Sur le Camino del Norte : de Bilbao à Islares

Sur le Camino del Norte : de Bilbao à Islares

Cette semaine, nous sommes allés de la banlieue de Bilbao à Islares en deux étapes sur le Camino del Norte.

Une très courte tout d’abord, nous permettant de nous chauffer un peu, nous emmène jusqu’à Ontón. Une autre, prévue d’une bonne quinzaine de kilomètres, pour rallier Castro Urdiales, nous mène 8 km plus loin jusqu’à Islares.

Nous coupons donc en deux une étape de longueur « normale ». En effet, les 33 km séparant Sanfuentes, bourgade des environs de Bilbao et Islares sur le Camino del Norte ne représentent qu’une journée de marche pour des adultes sans enfant.

De Sanfuentes à Ontón

Départ de Sanfuentes

Nous partons très tard de ce village en limite de l’immense agglomération de Bilbao pour parcourir les dix kilomètres qui nous séparent d’Ontón. Il est en effet près de 14h00.

Cette petite bourgade est aussi en bordure du camino, que nous retrouvons vite parmi le meli-melo de routes qui sillonnent les environs. Les flèches jaunes du balisage nous font d’abord passer sous l’autoroute assez proche.

camino-norte-bilbao-islares-mur d'escalade sous l'autoroute
Un mur d’escalade sous l’autoroute !

A partir de là, c’est enfin la campagne : nous laissons la zone urbaine derrière nous. Ici, tout est vallonné et une petite route nous descend tranquillement vers l’océan.

Il fait très beau mais quelques cirrus nous indiquent un changement de temps pour les prochaines heures.

Peu avant, à Zierbena, nous découvrons (et dégustons) des fruits de la passion qui ont l’air de pousser ici comme les ronces en Bourgogne. Les fruits sont bons (bien sûr) et les fleurs magnifiques.

La plage de la Arena

Qu’elle porte bien son nom, cette plage ! Tout d’abord pour son sable fin, bien évidemment ! Mais aussi pour son système dunaire protégé et mis en valeur que nous traversons sur une passerelle en bois.

Nous nous arrêtons quelques instants sur la plage.

Nous apercevons de loin une famille de pèlerins : maman et papa qui porte bébé, abrité du soleil par un large parapluie. Ils font ressurgir en nous de merveilleux souvenirs : notre départ du Puy-en-Velay quand Maïna n’avait pas encore un an.

Le temps de faire encore quelques photos et nous les perdons de vue. Nous ne les reverrons malheureusement jamais.

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La côte jusqu’à Ontón

Peu après, un escalier de 119 marches nous conduit à un banc (qui devait être livré avec:) ). Plus sérieusement, nous débouchons dans un magnifique chemin encaissé, qui nous mène au bord de l’océan, avec vue imprenable sur la plage.

Le chemin bétonné, tout plat, nous fait alors découvrir une très belle partie de la côte basque. Ce paseo bétonné, un moment coupé, nous mène sans aucune difficulté à Ontón. Avec, en prime, un passage dans un petit tunnel.

Nous y voyons aussi une indication des kilomètres restant à faire jusqu’à Saint-Jacques-de-Compostelle : 689 km. Et nous qui pensions n’en faire que 600 !

Nous arrivons bien tard à l’auberge d’Ontón, vers 18h30. Il ne reste que quatre lits ! Mais c’est suffisant. Nous sommes ici à 631 km de Compostelle (ils ont des décamètres élastiques, dans les environs;) ).

D’Ontón à Islares

Notre nuit en Albergue a été profitable. Que ça fait du bien de dormir sur un vrai matelas après un bon repas et des échanges avec d’autres pèlerins 🙂 !.

Nous nous réveillons vers les 6 heures. Le petit déjeuner se fait à 7 heures. C’est sympa de voir tout ce petit monde s’affairer. Nous nous sentons bien, au milieu de tous ces gens partageant un même objectif.

Départ pour Castro Urdiales

Notre départ se fait vers 8 heures. Allehuia ! Nous partons enfin à une heure correcte.

C’est parti pour 16 km jusqu’à Castro Urdialès. D’autres pèlerins prendront un autre chemin plus court de moitié, au bord d’un grand axe. Nous préférons prolonger en passant par la montagne pour un trajet plus agréable.

Nous traversons de multiples forêts d’eucalyptus. Et bien qu’asthmatique, Marianne n’éprouve pas de gène respiratoire dans les montées : c’est vraiment magique !

camino-norte-bilbao-islares-forêt d'eucalyptus

La ville maudite

Arrivée à Castro Urdiales

Nous arrivons dans Castro Urdiales un peu fatigués, moralement parlant. En effet, comme bien souvent, l’entrée de la ville est vraiment moche : routes larges, ronds-points, magasins, circulation infernale auxquels il faut ajouter des travaux, la chaleur et la fatigue physique !

Le second camping

Et dire qu’il faut complètement traverser la ville pour trouver notre camping ! Toutefois, hier à l’auberge, on nous a parlé d’un second camping que nous n’avions ni sur les cartes, ni dans les guides et qui serait situé dans les débuts de la ville au niveau de la plage. Pourquoi pas nous y arrêter ? Mais le voilà impossible à dénicher et c’est lancinant de marcher dans les rues par cette chaleur.

