Sur le Camino del Norte : de Luarca à Ribadeo

Sur le Camino del Norte : de Luarca à Ribadeo

Cette semaine, entre Luarca et Ribadeo, le Camino del Norte suit pour la dernière fois l’océan. Ensuite, il s’en éloigne pour rejoindre Saint-Jacques-de-Compostelle, via un petit bout du Camino Frances.

Cette partie du Camino del Norte s’avère beaucoup moins physique que ce que nous avons vécu la semaine dernière : en effet, nous trouverons encore un peu de dénivelé entre Luarca et Navia, puis ce sera plat jusqu’à Ribadeo.

Cependant, cette étape va s’avérer compliquée car les albergues ferment les une après les autres. Avec la saison avancée, même certaines auberges de pèlerins municipales ferment, pour entretien des locaux, par exemple. Il est maintenant absolument nécessaire de très bien se renseigner et de savoir quels hébergements nous allons trouver le long du Camino del Norte, que ce soit ici, entre Luarca et Ribadeo, ou plus loin.

Une soixantaine de kilomètres séparent Luarca de Ribadeo : nous allons donc découper ce bout de Camino del Norte en quatre étapes de longueur à peu près équivalentes :

  • première pause à Piñera (15 km)
  • deuxième arrêt prévu à A Caridá (15 km)
  • ensuite, repos à Tapia-de-Casariego (14,5 km)
  • enfin, arrêt à Ribadeo (13,5 km)

Malheureusement, dès le premier coup de téléphone, notre plan génial 🙂 est à jeter aux orties 🙁 . En effet, le gîte de Piñera, ouvert toute l’année, est fermé !!! Ainsi, nous devons aller jusqu’à Navia, cinq kilomètres plus loin…

De Luarca à Navia

camino-norte-luarca-ribadeo-petite chapelle
Capilla de Rellon, peu après Otur

Otur

Nous aurons donc à faire une longue étape de 20 km avec à peu près 350 m de dénivelé. À la sortie d’un long week-end de repos, c’est gérable.

Mais ce week-end, nous avons tous été malades. Rien de bien grave : juste un gros rhume. Cependant, nous ne sommes pas vraiment reposés…

Quand nous reprenons la route, nous sommes d’ailleurs encore tout vasouillards et pas vraiment remis pour marcher et faire des efforts conséquents. De plus, il est plus de midi quand nous sommes enfin prêts.

Nous décidons donc, afin de ne pas aggraver le rhume ni la fatigue, de garer la voiture à l’église d’Otur pour écourter un peu.

Le coin du pèlerin

Il est plus de midi quand nous rejoignons le Camino très proche. C’est un nouveau record ! Malgré notre manque d’entrain, nous avançons relativement vite. Petites routes, sentiers et larges pistes forestières sous les pins et les eucalyptus nous amènent à la Nationale.

Nous la suivons alors quelques instants, frôlant les pattes du viaduc autoroutier qui nous surplombe.

Juste après l’avoir quittée, nous passons devant un petit oratoire dédié à Saint-Jacques, une croix et une fontaine. Le tout semble fabriqué maison, à l’attention des pèlerins.

Nous arrivons vite à l’église de Villapedre où nous nous accordons une petite pause. Nous sommes ici à deux kilomètres de Piñera. Des petites routes et un joli sentier nous y mènent ensuite.

camino-norte-luarca-ribadeo-église avec grande arbre

Piñera/Piñeira

Le village est vraiment tout petit. Mais nous y découvrons un hórreo gallicien. C’est le premier que nous voyons. Celui-là est tout petit.

camino-norte-luarca-ribadeo-grenier rectangulaire en bois posé sur deux murs de pierre et relié à l'habitation par une passerelle

L’église de Piñera est complètement excentrée et, juste en-dessous, au bord de la Nationale, se trouve l’ancienne école. C’est dans ces locaux que se trouve l’albergue momentanément fermée où nous imaginions dormir.

Nous passons donc devant, suivons un chouillat la route avant de bientôt retrouver un sentier. C’est la dernière montée de la journée.

