Anne.

camino-compostelle-fisterra-muxia randonneur dans chemin creux forestier, sous la pluie

Dix minutes plus tard, elles ne sont toujours pas en vue. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, elles arrivent enfin à l’arrêt de bus. Maïna est vraiment à la peine 🙁 et marche donc tout doucement. Mais elle veut continuer, coûte que coûte 🙂 .

Le Camiño suit maintenant, sur un trottoir, une route assez importante. Il n’y a là rien de bien intéressant ni de motivant, surtout sous la pluie. Mais celle-ci s’arrête bientôt. Ouf !

L’arrêt

Nous faisons alors un petit kilomètre et stoppons au premier bar venu. Il est midi et nous avons besoin de faire une pause au chaud et de manger. Anne et Maïna ont déjà fait plus de dix kilomètres : elles en sont donc à peu près à mi-étape.

À la fin du repas, la mort dans l’âme, Maïna nous annonce qu’elle ne pourra pas finir l’étape. Elle accuse le coup et s’en veut énormément de « tout gâcher ».

Nous retournons donc à la voiture en la rassurant comme nous le pouvons. Aussi, nous tentons de transformer cet « abandon » en pause en décidant de continuer et de faire une partie du chemin en voiture.

Le choix de l’albergue

Notre première idée est de dormir à Negreira. Ce n’est malheureusement pas possible : apparemment, seul le gîte public est ouvert. Et nous savons, par « Radio Camino » qu’il était plein hier et aussi quelques jours auparavant. Arriver en voiture et coucher ici laisserait peut-être quatre pèlerins dehors sans que nous méritions vraiment ces lits (bien qu’Anne et Maïna aient fait une bonne quinzaine de kilomètres). Nous apprendrons plus tard qu’une pèlerine a même failli dormir dehors. Ainsi, nous sommes vraiment contents d’avoir fait ce choix-là.

Nous préférons alors pousser jusqu’à Olveiroa en voiture. Ce village est aussi une grande étape du Camino de Fisterra y Muxia, à 55 km de Compostelle, au-delà de Negreira. Il y a là plus de lits disponibles. Nous réservons donc dans un gîte privé pour le soir-même.

Olveiroa nous rapproche grandement de Fisterra. En effet, nous ne serons qu’à une trentaine de kilomètres de cette petite ville. Mais cela nous permettra de coucher à Cee et faire deux étapes de quinze kilomètres. Et tout ceci, bien sûr, si Maïna va mieux. Carpe Diem.

D’Olveiroa à Cee

Nous profitons de l’hospitalité que l’on nous offre et sortons tard du gîte. Nous y prenons aussi un bon petit-déjeuner bien chaud.

Maïna a bien dormi cette nuit et se sent prête à affronter l’étape.

La séparation

Puisque nous ne savons pas s’il y a des bus entre Cee et Olveiroa, nous prévoyons de nous séparer une nouvelle fois.

Cette fois-ci, Luc a pour missions de partir seul en voiture jusqu’à Cee et d’y faire les courses. Il doit ensuite revenir à la rencontre du reste de la famille et faire fissa car il n’y a plus grand-chose à grignoter dans les sacs.

Anne, Marianne et Maïna, quant à elles, doivent suivre le Camiño. Et tout ce beau monde ^^ doit se retrouver à peu près en milieu d’étape.

Que d’eau, que d’eau !

Elles ne sont pas sorties du village que le chemin bétonné est inondé sur quelques mètres. En effet, les ruisseaux, gonflés par les pluies de ces derniers jours, débordent. Mais la crue reste tout à fait modeste et gérable. Le seul problème, c’est que les pieds vont bientôt baigner dans leur jus, dans les fameuses chaussures neuves imperméables. Maïna trouve la parade en marchant sur les talons.

Puis le Camiño prend un peu de hauteur, tout en suivant de loin le Río Tambre. Il s’en écarte ensuite pour suivre un ruisseau et monter vers Logoso.

Dans cette côte, Maïna, encore bien fatiguée, demande à se reposer. C’est ici qu’elles sont rejointes par un pèlerin que nous avons rencontré à Compostelle et avec qui nous avons sympathisé.