Luc trouve l’office de tourisme et se renseigne : il n’existe qu’un seul camping à Castro Urdiales, à la sortie de la ville.

Le seul et unique

Nous leur téléphonons. Une voix sèche nous répond que les pèlerins n’ont rien à faire au camping. Il y a en effet une albergue spéciale pour eux.

Sauf qu’il n’y a que 6 places qui sont déjà prises d’assaut bien qu’il soit encore tôt. Mais voilà, forcément, c’est vite rempli.

La décision

Nous n’en pouvons plus de cette ville qui semble pourtant très jolie. De plus, les filles fatiguées, ont le moral dans les chaussettes.

La décisions est prise. Nous irons à Islares, 8 km plus loin et comme plus personne n’a le courage de marcher après ce long arrêt, nous allons prendre le bus.

LE bus

Le sympathique monsieur de l’office de tourisme qui n’arrête pas de répondre à nos multiples questions (quelle patience !), nous indique l’endroit et l’heure ou prendre LE bus.

Et nous disons bien LE bus car il n’y en a pas d’autre : c’est jour de grève à la compagnie de bus. Comme quoi, malgré ce qu’on veut bien nous faire croire, il n’y a pas qu’en France ! Et LE bus démarre à 19h18 !

Nous allons donc repérer l’arrêt de bus en question avant de visiter ce que nous allons pouvoir de cette jolie ville accueillante.

Le plombage fugueur

C’est là qu’un plombage dentaire de Luc décide de se faire la malle ! Il est maintenant 18h00 passées ! Un vendredi soir, qui plus est ! Après nous être renseignés dans une pharmacie, il s’avère qu’un dentiste pourrait le prendre en urgence. Et c’est soit tout de suite, soit attendre lundi. Il n’y a donc pas vraiment le choix : Luc y va maintenant. C’est tout près. Le dentiste, rapide et efficace, explique tout ce qu’il fait en espanglais. Tout est réparé le temps de le dire.

Dónde está la parada de autobus ?

Il est maintenant près de 19h00 : nous nous rendons donc à l’arrêt de bus. Et là, nous attendons, attendons et attendons encore. Pas de bus. L’attente est trop longue pour être normale.

Par chance, des policiers passent vers nous et nous expliquent que nous ne sommes pas au bon endroit ! De plus, LE bus qui, par chance, ne partait pas à l’horaire indiqué démarre dans deux minutes. Au pas de course, les policiers, super gentils, nous emmènent là où il faut, en stoppant même la circulation pour nous (trop classe !). Vous l’aurez compris, le bon arrêt n’était pas très loin et nous embarquons enfin.

Ainsi, à bien y réfléchir, jamais nous n’avons vécu autant de déboires en si peu de temps.

Le super camping !

Le camping est très facile à trouver et finalement, pas très loin de notre arrêt. Mieux encore, il se trouve au bord du Camino del Norte, parfait !

Ce camping lui au moins ne fait pas la tête aux pèlerins ! D’ailleurs, nous sommes accueillis avec la plus grande gentillesse.

En arrivant, il y avait même à l’accueil, cette citation écrite sur un tableau blanc : « L’échec fait partie de la vie. Sans les échecs, tu n’apprends pas. Si tu n’apprends pas, tu ne changes pas ». En fait, c’est à croire qu’elle nous était destinée 😉 ! Et ce qui est fort dans tout ça, c’est que la citation change tous les jours. Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, nous avons appris et donc changé…

Les emplacements sont ombragés. Il y a même une petite épicerie et un restaurant, parfait, vous dis-je !

Jours de pause

Nous arrivons donc au weekend et nous choisissons de prendre ces deux jours pour travailler, mettre en ordre les affaires, rapprocher la voiture et préparer le parcours de la semaine prochaine.

Nous allons aussi, sans les gros sacs, voir la partie du chemin entre Cerdigo et Islares dont les guides vantent la beauté. Et c’est vrai que c’est magnifique ! Selon des pèlerins, la portion avant Cerdigo n’est pas très belle, voire un chouillat dangereuse, en bord de route.

Entre Bilbao et Islares, sur le Camino del Norte ?

En fait, comme vous avez pu le constater, nous ne sommes pas vraiment partis de Bilbao, et avons terminé à Islares, sur le Camino del Norte. Toutefois, notre destination finale prévue était bel et bien Castro Urdiales.

Nous avons démarré de Sanfuentes, en limite de l’agglomération de Bilbao que nous n’avons pas traversée à pied. C’est en effet notre habitude de prendre les transports en commun pour éviter les ennuyeuses banlieues urbaines et les zones (voire les friches) industrielles ou portuaires. Ce qui ne nous empêche pas de visiter les centres-villes.

Si nous avions pris le bus pour entrer dans Castro Urdiales (que nous imaginions beaucoup plus petite qu’elle n’est), peut-être que notre état d’esprit n’aurait pas été le même et que la journée se serait finie différemment. Qui sait ?

Ainsi, comme nous vous l’annoncions dans un précédent article, nous recommençons notre périple vers Compostelle.

La semaine prochaine, nous continuons notre chemin un peu plus loin en Cantabrie, en espérant que les déboires de Castro ne se reproduiront pas…


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