Voyage dans le temps à Chassey-le-Camp

Voyage dans le temps à Chassey-le-Camp

Nous venons de faire une courte randonnée à Chassey-le-Camp, dans notre Côte chalonnaise bien-aimée. En mode « quatre moins un » car Marianne crapahutait avec ses amis sous d’autres cieux.

Plusieurs contraintes ont conditionné cette petite escapade :

– Tout d’abord, notre quotidien a croqué une bonne partie de la journée. Pas le temps d’aller bien loin et c’est ce qui nous a poussé vers un endroit près de chez nous. C’est donc raté pour aller du côté du Temple des Mille Bouddhas, mais ce n’est que partie remise.

– Ensuite, le pied de Maïna, qui se remet doucement mais n’est pas encore au top de la forme. C’est lui qui, en grande partie, nous a tourné vers un circuit très court mais que nous souhaitions un chouillat sportif. Pour essayer, voir les réactions, sans donner trop de fatigue.

C’est ainsi que nous avons opté pour Chassey. Il faut bien avouer que ce petit village, nous le connaissons déjà pour y être allés de nombreuses fois. Et vous verrez, l’endroit est vraiment beau : on ne s’en lasse pas 😉 .

Par contre, au niveau météo, ce n’est pas vraiment sympa : les températures oscillent entre 0 et 3 ou 4°C. Disons que ce n’est pas étonnant en cette fin d’automne. A cela s’ajoute du brouillard, lui aussi normal en cette saison dans notre joli coin de Bourgogne.

Cette belle randonnée à Chassey-le-Camp, en chiffres :

  • Distance parcourue : 3 km (parcours orange) – 4,2 km (parcours jaune + orange)
  • Dénivelé positif : 135 m (parcours orange) – 165 m (parcours jaune + orange)
  • Altitude mini : 319 m – Altitude maxi : 434 m
  • Plus grosse difficulté : 70 m de dénivelé pour une distance parcourue de 270 m (parcours orange)
  • Accès : Chassey-le-Camp se trouve en Bourgogne, au nord de la Saône-et-Loire, à la limite de la Côte-d’Or. Le village est à 5 km de Chagny (71) et à 4 km de Santenay (21).
  • Coordonnées GPS : 46°53′15″ nord – 4°41′50″ est (dans la rue de l’église).

Chassey-le-Camp, vous connaissez ?

Si vous n’êtes pas du coin, c’est peu probable ! Un petit village comme ça ! Un joli bourg à flanc de coteaux et cinq ou six hameaux éparpillés dans la campagne ! Non, c’est quasi impossible.

A moins que vous soyez préhistorien-ne ! Pourquoi ? Tout simplement parce que Chassey a donné son nom à une période importante du Néolithique, au moment où l’humain commençait de se sédentariser.

Le Chasséen

Née semble-t-il sur la riviera italienne il y a environ 6500 ans, la culture chasséenne s’est répandue dans le nord de l’Italie et dans presque toute la France. Et l’aventure a duré plus de 1000 ans !

Une importante culture préhistorique donc ! Agriculture et élevage bien sûr mais aussi des céramiques magnifiques, des lames de silex de grande qualité et une évolution sociale notable : le consommateur n’est plus forcément le producteur.

Le site archéologique

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Et cette civilisation, dans son expansion douce, a posé ses valises sur le plateau calcaire qui surplombe Chassey et le vallon des Bas-Roches d’un côté, la vallée de la Dheune et les Maranges de l’autre.

Avec ses 750 m de longueur pour une largeur maximale de 230 m, cet éperon barré offre suffisamment d’espace pour installer un village et ses dépendances agricoles.

Malheureusement, là-haut, il ne reste pas beaucoup de vestiges visibles. Quelques traces tout au plus que l’on devine par endroits. Toutefois, le site a été mis en valeur avec quelques panneaux explicatifs.

Mais pour nous, ce haut-lieu de la préhistoire a d’autres attraits. Cette butte calcaire est un des endroits où nous nous sentons vraiment bien. Good vibes, diraient nos amis anglophones…

Le CIACC

Les visiteurs les plus curieux peuvent compléter ces informations par la découverte du Centre d’Interprétation Archéologique de Chassey-le-Camp, petit espace muséographique installé au premier étage de la mairie.