Vákner

Un peu plus haut se trouve Hospital, un hameau connu pour la bête qui jadis a hanté le Camiño : Vákner. D’ailleurs, en voyant ce loup-garou derrière lui, un pèlerin est parti précipitamment, abandonnant bourdon et chaussures ^^ !

camino-compostelle-fisterra-muxia affiche de loup-garrou avec chaussures et bourdon de bronze

C’est à la sortie de ce hameau, au niveau du rond-point, déjà bien loin de Compostelle, que se trouve la bifurcation du Camino : à gauche, on s’en va vers Fisterra et à droite, on part vers Muxia.

camino-compostelle-fisterra-muxia 2 bornes jacquaires côte à côte avec des cailloux dessus
Fisterra à gauche et Muxía à droite

Il faut alors suivre encore un peu la route avant de s’enfoncer par un joli chemin à travers pins et lande à bruyère. C’est magnifique mais le lieu est encore habité par Vákner…

camino-compostelle-fisterra-muxia grande statue de loup-garou et randonneuse à côté

Le Camiño poursuit ainsi en passant devant l’ermita de Nosa Señora das Nueves.

Les retrouvailles

Il est plus de 13h00 quand les deux équipes se rejoignent. Et personne n’a encore mangé. Nous décidons quand même d’attendre la capila de San Pedro Martír pour faire la pause-déjeuner. La chapelle est pourtant à près de trois kilomètres du lieu de rencontre.

L’ermita de San Pedro Mártir

C’est donc vers 14h00 que nous nous installons près de la fontaine de la chapelle Saint Pierre pour prendre le repas. Nous sommes bientôt rejoint par une pèlerine flamande qui, elle non plus n’a pas encore mangé.

camino-compostelle-fisterra-muxia chapelle et croix de chemin

Comme elle a sans doute une tendinite sur l’avant de la cheville, tout le monde y va de ses conseils :

  • Mettre son pied sous le jet de la fontaine : l’eau froide, vive qui plus est, calme ce genre de douleurs. Nous apprendrons plus tard que la source de San Pedro Martír est réputée pour soigner les maux de pied !
  • Beaucoup, beaucoup boire. De l’eau, bien sûr…
  • Passer une huile de massage composée d’Huile Végétale d’arnica dans laquelle on a versé quelques gouttes d’Huile Essentielle de gaulthérie couchée.
  • Prendre de l’arnica en homéopathie.

Bientôt Cee et l’océan

Quelques kilomètres plus loin, juste avant d’attaquer la grande descente sur Cee, une pancarte nous incite à quitter le Camiño pour aller voir le Cruceiro da Armada. Nous acceptons l’invitation et découvrons une très belle croix au milieu de la forêt, à une petite centaine de mètres du chemin. Il règne là une atmosphère apaisante.

camino-compostelle-fisterra-muxia croix de chemin sur piédestal

Dans la descente, au premier virage, nous découvrons l’océan face à nous. La vue sur la Ría de Corcubión est magnifique. Toute l’équipe est impatiente de retrouver celui que nous avons longtemps côtoyé sur le Camino del Norte, depuis Irun jusqu’à Ribadeo.

camino-compostelle-fisterra-muxia petit oratoire en pierre
Petit oratoire dans la grande descente avant Cee

Nous sommes bientôt à Cee, au bord de l’océan, où nous posons nos valises pour la nuit. Nous quittons là notre compagnon de route qui pousse jusqu’au gîte public de Corcubión.

De Cee à Fisterra

Lorsque nous quittons l’albergue, nous prenons le temps de flâner un peu dans le joli centre historique de Cee.

Grosse fatigue

Puis nous prenons la direction de Corcubión, où nous faisons une petite pause dans un café pour y compléter notre petit-déjeuner frugal.

Nous attaquons ensuite la seule difficulté du jour. La sortie de ce très beau village est en effet bien pentue. Maïna, qui n’arrive pas à se défaire de sa fatigue, a vraiment beaucoup de mal dans cette montée. Nous nous adaptons à son rythme et prenons le temps qu’il faut. La pente devient de moins en moins raide au fur et à mesure de notre avance. Cependant, Maïna ne retrouvera un peu de vigueur qu’au sommet, à l’albergue de San Roque.