Navia

Navia est en effet très proche et nous ne mettons pas longtemps à parcourir les deux kilomètres de petites routes qui nous en séparent. L’entrée de la petite ville est marquée par la capilla de San Roque. Nous profitons qu’elle soit ouverte pour y entrer.

camino-norte-luarca-ribadeo-chapelle blanche et crème

Encore quelques mètres et nous sommes à l’albergue.

De Navia à La Caridad/A Caridá

Nous quittons le gîte vers 9h30. Nous prenons notre temps car nous sentons que le rhume n’est pas totalement terminé et que la fatigue qui l’accompagne non plus. De toutes façons, nous ne sommes pas pressés car nous n’avons que dix kilomètres à faire aujourd’hui.

En plus, l’albergue de San Roque fait sans aucun doute partie du TOP 3 des Gîtes de Pèlerins sur le Camino del Norte. Aurelio, son gérant, est lui aussi reconnu comme un hospitalero exemplaire. Accueil, entraide, soutien, partage… ne sont pas de vains mots ici. Une adresse et un Monsieur que nous n’oublierons pas !

Ce matin, nous traversons Navia avant d’escalader la rive ouest du Río Navia. Mise en jambe un peu difficile mais ce sera quasiment la seule côte de la journée.

Difficile, la sortie de Navia !!!

Lancinant

Ensuite les petites routes nous emmènent à travers des paysages un peu monotones, avec l’autoroute comme fond sonore dans la première moitié de l’étape. Non, nous ne garderons pas éternellement en mémoire ce morceau de Camino del Norte, à mi-chemin entre Luarca et Ribadeo.

Les croix jacquaires

C’est pourtant ici que nous voyons une croix jacquaire pour la première fois. Peut-être ce nouveau type de jalons, rouge basque aux écritures jaunes, va-t-il guider nos pas à travers toute la Galice. Il est vrai que nous n’y sommes pas encore tout à fait : nous verrons bien…

camino-norte-luarca-ribadeo-croix de Saint-Jacques-de-Compostelle en béton peint en rouge et jaune
Ces très beaux jalons vont-ils nous accompagner en Galice ?

La Caridad/A Caridá

Pour l’instant, nous arrivons à La Caridad très tôt. Nous prenons même le déjeuner à l’albergue !

Cette étape est donc l’occasion de nous remettre de notre rhume. La fatigue semble moins forte. Profitons donc de ces moments de repos…

De La Caridad à Ribadeo

Le gîte de Tapia-de-Casariego est fermé

Hier, dans son gîte de Navia, Aurelio nous a dit (en Français !) que l’albergue de Tapia-de-Casariego était fermée. Nous comptions pourtant dessus pour couper cette étape de 28 km en deux. Et il n’y a rien d’autre dans les environs, les campings étant eux aussi fermés. Il reste bien sûr la solution hôtel, mais elle est vraiment trop onéreuse pour nous. Nous ne voyons donc que trois moyens d’y parvenir :

  • soit faire du camping sauvage sur la côte entre Tapia et Ribadeo. Vu les températures, c’est encore possible. Par contre, la pluie annoncée pour cette nuit ne ferait pas bon ménage avec les rhumes qui ne sont pas vraiment finis.
  • soit écourter en évitant les détours. Cela revient à être sur le bord de la Nationale quasiment tout le long, et faire une (très) longue étape quand même.
  • soit prendre le bus quelque part, à Tapia, peut-être.

Pour être franc, la troisième solution est fortement pressentie dès le départ de l’étape, pour ne pas compromettre la suite du périple. Mais nous ne nous interdisons pas les autres ou un mix de plusieurs. Nous aviserons le moment venu. La bonne nouvelle, c’est qu’il y a peu de dénivelé.

Dès la sortie de La Caridad, le Camino nous emmène en sous-bois par un magnifique chemin. Nous y passons un ruisseau sur de fortes dalles de pierre. Ensuite, nous remontons sur la grand-route, que nous suivons encore un peu.

camino-norte-luarca-ribadeo-église blanche

Nous nous engageons ensuite sur une petite route par laquelle nous atteignons les hameaux de San Pelayo puis Valdepares. Profitant du porche de l’église, nous faisons une petite pause.