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Pour en savoir encore plus, rapprochez-vous de l’association Les Amis du Chasséen. Ces bénévoles, spécialistes reconnus dans le monde de l’archéologie néolithique vous renseigneront volontiers. Ils sont à l’origine des actions d’archéologie expérimentale, de la mise en valeur du site et du premier musée (transféré au CIACC par la municipalité) qui se trouvait tout près du départ de notre escapade.

Le camp de Chassey : une très jolie randonnée

Nous garons le carrosse entre l’hôtel-restaurant et l’église. D’ici, nous avons le choix :

  • Soit le parcours « promenade » (circuit orange sur la carte) par la route et le hameau de Bercully.
  • Soit le même mais dans l’autre sens, plus sportif, qui « escalade » la montagne, directement.
  • Nous ajouterons un parcours santé (circuit jaune + orange sur la carte), tout aussi facile que le premier mais un peu plus long, en passant par le nord.
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Nous choisissons le deuxième, qui grimpe directement vers les hauteurs pour redescendre plus tranquillement.

La grimpette

Ça monte dès les premiers mètres. Le sentier herbeux longe d’abord le terrain où se déroulent chaque année les Journées Européennes du Patrimoine et les Journées Nationales de l’Archéologie avec des expériences liées au Néolithique : poterie (jusqu’à la cuisson), allumage du feu, lancer de sagaie…

Rapidement, nous arrivons à une barrière. Juste derrière, LA difficulté du jour : le chemin se fraie un passage à travers les rochers. Ça grimpe raide, sans être dangereux. En plus, avec le temps humide, les dalles sont très glissantes. Les feuilles qui jonchent le sol n’arrangent pas les choses et cachent même des pierres et des racines sur lesquelles nos pieds buttent. Mais c’est le genre de sentier que les enfants adorent, surtout par beau temps !

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Nous progressons un peu moins vite que d’habitude à cause des difficultés du chemin et aussi (surtout !) en raison du pied de Maïna. Nous ne voulons pas brusquer les choses et que tout se passe pour le mieux. Voici une nouvelle barrière et aussi le point de changement de pente : la grosse difficulté du jour est derrière nous et tout se passe pour le mieux.

A posteriori, nous n’osons même pas imaginer les problèmes que nous aurions rencontrés si nous avions fait le circuit dans l’autre sens. En effet, s’il est fatigant de monter un chemin glissant, il est peut être dangereux de le descendre.

Les premières impressions

Ça y est ! Nous sommes en haut. Encore une centaine de mètres sur terrain plat et nous arrivons sur le GR®7. Le site en lui-même n’est plus bien loin.

Nous suivons le GR® sur la gauche, vers le sud. Une fois le rempart (connu sous le nom de « château ») passé, nous continuons tout droit, en légère montée.

Nous nous sentons bien, légers, en pleine harmonie avec ce lieu que nous trouvons magique ! Nous sommes une nouvelle fois impressionnés par cet endroit : c’est immense, calme et la nature y est préservée, le plateau étant aussi une réserve naturelle en raison de ses pelouses calcicoles.

Les pelouses calcicoles

Ce sont des espaces au sol calcaire, perméable. Ce sont donc des milieux pauvres en eau, arides.
La végétation, forcément, s’est adaptée à ces conditions difficiles. La faune aussi.
On trouve donc à Chassey-le-Camp des plantes et des animaux des régions méditerranéennes. Il y a sur le plateau une vingtaine d’espèces d’orchidées sauvages différentes dont certaines rares en Bourgogne.
Toutefois, ces pelouses si spécifiques n’existent que grâce à un entretien régulier visant à limiter l’avance naturelle du milieu forestier.

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Quelques pas sur la droite et nous surplombons l’aire d’envol des parapentes, la vallée de la Dheune et les Maranges. Le brouillard gomme le paysage, rendant l’instant surnaturel. Nous ne verrons donc pas le Mont-Rome caché quelque part de l’autre côté de la vallée. Tant pis. C’est quand même très beau.