Nous redescendons maintenant sur Sardiñeiro-de-Abaixo. Malheureusement, le Camiño longe ici la grand-route, ce qui ne motive pas les troupes fatiguées.

camino-compostelle-fisterra-muxia plage de sable

Si l’entrée de ce village n’avait rien de bien agréable, nous en sortons par un très beau chemin forestier. Nous y faisons d’ailleurs la pause-déjeuner. Ce n’est qu’à partir d’ici que Maïna réussit à vraiment surpasser sa fatigue.

Fisterra

À la sortie de la forêt, le Camiño débouche sur l’océan et nous offre une vue splendide sur le Cap Finistère et Fisterra. Ici, nous ne sommes plus qu’à quelques kilomètres du but.

Nous longeons maintenant l’océan à l’écart de la grand-route, la plupart du temps. Nous la quitterons définitivement quelques centaines de mètres avant la (fameuse) praya da Langosteira.

camino-compostelle-fisterra-muxia-plage de sable avec randonneur

La tradition veut qu’ici le pèlerin se jette à l’eau, se lave et se purifie. Tout un symbole ! C’est aussi, sur cette plage longue de deux kilomètres, qu’il peut trouver une coquille Saint Jacques, signe distinctif de son pèlerinage à Compostelle. Marianne et Maïna y ramassent de jolis coquillages qui, sans être des coquilles Saint Jacques, resteront d’éternels souvenirs de leur pérégrination.

Nous revenons ensuite sur le Camiño et entrons dans Finisterre. Cette petite bourgade de pêcheurs est pourtant plus connue des pèlerins du Camino de Compostelle sous son nom galicien de Fisterra. Nous y posons nos sacs à dos et la visitons. Nous nous perdons même dans le dédale de ses petites rues ! Ensuite, nous nous rendons, bien sûr, au Cabo Fisterra (ou Cabo Finisterre, en Castillan).

Le Cabo Fisterra

Nous allons donc au Cabo Fisterra, à trois kilomètres de la ville, sans nos gros sacs. Nous y croisons et rencontrons de nombreux pèlerins, venus comme nous en « tenue légère » ou d’autres arrivant de Corcubión avec leurs sacs à dos, faisant l’aller et retour au Cap en « vrais » pèlerins.

Tous, nous découvrons la fameuse borne des 0,000 km, la chaussure en bronze scellée dans le roc et le phare dont la lumière porte à près de 50 km. Et nous sommes tous subjugués par la beauté sauvage de cette langue de terre battue par les vagues et les vents. Ce cap, sous la garde de dangereux courants marins nous apporte aussi calme et sérénité, dans une atmosphère bien particulière. En fait, nous retrouvons ici l’ambiance de bien-être et d’énergie d’un camping extraordinaire où nous avons dormi dans les Asturies.

camino-compostelle-fisterra-muxia borne jacquaire des 0,000 km au cap fisterra

Ce sont donc des instants magiques qui resteront longtemps dans nos mémoires.

À l’ouest, plus à l’ouest…

Le Cabo Fisterra est depuis longtemps connu pour être le point le plus occidental de l’Europe continentale. En effet, déjà les Romains, supplantant des rites celtes (et peut-être même phéniciens) liés au soleil, croyaient que cette péninsule était leur Finis Terrae, la Fin de leur Monde et la pointe de terre la plus avancée dans la Mare Tenebrosum. Cette antique tradition s’est ainsi perpétuée jusqu’à nos jours.

C’est pourtant le Cabo da Roca, proche de Lisbonne, qui se trouve le plus à l’ouest du continent européen.

La Praia do Mar de Fóra

Nous allons aussi rendre visite à cette belle plage où viennent mourir les grosses vagues de l’Océan Atlantique. En fait, nous y allons à la tombée de la nuit, pour admirer le coucher du soleil.

Aujourd’hui, Dame Nature nous offre un spectacle époustouflant, fait de lumières extraordinaires, de nuages aux couleurs presque irréelles et de puissantes vagues très énergisantes.