Le Cabo Blanco

Ici, le topo-guide nous propose de quitter le Camino et de profiter une dernière fois de la côte par le chemin de Grande Randonnée. Nous choisissons d’oublier un peu le côté pèlerinage et préférons (sans surprise 🙂 ) nous diriger vers cet océan qui nous fascine tant.

Et le détour par le Cabo Blanco vaut vraiment le coup ! Nous sommes en effet une fois de plus émerveillés par cette côte sauvage où les puissantes vagues de l’Atlantique, se fracassent sur les rochers acérés du rivage.

Nous suivons ainsi l’océan jusqu’à la plage de Porcía. C’est ici que nous le quittons. Nous savons que nous le reverrons un jour, mais après Saint-Jacques-de-Compostelle.

Finalement, nous retrouvons le Camino et ses coquilles à la petite Ermita de los Remedios de Porcía.

Camino ou Tapia ?

Nous arrivons alors bien vite à Campos y Salave. Il y a ici un point important du Camino del Norte. Le pèlerin doit en effet choisir entre suivre le chemin historique et emprunter une variante. Soit on passe par la voie empruntée depuis le Moyen-Âge via Tol, Vegadeo et Trabada, soit on prend l’option moderne par Tapia et Ribadeo pour retrouver le Camino originel à Lourenzá.

camino-norte-luarca-ribadeo-borne jacquaire avec choix camino ou Tapia

Depuis Villaviciosa, nous savons que nous passons par Ribadeo. Tout simplement parce que notre topo-guide nous oriente ici. Cette ville est d’ailleurs une fin d’étape « officielle », privilégiée par de nombreux guides. En fait, nous n’imaginions même pas l’existence d’une telle bifurcation à ce niveau.

Au passage, nous apprenons que la « via moderna » est plus courte de quatre ou cinq kilomètres pour 300 m de dénivelé en moins. C’est sans doute une des raisons pour laquelle elle a su s’imposer depuis la construction du pont sur la Ría de Ribadeo.

Tapia-de-Casariego

Nous voilà donc partis à droite pour Tapia toute proche, délaissant le Camino sur la gauche.

Une heure plus, nous arrivons à l’albergue que nous aurions aimé trouver ouverte. Elle se trouve juste à l’entrée de la ville, au niveau de la plage de Represa.

Jusqu’à Ribadeo

La pause s’impose. Pour se reposer, bien sûr. Mais surtout pour faire le point et savoir comment et où nous terminons cette étape.

Puisque tout le monde n’est pas encore totalement remis du rhume, nous estimons qu’il est préférable d’oublier le camping pour ce soir. D’autre part, la petite troupe est bien fatiguée et nous décidons d’écourter encore une fois. Pas franchement fiers de nous, nous choisissons donc de terminer l’étape en bus.

Nous trouvons quand même que c’est vraiment dommage de dire au revoir aux Asturies et d’entrer en Galice de cette manière. Nous aurions aussi aimé passer la barre des 200 km restants avec un peu plus de panache.

Entre Luarca et Ribadeo, sur le Camino del Norte

Au terme d’une semaine assez compliquée en ce qui concerne l’hébergement sur le Camino del Norte, entre Luarca et Ribadeo, nous nous rendons compte que nous ne sommes pas complètement remis de notre rhume. En effet, la fatigue ne nous a pas entièrement oubliés et nous a accompagnés tout au long de notre pérégrination.

Nous avons donc écourté notre marche sur le Camino del Norte, au départ de Luarca et à l’arrivée sur Ribadeo.

Malheureusement, les hébergements se raréfient au fur et à mesure que la saison avance. Nous retrouverons sans doute ce problème rencontré entre Luarca et Ribadeo, un peu plus loin sur le Camino del Norte. Nous savons d’ors et déjà que la semaine prochaine sera compliquée à ce sujet.

Mais cette semaine, nous avons franchi deux caps importants, pas forcément de la plus jolie des manières :

  • Nous sommes en Galice, la dernière des régions que le Camino traverse. Même si nous avons beaucoup apprécié les Asturies, nous sommes contents d’être en Galice. Mais c’est vraiment plus symbolique qu’autre chose.
  • Il nous reste moins de 200 km à parcourir, et ça, ce n’est pas un détail 🙂 !

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