Le site archéologique

Le GR®7 nous amène directement à la table de lecture du paysage (en fait, aujourd’hui, on ne va pas lire grand-chose ! 🙁 ). Ici se trouvent aussi tous les panneaux explicatifs décrivant ce lieu hors du commun, avec son histoire bien sûr mais aussi sa faune et sa flore si particulières.

Le chemin de Grande Randonnée, qui traverse le camp de Chassey dans toute sa longueur, nous amène à l’extrémité méridionale du plateau. De ce côté aussi, le lieu est protégé par un rempart (la « redoute »), mais moins haut car la pente naturelle du terrain est très raide, limitant à elle seule le risque d’assauts ennemis.

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Nous sommes tout proches de l’endroit où se sont déroulées les dernières fouilles, dans les années 1970. Nous entamons alors la descente, toujours sur le GR®7. Mais avant de sortir, tout près, un lieu magique, tranquille, qui nous attire : l’endroit où les Néolithiques ont construit leur petit village, dans un creux à l’abri des vents.

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Encore quelques photos avant de quitter le plateau. A y réfléchir maintenant, ces dernières prises de vue sont sans doute aussi un prétexte pour profiter encore un peu de ce lieu que nous apprécions tant.

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Retour vers Chassey-le-Camp pour boucler cette petite randonnée

Une courte descente assez pentue et nous entrons dans un autre monde. Nous venons d’arpenter un milieu très sec où plantes et animaux ont dû s’adapter pour survivre. Nous sommes maintenant, quelques mètres plus bas au paradis des mousses ! Contraste saisissant. Ici, tout est vert, humide, couvert de mousse sur deux ou trois mètres de haut. C’est féerique. C’est tellement beau que nous n’osons pas entrer dans ce bois, de peur de tout abîmer. Instants magiques…

Un petit détour jusqu’à l’abri pique-nique tout-proche avant de revenir sur nos pas et de quitter le GR®7, et nous voilà bientôt au hameau de Bercully. C’est ici que nous constatons que le brouillard s’est dissipé tout là-haut sur le plateau ! Il y a quand même quelques nuages qui s’accrochent encore par endroits à la corniche.

Ça sent vraiment la fin de la randonnée : la soirée est déjà bien avancée, le froid se renforce et nous savons que Chassey-le-Camp sera bientôt en vue. Il n’y a plus aucune difficulté, c’est de la petite route et c’est tout plat.

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Cette randonnée à Chassey-le-Camp, en bref

Nous connaissons très bien tous les sentiers que nous venons d’emprunter mais nous souhaitions partager et faire connaître ce petit parcours très sympa. Le camp de Chassey fait partie des endroits que nous apprécions énormément et le mauvais temps n’a pas réussi à nous convaincre du contraire.

Il y a de nombreux chemins de randonnée sympas autour de Chassey-le-Camp qui vous permettront d’allonger cette randonnée à votre guise.

Le site en lui-même n’est pas franchement intéressant pour ses vestiges mais plutôt pour les explications qu’on y trouve et surtout pour sa beauté naturelle et cette ambiance si particulière…

Si vous aussi vous souhaitez mieux connaître le Chasséen, n’hésitez pas à visiter le CIACC à la mairie. Vous y découvrirez des reproductions d’objets fabriqués par les hommes du Néolithique. N’oubliez pas non plus l’archéologie expérimentale lors des Journée Européennes du Patrimoine, chaque année en septembre et lors des Journées Nationales de l’Archéologie, en juin. Et contactez Les Amis du Chasséen 🙂 !

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4 réflexions sur « Voyage dans le temps à Chassey-le-Camp »

  1. vejennifer dit :

    Je ne connais pas Chassey-le-camp mais cette rando à l’air magique, surtout la partie dans les bois recouverts de mousse, en vrai ça devait être juste fabuleux à voir !

    1. C’est vrai, on avait l’impression d’entrer dans un monde magique

  2. merci pour toutes ces informations et photos, cette rando à l’air super.

    1. C’est une rando hors du temps et cela fait du bien de se couper du monde des fois, pour se ressourcer 🙂

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