Comblés par ce show féerique, promesse de beau temps pour demain, nous pouvons rentrer à notre gîte Ara Solis (nom du temple du Soleil des Phéniciens), tenu par Juan, un hospedero hors pair. Ce Monsieur, avec un cœur immense, accueille et aide les pèlerins (entre autres) de la plus jolie des manières.

De Fisterra à Muxía

Manquant cruellement de temps, nous terminons notre pérégrination depuis Compostelle.. en voiture 🙁 : nous n’empruntons donc pas le Camino de Fisterra à Muxía. De toutes façons, Maïna est encore bien fatiguée et c’est aussi une façon de ne pas lui imposer des efforts supplémentaires.

Nous ne connaissons donc rien de cette étape, malheureusement, hormis le départ et l’arrivée 🙁 .

Muxía

La petite ville de Muxía en elle-même nous fascine beaucoup moins que Fisterra. Cependant, il y a ici un autre promontoire rocheux qui s’avance dans l’océan.

camino-compostelle-fisterra-muxia petite ville en bord de mer
Muxía

Le Monte do Corpiño

En arrivant, nous cherchons les flèches jaunes qui nous emmènent à la belle igrexia de Santa María de Muxía.

camino-compostelle-fisterra-muxia église au clocher séparé

Depuis cette église datée du XIVème siècle, nous quittons le Camino et escaladons l’escalier très pentu qui monte au clocher séparé de la bâtisse. Puis nous suivons la trace qui serpente dans les rochers, jusqu’à la croix proche du sommet.

Depuis le haut du Monte do Corpiño, nous découvrons en contrebas la ville et l’église d’où nous venons ainsi que, de l’autre côté, la Punta da Barca. Et quelle vue sur l’océan !

camino-compostelle-fisterra-muxia phare blanc sur des rochers avec l'océan et le ciel gris en toile de fond

La Punta da Barca

Nous descendons la colline par le chemin dallé qui descend vers la Punta da Barca où se trouvent le phare, la grand Santuario de la Virgen a Barca, le Mirador Jesús Quintanal et la borne 0,000 km.

Il y a aussi, bien sûr, les Pedras Santas, juste devant la grande église. Ces Pierres Saintes seraient les vestiges de la barque de pierre qui portait la Vierge Marie lors de son apparition miraculeuse à Saint Jacques. Il reste, entre autres, la voile et le timon.

camino-compostelle-fisterra-muxia rochers en bord d'océan
La piedra dos Cadrix, une des Pierres Saintes

Nous allons errer au milieu des rochers et ressentons ici aussi calme et sérénité, mêlés d’une force énergisante. Ce n’est donc pas pour rien que foi chrétienne et légendes ancestrales se mêlent étrangement sur la Punta da Barca.

Entre Compostelle et Muxia, sur le Camino de Fisterra y Muxía

À Compostelle, nous avons décidé de poursuivre sur le Camino de Fisterra y Muxia, afin de terminer notre pérégrination sur les bords de l’océan.

Nous n’avons malheureusement pas pu terminer comme nous l’aurions aimé. En effet, nous avons dû beaucoup écourter et utiliser la voiture. C’est donc une petite déception, certes, mais nous n’avons aucun regret sur les choix que nous avons été amenés à faire. En fait, la voiture nous a permis de transformer un abandon en « simple » pause.

En tout cas, Fisterra et Muxia nous donnent une nouvelle fois l’occasion de voir des compagnons de pérégrination croisés sur le Camino avant Compostelle.

Nous aurons sans doute l’occasion de faire un bilan de cette riche expérience. Toutefois, la première idée qui nous vient, à chaud, c’est de continuer indéfiniment notre pérégrination. Nous nous sentions bien sur le Camino où nous avons sans doute rencontré la plus belle part de l’humanité.

En fait, nous repensons souvent à cette sensation bizarre : être infiniment heureux d’avoir fini notre grande aventure et triste que tout cela se termine. C’est ce que nous ressentons aussi à la lecture d’un livre que nous avons beaucoup aimé. Il s’agit de Nomades, sauvages et parents, que nous vous présentons dans un autre article.

Tout au long de notre pérégrination, nous avons rencontré plusieurs pèlerins qui vivent maintenant sur les chemins de Compostelle. Et nous comprenons pleinement ce choix de vie 🙂 …


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